Les chasseurs de requins situés en Californie viennent d’avoir une bien mauvaise surprise. Un requin mako géant capturé en 2013 a révélé des taux astronomiques de substances toxiques pour l’Homme selon des chercheurs qui viennent, deux ans après, de publier les résultats de leur étude. Des chasseurs qui prennent pourtant l’habitude de manger leur capture et offrent habituellement le surplus aux sans-abris.

L’eau des océans est plus que jamais polluée par les intrants chimiques et autres molécules industrielles que nous rejetons sans cesse pour soutenir nos modes de vie consuméristes. Tout récemment, des chercheurs filmaient pour la première fois l’ingestion de nanoparticules par du plancton. Il existe aujourd’hui pléthore d’études qui démontrent que cette pollution impacte l’ensemble de la chaine alimentaire pour se concentrer dans les organes et la chair des plus grands prédateurs, eux-même parfois consommés par l’Homme.

Un cas tout particulier de requin mako de 600kg péché dans les eaux californiennes vient médiatiser cette réalité près de deux ans après sa capture. En 2013, dans le cadre d’une émission de télé-réalité américaine, des « chasseurs de l’extrême » vont capturer ce qui était considéré à l’époque comme le plus gros spécimen de requin mako jamais péché. Après avoir été exposée aux touristes, la dépouille fut remise au National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) pour observation. Surprise, dans leur étude publiée en ce mois de juillet 2015, la NOAA révèle la présence de taux extrêmes de différents éléments toxiques comme le DDT, des PCB et du mercure dans le corps de l’animal.

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Le fait est particulièrement troublant car le DDT et les PCB furent bannis des chaines industrielles aux États-Unis il y a plus de quarante ans à cause de leur toxicité. Cette découverte démontre donc qu’il y a persistance des polluants dans l’environnement, notamment à travers la chaine alimentaire. Ironie du sort, les requins généralement péchés dans la région par des « sportifs de l’extrême » leur servent parfois de nourriture.

En effet, ceux-ci prétextent souvent le motif alimentaire pour justifier cette pèche par ailleurs tout à fait légale. Sur leur page, le groupe de pécheurs de requins New Fishall Bait Co. à l’origine de la photographie, explique que les requins non relâchés servent à l’alimentation, le surplus étant distribué aux sans-abris de la région. Une idée qu’il conviendrait d’éviter à l’avenir.

Les chercheurs de la NOAA ont détecté des niveaux de DDT 100 fois plus élevés que la limite légale de toxicité pour l’humain et jusqu’à 250 fois plus élevé concernant les PCB. Quant au mercure, celui-ci était présent en quantité 45 fois supérieure à la limite légale pour les femmes en âge de procréer et les enfants, et 15 fois pour les adultes. Une telle présence s’explique par le fait que le requin se trouve au sommet de la chaine alimentaire marine.

Les PCB et le DDT étant des perturbateurs endocriniens, ils peuvent poser des problèmes sur la reproduction humaine et les organes génitaux. Pour Kady Lyons, directeur de l’étude, il faut éviter de manger ces animaux. « C’est définitivement quelque-chose que vous ne voudriez pas manger si vous avez envie d’avoir des enfants car ce n’est pas sans conséquence sur la reproduction. » explique-t-il au journal local.

Si le requin est rarement au menu des restaurants occidentaux, on estime que près de 100 millions de requins sont tués chaque année dans le monde, principalement pour consommer leurs ailerons en soupe. De manière générale, des taux anormalement élevés de particules toxiques se retrouvent dans les organes et la chair des prédateurs marins (thons, saumons, espadons…) dont de nombreuses espèces sont au menu de la plupart des consommateurs.

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Source : ocregister.com / ecowatch.com

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