Depuis des mois, environ 300 personnes survivent dans des conditions inhumaines sous le pont du métro aérien de La Chapelle à Paris. Températures glaciales, insalubrité, manque de tentes et de couvertures, maladies et harcèlement policier rythment leur quotidien. Malgré le travail acharné des associations pour leur apporter soutien matériel, psychologique et administratif, les bénévoles ne peuvent pas palier toutes les défaillances de l’État en ce qui concerne l’accueil des personnes exilées, qui voient continuellement leurs droits bafoués. Reportage de la photographe Anna Margueritat.

À l’heure de la trêve hivernale, la préfecture n’a toujours pas enclenchée de mise à l’abri pour les 300 personnes exilées qui survivent sur le campement de la Chapelle alors qu’une dizaine de personnes rejoignent le camp chaque jour. Pourtant, des centaines de places d’hébergement sont disponibles sur Paris et en Ile-de-France… Dans ces 3 séries photographiques, Anna Margueritat retrace l’insupportable réalité.

© Anna Margueritat

Le campement de la Chapelle

Près de 300 hommes exilés survivent sur le campement des anciens jardins partagés dans le quartier de La Chapelle, sous le métro aérien, dans des tentes ou a même le sol. Ils survivent depuis des semaines dans des conditions extrêmement difficiles, entre des températures glaciales, un harcèlement policier quotidien, une épidémie de gale, aucun accès a l’eau, l’interdiction d’allumer des feux pour se réchauffer et sans perspective de mise a l’abri envisagée par la préfecture. Plusieurs associations se relaient chaque jour pour assurer la distribution de repas et de vêtements chauds.

© Anna Margueritat
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La police frappe et éteint les feux des exilés

Alors que les températures sont glaciales, des policiers passent quotidiennement sur le campement des exilés pour éteindre leurs feux qui sont leur unique source de chaleur sous des températures glaciales. Des dizaines de personnes ont été gazées et frappées par la police pour avoir allumé des feux.

© Anna Margueritat
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« We want house, we are cold »

Littéralement, « nous voulons un toit, nous avons froid ». Le 6 novembre, une centaine de personnes se mobilisent pour obtenir une mise a l’abri : Ils revendiquent leur droit a un hébergement, en pleine trêve hivernale.

Une partie des places d’hébergement ont été initialement ouvertes pour les réfugiés ukrainiens fuyant la guerre, mais bien que vacantes, elles ne sont pas attribuées aux personnes d’une autre nationalité. Le racisme de l’État et l’inégalité de ses traitements ne peuvent plus êtres niés. Une action du gouvernement est plus qu’urgente, il en va de la vie de ces personnes, et de milliers d’autres dont les droits élémentaires sont quotidiennement bafoués.

© Anna Margueritat
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Le 16 décembre 2022. Victoire amère. Après plusieurs semaines de survie dans des conditions extrêmes sous le pont du métro aérien, les exilés de La Chapelle ont été « mis a l’abri » dans des hôtels ou des gymnases temporairement par la préfecture (14 jours). Plus de 80 personnes n’ont pas pu accéder à une place d’hébergement. Le camp a été intégralement détruit en quelques heures. Une fois de plus, plusieurs personnes n’ont pas été autorisées à récupérer leurs affaires et documents administratifs une fois le périmètre bouclé par les forces de l’ordre.

 

– Reportage d’Anna Margueritat mis à disposition pour Mr Mondialisation

Crédit photo couverture © Anna Margueritat

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