Le 20 avril 2010, une énorme explosion suivie d’un incendie emporte la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon dans les fonds marins. Des millions de litres de pétrole vont alors se déverser dans le Golfe du Mexique, créant l’une des pires catastrophes industrielles de l’ère pétrolière. Une catastrophe en remplaçant une autre, aujourd’hui, pour le plus grand bonheur de BP, l’évènement semble oublié des esprits. Le site anglais distractify propose, à l’occasion des 5 ans du drame, de revenir sur ces évènements à travers 13 citations marquantes qui en disent long sur la gravité de la tragédie.
Il y a tout juste cinq ans se déroulait la plus grande fuite pétrolière de l’histoire des États-Unis. 760 millions de litres de pétrole brut se déversaient dans le Golfe du Mexique pendant 87 jours, s’attaquant à la faune dans toute sa diversité mais également à l’économie côtière.
Une véritable guerre médiatique va alors se jouer entre les responsables de BP, les militants, les politiques et les scientifiques. Pour les uns, la situation est véritablement dramatique, pour la compagnie pétrolière et les lobbies, l’impact écologique serait très faible. Quelques citations, d’un cité comme de l’autre, suffisent à mettre en lumière ces incohérences de discours.
« …C’est au-delà de ce que l’homme pourrait apporter comme solution efficace. Ce que vous voyez, c’est un empoisonnement à long terme de la région. »
- Richard Charte, écologiste, sur CNN en 2010, concernant les efforts nécessaires à nettoyer le déversement massif de pétrole.
« Nous sommes désolés pour les perturbations massives causées à leurs vies. Personne plus que moi n’a envie de passer au dessus de ça. Je voudrais retrouver ma vie d’avant. » (COE de BP)
- CEO de BP, Tony Hayward, en se référant aux habitants des côtes du Golfe gravement touchés par l’incident. L’homme tente de se mettre au niveau des victimes d’une manière qui choquera l’opinion.
« On devrait l’amener en mer, le plonger 10 pieds sous l’eau, le remonter et lui demander : C’est quoi cette chose que vous avez partout sur le visage ? »
- Billy Nungesser , président de la paroisse de Plaquemines, à destination du PDG de BP qui estimait qu’il n’y avait «aucune preuve» de présence de pétrole toxique sous la surface de l’océan.
« J’ai perdu mon hôtel, mon investissement, mes revenus, mon travail et ma future retraite. J’ai perdu le travail de toute une vie. »
- David Arnsby , propriétaire d’un hôtel dont l’activité fut arrêtée face au manque de touristes suite à la marée noire. L’impact fut estimé à $ 8,7 milliards sur l’économie du golfe du Mexique pour une perte de 22 000 emplois.
« Cette économie a totalement disparue dans ma spécialité. Il n’y a plus aucune économie. »
- Byron Encalade, éleveur d’huitres. Le domaine fut fortement touché par les pollutions.
« Nous observons des crevettes avec des tumeurs sur la tête et nous le voyons tous les jours. »
- Keath Ladner, un employé de l’industrie du fruits de mer dans le comté de Hancock.
Nombreux sont les pêcheurs a rapporter les mêmes observations de déformations et de mutations chez le poisson et le crabe. Le golfe du Mexique fournit pourtant plus de 40 pour cent de tous les fruits de mer mangés sur le continent américain.
« Je ne veux pas vivre dans un pays où à chaque fois qu’un citoyen ou une société fait quelque chose de légitimement mal, il soit soumis à une sorte de pression politique… »
- Joe Barton, un homme politique texan lié à l’industrie pétrolière. Il s’était opposé à la volonté du président Obama de réparer les dommages dans le Golf.
« L’océan prendra soin de ça (marée noire) par lui même si on le laisse faire seul. C’est naturel. C’est aussi naturel que l’océan est fait d’eau. »
- Rush Limbaugh, animateur radio américain particulièrement conservateur et réactionnaire. Le pétrole, c’est cool !
« Nous verrons bientôt des cadavres. Requins, dauphins, tortues de mer, baleines …toute la chaîne alimentaire sera touchée de haut en bas. »
- Marine Dre Susan Shaw, toxicologue. Les scientifiques étaient unanimes sur ces questions. De nombreux dauphins ont été retrouvés morts sur la côte de la Louisiane et entre 27 000 et 65 000 tortues de mer sont mortes (parmi d’autres).
« Nous avons une très, une très très grande population malade. »
- Dr. Wilma Subra, chercheur du Réseau d’action environnemental de la Louisiane.
Une enquête portant sur plusieurs centaines de personnes de la Louisiane à la Floride a démontré des symptômes récurrents et anormaux comme : des maux de tête, vertiges, problèmes respiratoires, fatigue, lésions cutanées, perte de mémoire, confusion, dépression, dommages neurologiques, impacts cardiovasculaires, effets sur la santé mentale et beaucoup d’autres symptômes aigus et chroniques.
« Avec 3 millions de litres de cette chose, nous ne pouvons qu’imaginer la mort que cela va répandre. »
- Dr. Susan Shaw, toxicologue spécialisée dans la marine concernant l’utilisation des dispersants chimiques par BP après le déversement. Malgré une contre-recommandation de l’agence de protection de l’environnement des USA, BP va déverser 1,8 million de litres de Corexit, un produit chimique puissant, dans le golfe du Mexique.
« Le pétrole est toujours sur le fond de l’océan, des boules de goudron continuent de se former. Et personne n’est vraiment en mesure de dire ce nous pourrons y trouver dans cinq ans ou 10 ans. C’est vraiment le plus pénible pour moi. »
- Cynthia Sarthou, directeur exécutif du Gulf Restoration Network, concernant les effets persistants de la marée noire de BP cinq ans plus tard.
« Malheureusement, cet accident était évitable. Il a été causé par la cupidité et la négligence. »
- Christopher Jones, dont le frère, l’ingénieur Gordon Jones, a été tué dans l’explosion. 11 personnes sont mortes sur la plateforme ce jour là.
Source : distractify.com