C’est une première en France. Maxence, un petit garçon de six ans, vient d’être équipé d’une main droite entièrement fabriquée à l’aide d’une imprimante 3D. Un généreux bénévole a conçu cette main pour seulement 50 euros. Quand les nouvelles technologies et l’économie solidaire se mettent au service d’une noble cause, cela donne une histoire pleine de sens…
Une centaine d’enfants naissent chaque année en France avec une malformation d’un ou de plusieurs membres. Les familles qui n’ont pas les moyens d’investir dans des prothèses médicales très couteuses peuvent reprendre espoir. L’association e-NABLE, un réseau international de volontaires mettant leurs compétences au service de l’assistance aux enfants handicapés par le biais de l’impression 3D, vient de réaliser le rêve de Maxence : recevoir une main de remplacement. Ce petit garçon originaire de l’Isère est né sans main droite et vivait jusqu’à présent sans prothèse médicalisée.
Le but d’e-NABLE est de mettre en contact des particuliers équipés d’une imprimante 3D avec des enfants souffrant d’un certain type d’handicap, à qui il manque des doigts ou une main. Les plans des prothèses sont remis par l’association aux bénévoles qui n’ont plus qu’à les imprimer. Depuis 2013, environ 2000 enfants répartis dans 37 pays ont déjà pu bénéficier de prothèses de mains, ainsi que des adultes amputés de pays en voie de développement.
La technologie de l’impression 3D est réellement abordable, puisque la réalisation de ces prothèses ne coûte qu’entre 50 et 200 euros. Il faut toutefois déplorer le fait que cette technologie ne bénéficie d’aucun agrément médical. C’est donc Thierry Oquidam, un bénévole français informaticien de profession, qui s’est chargé d’imprimer la main 3D de Maxence chez lui. Il avait déjà réalisé des prothèses de ce type à l’étranger et souhaitait qu’un petit français puisse également en bénéficier.
Cette prothèse 3D va sans nul doute faciliter la vie de Maxence, lui qui devait gérer ses problèmes du quotidien sans pouvoir agripper les objets de cette main. Aucune intervention chirurgicale n’est ici nécessaire puisque la prothèse s’enfile comme un gant et s’attache simplement avec du Velcro, la rendant très pratique à l’usage. Cette prothèse mécanique peut être portée par les enfants ayant un poignet ou une paume de main. Une simple flexion du poignet permet aux doigts de se refermer et de saisir un objet.
Thierry Oquidam explique à l’AFP : « C’est un appareil qui se fixe sur le bras avec du Velcro, destiné aux enfants qui ont un poignet et une paume. C’est la flexion du poignet qui va forcer la main et les doigts à se plier en tirant sur les tendons. Ce mécanisme hyper simple ne permet pas de faire des choses très précises, comme nouer ses lacets, mais des choses enquiquinantes quand on n’a pas de doigts comme faire de la balançoire, de la trottinette ou attraper un ballon ».
Aux couleurs d’un super-héros, la prothèse permettra notamment de réduire les différences entre les enfants dans la cour de récréation par son aspect ludique. Ce type de prothèse n’est à ne pas confondre avec du matériel médical de pointe qui nécessite souvent une opération mais dont l’efficacité est plus grande (complexité des mouvements). L’un des grands points positifs de cette technologie réside dans le fait qu’il suffira aux parents d’être équipés d’une imprimante 3D (dont l’usage est multiple) pour pouvoir réparer directement la prothèse de leur enfant en cas de besoin.
Les prothèses 3D ne sont donc pas parfaites (et ne prétendent pas l’être) mais elles vont permettre d’améliorer significativement la vie des enfants et des adultes souffrant de malformations, et de changer par là même le regard que chacun pose sur le handicap. L’impression 3D est en cela révolutionnaire et très prometteuse sur le plan médical, puisqu’elle permet à chaque citoyen, par son approche non-intrusive, de se réapproprier son corps et de gagner en indépendance à moindre coût. L’impression 3D trouve également une foule d’utilisations dans d’autres domaines médicaux, autant au niveau des organes que de la reconstitution de peau, d’os et de cartilages. De grands changements en perspective…
Sources: huffingtonpost.fr / wedemain.fr