Controversée dans le monde de l’agriculture biologique, la technique de l’aéroponie, qui consiste en la production de cultures hors du sol, va bientôt connaître son apogée aux États-Unis. L’objectif ? Allier une bonne productivité à une agriculture responsable et biologique au cœur de la ville. Le futur s’invite une nouvelle fois dans nos cultures, avec une incroyable structure sur le point d’ouvrir ses portes à proximité de New-York.

C’est au New-Jersey, à proximité de New-York, que va bientôt ouvrir le plus grand site de production agricole verticale au monde. Prenant place dans une usine abandonnée, deux tiers du bâtiment seront exclusivement dédiés à la culture de choux et de salades, tandis que le dernier tiers abritera un centre de recherche, des bureaux et un café, créant ainsi 78 emplois.

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Fondée par la société AeroFarms, cette ferme verticale de 6500m² répondrait à un pari fou : réussir à produire localement 1000 tonnes de salades et de choux par an, en utilisant le système de l’aéroponie. Selon cette technique, les plants ne verront jamais la lumière du jour et seront entièrement éclairés par des LED. L’irrigation classique sera remplacée par un brouillard ambiant qui hydratera les racines et les feuilles selon leurs besoins, économisant ainsi 95% des ressources habituelles en eau de l’agriculture industrielle classique. Un choix qui semble allier économie à écologie.

Si l’idée de l’absence de soleil ne semble pas très naturelle, les avantages de la technique sont clairs et nombreux. Tout d’abord, cette approche ne nécessite aucun recours aux pesticides ni aux dérivés pétroliers. La production est donc « biologique » d’un point de vue nutritionnel et brise les croyances conventionnelles dans la nécessité d’utiliser des intrants chimiques. L’absence de prédateur permet, par ailleurs, d’éviter le recours aux OGM. Ensuite, la récolte automatisée évite l’utilisation de tracteur et de matériels polluants qui utilisent des énergies fossiles. De ce point de vue, aucun animal ne peut être broyé par les machines agricoles. Enfin, le système signe un pourcentage de pertes quasi-nul grâce à une analyse informatisée et permanente des cultures, tout en évitant les intempéries. « Grâce à cette technique, nous pouvons donner à la plante tout ce dont elle a besoin, quand, comment et où elle en a besoin » explique le directeur général d’AeroFarms.

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Cette façon peu courante de produire localement et massivement, permettrait ainsi de réduire considérablement les inconvénients environnementaux des transports en camion, habituellement utilisés pour ravitailler les villes en fruits et légumes. Elle répondrait aussi à un accroissement de la population toujours plus grand en ville, offrant ainsi des cultures à grand rendement, occupant peu d’espace tout en étant de type écologique. À l’approche de la fin de l’ère des énergies fossiles, les alternatives locales (y compris urbaines) vont nécessairement devoir se développer si nous voulons avoir les moyens de nourrir l’ensemble de la population.

En plein essor, ces fermes aéroponiques posent une question épineuse : entrent-elles en rivalité avec les solutions locales naturelles comme l’agroforesterie ou la permaculture qui demandent plus d’espaces ? Au contraire, doit-on voir ces solutions comme étant complémentaires dans l’objectif de nourrir les populations de manière saine, tout en coupant l’herbe sous le pied des méthodes industrielles les plus polluantes qui, rappelons le, dominent plus de 95% du marché en Europe ? Il conviendra à chacun d’en juger.

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Sources : sciencesetavenir.fr / nytimes.com / aerofarms.com

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