Saviez-vous que les poules pondeuses ont une durée de vie de 6 ans et plus, mais que la très grande majorité d’entre elles sont tuées à l’âge de 18 mois, pour des questions de rentabilité économiques ? Pour mettre fin à ce traitement inhumain et améliorer les conditions de vie des poules, « Poulehouse » propose de travailler main dans la main avec les éleveurs Bio pour qu’à l’âge de 18 mois, les poules soient envoyées au « refuge poulehouse » et puissent y suivre le cours de leur vie.
Poulehouse est né du rêve d’une petite fille d’un des fondateurs de sauver les poules d’une mort certaine due uniquement à leur baisse de productivité. Poulehouse ne veut pas révolutionner le marché de l’œuf mais l’adapter aux prises de conscience actuelles sur la souffrance animale, en s’associant avec des éleveurs de poules pondeuses BIO. L’ambition « est de commercialiser pour la première fois des œufs issus d’un circuit d’élevage n’impliquant aucune souffrance animale ». Le projet a été lancé à l’initiative de Fabien Sauleman (serial entrepreneur) ainsi que de Sebastien Neusch (également entrepreneur et directeur artistique) et d’Elodie Pellegrain (ingénieur agro). Pour que ce projet voit le jour, un crowdfunding a été lancé.
« Nous n’avons pas besoin de tuer des poules pour manger des œufs ! »
« Les citoyens consomment de façon plus réfléchie, et exigent des moyens leur permettant une consommation plus responsable. » explique les porteurs de projet. Ce changement de comportement concerne également les œufs dont l’industrie est assez inhumaine. Grâce aux consommateurs, des améliorations ont pu être réalisées dans ce secteur de production : récemment, certaines grandes enseignes ont annoncé vouloir cesser vendre les œufs issus de poules détenues en cage. Dans le même temps les campagnes de boycott permettent de mettre une pression supplémentaire sur les industriels, afin que ces derniers changent leurs processus de production. Mais le chemin à parcourir est encore long.
En effet, pour ceux qui consomment des œufs, il faut savoir qu’il reste d’usage de « réformer » les poules à l’âge de 18 mois, c’est à dire, sans euphémisme, de les envoyer à l’abattoir. « Les poules pondeuses sont tuées au bout de 18 mois pour des questions de rentabilité, soit 100 millions de poules et poussins tués chaque année » expliquent les fondateurs de Poulehouse qui veulent participer au changement en faisant naître une alternative. D’autant que les pratiques cruelles restent courantes : dans une grande partie des élevages, les poules sont épointées à leur naissance (lame brulante), afin de les empêcher de se piquer entre elles avec l’extrémité de leur bec. En outre, les poules pondeuses ne sont pas sélectionnées pour produire de la viande, mais bien pour les œufs. Leur chair devient un sous-produit industriel qui entre dans la composition de quelques plats transformés, de l’alimentation animale, et même parfois revendue sur le marché africain. Une autre facette obscure de l’industrie agro-alimentaire dont on parle très peu. C’est contre cette folie industrielle que Fabien Sauleman, Sebastien Neusch et Elodie Pellegrain souhaitent s’engager.
Poulehouse, une alternative à l’abatage des poules à 18 mois
Concrètement, Poulehouse propose de coopérer avec des éleveurs Bio afin que les consommateurs puissent manger des œufs sans qu’aucune poule ne soit tuée. L’association se charge de créer un refuge pour les poules de réforme. Les œufs des éleveurs seront rachetés plus chers que le prix pratiqué actuellement sur le marché et revendus 5,99 euros la boîte de 6. En l’échange, ils signent un accord pour que les poules arrivent au refuge au lieu d’aller à l’abattoir. « Ce prix permet de rémunérer correctement les éleveurs qui s’engagent dans le projet Poulehouse et de financer la fin de vie des poules » expliquent les fondateurs du projet. Une fois au refuge, les poules pondront moins en raison de leur âge. Malheureusement, les règlementations rendent difficile la commercialisation de leurs œufs.
Le premier éleveur partenaire du projet est situé en Normandie et dispose de 650 poules. Le lien d’implantation du refuge n’est pas encore définitivement fixé, mais il pourrait se trouver en Auvergne. La réussite du projet dépend désormais en grande partie du financement participatif lancé sur la platerforme kisskissbankbank, qui semble en bonne voie pour atteindre l’objectif fixé. Dans un soucis de transparence, le refuge ouvrira ses portes au public, qui pourra constater comment les poules à la retraite sont traitées.
Source : kisskissbankbank.com / Images à la discrétion Poulehouse