Le plastique est le premier grand fléau environnemental juste après le changement climatique. Il impacte autant l’Homme que la nature dont les océans. Pourtant, c’est une matière qui a su se rendre inévitable dans le monde et qui est directement liée à notre système de consommation. On estime que chaque seconde, plus de 460 kg de plastique sont déversés dans les océans. Malgré l’enjeu écologique, la production de plastique d’origine pétrolier continue d’augmenter. Mais dans l’ombre, des alternatives se développent…

En France, précisément à Saint Malo, en Bretagne, une petite société lutte à sa manière pour proposer une alternative durable dans le domaine du plastique. C’est Algopack, une petite PME innovante mais dont le projet est très prometteur : produire du plastique avec des algues. Son fondateur, Rémy Lucas, est goémonier (éleveur d’algues). Son savoir dans l’élevage d’algues est hérité de sa famille depuis 200 ans. Fort de son expérience dans ce domaine et à la fois détenteur d’un diplôme d’ingénieur en plasturgie, il décide de créer un projet écologique alliant ses deux domaines de compétences : Algopack.

algopack

Son concept ? Cultiver en Bretagne des algues brunes, sans engrais ni pesticides (afin de ne pas la prélever directement en mer) pour les transformer en granules de « plastique » naturel. C’est ce qu’on nomme la chimie bleue (en référence à l’océan), dont Algopack est un pionnier en France. Point fort, ces granules naturelles sont directement utilisables par les industriels dans la production d’objets divers. Leur utilisation se décline autour de différents domaines tels que le packaging alimentaire, l’automobile, l’ameublement, la téléphonie et même les jouets.

Cette chimie bleue serait-elle une solution écologique pour un avenir soutenable ? Plusieurs arguments vont en ce sens. D’origine organique sa matière est biodégradable mais peut également servir d’engrais. Ce plastique possède ainsi la capacité de se décomposer en seulement 12 semaines, contre 400 ans pour ses homologues à base de pétrole. Par ailleurs, contrairement aux plastiques d’origine fossile, ces algues réalisent l’exploit d’absorber, lors de leur culture, 960kg de CO2 par tonne d’algues produites, précise l’entreprise. Ainsi, produire du plastique non-polluant aiderait également à lutter contre le changement climatique même à petit échelle.

Parfait exemple de ce que l’on nomme l’économie circulaire, Algopack prélève un minimum de matière première pour réaliser un produit beaucoup plus sain, qui, après son utilisation, pourra retourner à la terre. Mais cette invention est loin d’être unique aujourd’hui. Nombre d’alternatives sont à l’étude. Des chercheurs de l’ingénierie biologique, rattachés à l’université d’Harvard, ont notamment mis au point un plastique composé de glucide (la chitine), présent dans les carapaces des crevettes. Citons également Eduardo San Martin Martinez et Horacia Vieyra Ruiz, deux chercheurs mexicains, qui utilisent l’amidon contenu dans la peau de la banane pour élaborer un polymère à l’origine d’un agroplastique naturel. Citons enfin, parmi tant d’autres, ce cuir végétal d’ananas créé par Carmen Hijosa et lancé à Londres en 2014.

https://www.youtube.com/watch?v=TvHlVga93Es

Malheureusement, ces alternatives restent majoritairement plus couteuses que le plastique pétrolier. En cause, un manque d’adaptation de l’industrie, de trop rares incitations gouvernementales pour soutenir ces alternatives écologiques, de nouvelles méthodes qui nécessitent de gros investissement et une difficulté à introduire ces alternatives dans des économies d’échelle. Combien de temps encore s’écoulera-t-il avant que ces révolutions n’atteignent réellement nos foyers ? On peut pendant se réjouir, depuis 2014, l’ONG écologiste Seashepherd fait imprimer ses gobelets 100% biodégradables via Algopack !

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Sources : votreenergiepourlafrance.fr / bioalaune.com

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