Dans le jardin vertueux de cette Américaine, fleurs et végétaux se mélangent de manière harmonieuse. Cynthia, femme accomplie et mère de quatre enfants, nous raconte pourquoi cet espace est devenu aussi important pour elle, sa famille et les milliers d’internautes qu’elle inspirent.
Des tournesols, des zinnias, mais aussi de la sauge, des betteraves, des choux, de la salade et toutes autres sortes de fleurs et de légumes. Un peu plus loin, une paire de ruches qui permettent de produire du miel pendant toute l’année. Le jardin prodigieux de Cynthia déborde de couleurs, d’odeurs, de saveurs et d’insectes. Elle a accepté d’échanger quelques mots avec nous, afin de nous faire découvrir cet espace extraordinaire.
Aujourd’hui, les cultures de Cynthia servent non seulement à produire une bonne partie de la nourriture de la famille pendant la saison, mais aussi à faire des pots et conserves pour le long terme. « On fait beaucoup de confitures pour passer les longs mois d’hiver, nous rapporte-t-elle. Par ailleurs, une partie de la récolte sert directement à fournir le voisinage à travers des applications d’échanges locaux.
Dans une logique de permaculture, « les associations entre les plantes me permettent d’éviter les invasions d’insectes », confie-t-elle. En jardinage, le compagnonnage désigne la technique qui consiste à planter à proximité les unes des autres des espèces qui s’apportent mutuellement des bénéfices. L’une des associations les plus connues est celle des trois sœurs ou Milpa, mélange de maïs, haricots et courges. Cette association originaire d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale n’en est qu’une parmi beaucoup d’autres.
Ainsi, on conseille parfois de planter des œillets d’Inde aux côtés des tomates ou les poireaux non loin des fraises. Alors que certaines plantes permettent de lutter contre les ravageurs comme les pucerons, d’autres attirent au contraire les insectes les plus utiles, comme les coccinelles et leurs larves ou les pollinisateurs. Des techniques ancestrales dont l’agro-industrie ne veut pas entendre parler, faute de solutions techniques industrielles.
Installée dans l’Utah, État de l’ouest des États-Unis, Cynthia s’est prise de passion pour le jardinage en découvrant à quel point cette activité était reposante pour elle et sa famille. « J’adore regarder les plantes pousser, c’est une sorte de passion », explique-t-elle. L’espace de 600 mètres carrés qui entoure la maison dans laquelle elle vit avec son mari et ses quatre enfants a pris une place centrale dans sa vie quotidienne. « Pendant le printemps, l’été et l’automne, nous y travaillons entre 10 et 20 heures par semaine pour nourrir le sol, prendre soin des plantes ainsi que des ruches. À fin de l’hiver, il nous démange d’y retourner », témoigne-t-elle.
Dans le voisinage, presque tous les jardins se réduisent à des étendues d’herbe qu’il faut inlassablement arroser pendant les jours les plus chauds de l’année. Cynthia regrette la disparition progressive des jardins potagers dans son pays qui, dans la tradition, servent à la fois d’ornement et d’espace nourricier. Avec son jardin, dans lequel elle invite régulièrement les enfants des voisins à jouer et à découvrir les plantes, elle espère provoquer un changement local des mentalités, mais aussi global via internet. « Je veux montrer aux gens qu’il est possible de faire pousser ses propres légumes partout dans le jardin, que chaque espace peut être beau tout en produisant de la nourriture ».
Si le profil de Cynthia peut finalement sembler relativement ordinaire, elle démontre qu’il est possible d’injecter de l’extraordinaire dans son quotidien avec un simple jardin, de la technique et beaucoup de travail. Nombre d’individus à travers le monde en font autant (de la mesure de l’espace disponible!), et le fruit de leur travail devrait probablement en inspirer d’autres encore. Mais outre l’aspect sympathique des lieux, la crainte mondiale de l’effondrement écologique génère de nouvelles inspiration, avec éventuellement une notion d’urgence : celle de pouvoir garantir une alimentation locale à l’épreuve des crises énergétiques futures, dans un contexte de démission des États. Et là, un tel investissement personnel prend un tout autre sens.
Pour découvrir le jardin de Cynthia en détail, c’est par ici.
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