Selon une récente étude américaine, vivre proche du littoral serait bénéfique pour notre santé, allant jusqu’à augmenter notre espérance de vie. Résumé.
Le lieu où nous vivons peut avoir de nombreux impacts sur notre santé. En ville, nous sommes souvent piétons, mais confrontés à la pollution, la surpopulation, au manque de nature et au stress. Tandis qu’en montagne ou en campagne, la vie est souvent plus paisible, moins anonyme et l’air plus pur, mais les distances y sont aussi plus contraignantes, isolent parfois et rendent davantage dépendants de la voiture. Or, qu’en est-il du bord de mer ?

L’eau et l’horizon : des vertus apaisantes
Selon une étude américaine menée par des chercheurs de l’université d’État de l’Ohio, publiée le 29 mai 2025 dans la revue Environmental Research, vivre au bord de la mer augmenterait notre espérance de vie.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont comparé la longévité des personnes qui vivent au bord de la mer à celle des habitants situés près des eaux intérieures comme les rivières, les lacs et les ruisseaux. Ces données ont été collectées entre 2010 et 2015 dans 66 263 secteurs des États-Unis. Les informations des chercheurs ont ensuite été complétées avec plusieurs autres sources nationales.
“La proximité des eaux côtières est positivement associée à l’espérance de vie”, ont affirmé les chercheurs de l’étude, d’après des propos rapportés par 20 Minutes.
Selon Fréquence Médicale, plusieurs critères ont été pris en compte pour mener cette étude, comme “la proximité avec les eaux côtières (à 0,20 ou 50 kilomètres), la présence d’eaux intérieures situées à moins de 10 ou 20 kilomètres carrés du lieu de vie, la pollution atmosphérique,les caractéristiques du terrain (relief, altitude, accessibilité…), les températures, la sécheresse, ou encore [et surtout] des données socio-économiques, comme les revenus et les informations démographiques”.
Les avantages de la vie en bord de mer
Mais alors pourquoi vit-on plus longtemps quand on est installé au bord de la mer ? Selon l’étude, ces habitants bénéficient d’un climat plus doux et sont moins victimes des températures extrêmes, des épisodes de sécheresse et des canicules.
La qualité de l’air est également meilleure au bord de la mer qu’en ville. Comme le précise Futura Sciences, l’air marin est plus riche en oxygène et moins chargé en dioxyde de carbone. Ainsi, il est plus pur que l’air urbain, qui contient beaucoup plus de polluants et de particules en suspension, nocifs pour notre santé.

Le bord de mer : un privilège de classe
Toutefois, cette étude précise que les personnes qui vivent en bord de mer ont généralement des revenus plus élevés. Or, selon une étude publiée par l’Insee en 2018, le niveau des revenus a une influence sur l’espérance de vie. En France, parmi les 5% des habitants les plus riches, l’espérance de vie des hommes à la naissance est estimée à 84,4 ans. A contrario, parmi les 5% d’habitants plus pauvres, l’espérance de vie est de 71,1 ans, soit un écart significatif de 13 ans.

Mais ce n’est pas tout. Les personnes qui vivent en bord de mer bénéficient d’infrastructures plus développées, notamment stimulés par la présence de tourisme et un paysage plus plat : un accès facilité aux loisirs et des transports plus accessibles. Cette mobilité leur permet ainsi de rejoindre plus facilement des pôles de soin et santé.
“Les habitants bénéficient d’un meilleur accès aux loisirs, comme les plages et les plans d’eau plus vastes, ainsi que d’une meilleure accessibilité aux transports grâce à un terrain plat et à des routes moins accidentées”, ont précisé les auteurs de l’étude.
Ainsi, bien que la mer améliore l’espérance de vie à travers des critères environnementaux, l’étude souligne que cet écosystème attire inversement des personnes dont la santé est déjà avantagée par le statut social. Autrement dit : le bord de mer préserve notre santé, mais les individus à la santé préservée sont attirés par le bord de mer.
Cette réalité questionne autant la détérioration irréversible de milieux naturels qui nous sont vitaux, que l’auto-perpétuation des privilèges de classe.
– Lisa Guinot
Photo d’entête LifeGuard @Unsplash















