Le Professeur Feuillage et son assistante Sophie, toujours aussi explosifs, nous offrent en ce début de mois de septembre une nouvelle vidéo informative et engagée. Malgré leur autodérision habituelle, c’est à un sujet complexe qu’ils s’attaquent encore une fois : la fin du pétrole, ressource limitée et vouée à se tarir.

Difficile en un article, une vidéo ou même un livre d’aborder tous les enjeux liés au pétrole tellement ils sont nombreux. La question est de taille : en effet, s’il est bien une chose à laquelle l’économie mondiale est dépendante, c’est le pétrole. Non seulement ce dernier se trouve dans de très nombreux objets faisant partie de notre quotidien mais en plus il est l’une des principales sources d’énergie. Pour exemple, au sein de l’Union européenne, le pétrole et ses dérivés représentent environ un tiers de la consommation primaire en énergie. Pour ces raisons, l’économie européenne est particulièrement exposée en cas de rupture dans l’approvisionnement ou d’une augmentation des prix. Et pourtant, « notre confort et notre mode de vie dépendent entièrement de l’approvisionnement en pétrole ». Si, jusqu’ici tout va bien, la société devra inévitablement penser la fin du pétrole.

Une énergie « irremplaçable » pour l’économie triomphante

L’or noir est particulièrement mal reparti sur la planète : rien que 66% du précieux liquide se trouve au Moyen-Orient. Il faut ajouter que, comme tout le monde le sait, la combustion du pétrole est à l’origine de pollutions importantes sous la forme d’émissions de gaz à effet de serre; ainsi son utilisation participe inévitablement au changement climatique. Pour ces raisons, l’or noir est à la fois un enjeux géopolitique majeur qui pèse dans les relations internationales, et il représente l’un des principaux défis, et frein, dans la lutte contre le changement climatique.

01_petroleStreet-Art par Priest

À ce jour, s’il existe des alternatives technologiques pour la majorité des applications du pétrole, l’évolution sociétale nécessaire pour s’en rendre indépendant reste extrêmement longue et coûteuse. En raison de choix politiques caractérisés par leur court-termisme ainsi qu’une économie dont le seul critère de bon fonctionnement est la croissance, aucune réforme d’envergure n’a était entamée pour changer le fonctionnement de l’économie de manière structurelle à ce jour. C’est majoritairement l’offre et la demande qui dictent les règles, et donc l’avenir de l’humanité. Il faut encore remarquer qu’à grande échelle, aucune source d’énergie ne se révèle aussi efficace, peu chère et facilement transportable que le pétrole : pour être viable, l’économie de demain sera inexorablement plus lente.

Le pétrole à l’origine de nouveaux conflits ?

Mais au regard du rôle essentiel du pétrole, le pire est à craindre : l’augmentation des tensions et guerres inter-étatiques liées au contrôle de la précieuse ressource ainsi que le dépassement des limites que la biosphère peut supporter sont toutes deux devenues des problématiques bien réelles, présentes régulièrement au devant de l’actualité nationale et internationale.

02_petrolePhotographie : Greens MPs  / Flickr

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Les défis que nos sociétés vont devoir relever dans les prochaines années sont intrinsèquement liés à son abondance et sa rareté. Le changement climatique lui même peut accroître des conflits déjà existants ou être à l’origine de nouvelles guerres. Les anomalies climatiques, qui peuvent conduire à une hausse des températures, des sécheresses, la montée des eaux ainsi que des phénomènes météorologique extrêmes, sans parler des déplacements de populations, sont des facteurs de déstabilisation régionale et à moyen terme internationale. D’une autre perspective, l’inquiétude est légitime : comme l’indique un rapport datant de juillet 2016 portant sur la dépendance au pétrole des pays de l’Union européenne, une proportion élevée des importations provient de régions instables, dans lesquelles le terrorisme, les conflits internes et aux frontières ainsi que les guerres ont augmenté ces dernières années.

Réchauffement climatique, épuisement des gisements et hausses des tensions pour la maîtrise des champs pétroliers : le monde est aujourd’hui exposé à un cocktail bien explosif. Dans ce contexte, l’amenuisement des réserves qui se traduit par des difficultés de plus en plus importantes à extraire le pétrole des gisements n’est qu’une bien triste consolation car l’économie mondiale n’est pas prête à pouvoir se passer de pétrole. Jusqu’où les États iront-ils alors dans leur convoitise ?

Accompagnée de nombreux chiffres, la vidéo réalisée par l’équipe de Mathieu Dumery et Lenie Cherino fournit quelques chiffres clés pour comprendre les tenants et les aboutissants de ce débat politique épineux.


Sources : petrole.blog.lemonde.fr / theguardian.com / worldenergyoutlook.org

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