De mieux en mieux informés et conscients de l’enjeu écologique, de plus en plus de Français plébiscitent les produits made in France. Par ce biais, ils expriment le désir de soutenir l’économie et un savoir-faire local, et d’acquérir des biens de qualité et durables. C’est en réponse à ces attentes et aux enjeux écologiques qui en découlent que Guillaume et Jean-Baptiste, via leur entreprise toulousaine nommée « Bhallot », ont développé des sacs en lin entièrement fabriqués en France. Présentation.

Derrière ce nom étonnant, Bhallot, on trouve deux jeunes ingénieurs, Guillaume et Jean-Baptiste, pour qui le développement de produits éco-responsables et d’une mode éthique est devenu la priorité. Une première expérience avec des coopératives de commerces équitables va leur offrir l’opportunité de développer une collection de sacs en jute. Mais le caractère écologique de la jute n’était pas encore assez satisfaisant, celle-ci étant largement produite à l’étranger.

C’est ainsi que le duo d’ingénieurs s’est naturellement tourné vers une fibre plus locale, tant pour soutenir l’agriculture que le savoir-faire français : le lin. Bhallot a alors développé une première gamme d’espadrilles qui fut un véritable succès. Forts de ce succès, ils se lancent aujourd’hui dans la création de sacs en lin. Pour soutenir ce projet, l’équipe de Bhallot s’est agrandie. Si Guillaume est chargé du développement-produit et Jean-Baptiste gère les procédés de fabrication, deux femmes les ont rejoints : Ishita qui dessine et développe les sacs en accord avec les problématiques d’éco-conception et Estelle, chargée de la communication.

Le lin, un choix idéal pour produire « local » ?

Peu de gens le savent mais la France est le premier producteur de lin au monde ! Dès lors que l’on veut proposer des produits textiles éco-responsables, le choix du lin apparaît alors comme une évidence dans l’hexagone. De ce fait, le lin travaillé dans la boutique-atelier de Bhallot provient majoritairement de Normandie (et en partie de Belgique). Dans l’attente de l’ouverture d’une nouvelle filature en 2020 en France, le lin français est pour l’instant filé en Pologne puis tissé en Belgique. Aussi, le lin de Bhallot est certifié « Master of linen », un label qui assure sa traçabilité et sa transformation écologique.

Par ailleurs, le lin ne possède que des qualités qui en font un matériau de choix : il est plus résistant que son principal concurrent le coton. Sa culture enrichit naturellement le sol alors que celle du coton nécessite des pesticides et 20 000 litres d’eau par kilo de coton produit. Le jour et la nuit. Enfin le lin est cultivé au niveau national lorsque le coton l’est en Asie et Afrique, souvent dans des zones arides. Un non-sens écologique surtout quand on intègre aux calculs la pollution générée par son transport transcontinental. Naturellement, cette production de masse déraisonnée permet au coton de rester le plus compétitif en terme de prix.

Afin de rendre ses sacs utilisables en toutes circonstances, Bhallot a développé un procédé maison pour imperméabiliser les sacs de manière naturelle. Car Guillaume et Jean-Baptiste se sont rendus compte que tous les traitements existants étaient issus de la pétro-chimie ! Pendant un an et demi, l’équipe a fait des recherches pour aboutir à la création d’une huile de lin unique qui confère au tissu une imperméabilité et une résistance accrue à l’abrasion sans passer par le case « pétrole ». Les tests réalisés en atelier ont montré l’extrême solidité de cette toile de lin traitée devenue difficile à percer.

Avec cette technique, il est donc techniquement possible de produire en France des sacs parfaitement imperméables, particulièrement durables (à vie pour un lin traité de haute qualité) et conçus localement et écologiquement. Le tout sans exploitation animale. À se demander pourquoi le lin n’est-il pas mieux exploité dans le monde du textile si ce n’est pour des questions économiques.

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« Jo » le sac à dos
La sacoche « Germaine ».

Confiant dans le potentiel de ces sacs et du lin français, Guillaume, Jean-Baptiste et leur nouvelle équipe ont lancé une campagne de financement participatif sur Ulule. La team espère générer assez d’adhésions et de préventes pour intégrer un nouveau membre à l’équipe mais surtout pour créer un atelier dédié au lin et ainsi rapatrier totalement la confection sur Toulouse. On ne peut que leur souhaiter bonne chance dans cette aventure risquée tant la concurrence est féroce dans le domaine du textile. Pour cause, la mondialisation triomphante ne cesse d’abreuver le marché français de produits très peu coûteux, polluants, sans éthique ni traçabilité. Comment rivaliser, si ce n’est par une révolution structurelle de nos rapports à la consommation ?

S. Barret


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