« Mu.es par l’envie, ému.es par la vie, muons vers l’après ». C’est avec ces quelques mots inspirants que s’ouvre le premier épisode de la revue Mue, dont le thème inauguratif est « Libertés » au pluriel. Le nouveau journal prend l’allure d’un petit carré sobre et élégant,  plein de promesses : de la taille d’une main, recyclé, il se déplie en deux, puis trois, quatre, dans un sens, puis l’autre. A chaque position, le (dé)pliage laisse découvrir des reportages, points d’infos, chiffres ou perspectives consacrés au monde d’après, celui qui gronde contre le système capitaliste oppressif et entonne patiemment l’air des sociétés de demain : collaboratives, solidaires, écologiques et citoyennes. Détour positif en milieu alternatif.

Mue est une revue bimestrielle, dépliable en 2, 4, 8 ou 12, et qui a vu le jour sur KissKissBankBank fin 2021, à travers une campagne participative à succès. Sous le prisme d’un thème par numéro, elle met en lumière « des initiatives inspirantes et des leviers d’action concrets et immédiats pour co-construire demain ».

Pour son lancement, Mue a exploré nos « Libertés ». Au sommaire ? Temps de travail, philosophie de la liberté, liberté d’aider, de créer ou encore libertés citoyennes, comme celle, très concrète, d’investir les espaces publics d’affichage. Le résultat est unique, inspirant et stimulant : on vous fait découvrir.

 

Rêver pour agir

Alors que l’éco-anxiété et le sentiment d’impuissance gagnent naturellement les consciences en cours d’éveil, ainsi tentées de céder à l’appel du défaitisme, Mue propose une brèche : une fenêtre ouverte sur mille et un possibles à explorer, solaires et revitalisants.

« Ressentir le monde. Imaginer le rebond. Co-construire demain »

L’écologie sociale et solidaire n’est pas un mirage lointain et idéaliste, rappelle la revue. C’est une possibilité concrète qui demande, tout d’abord, de déconstruire laborieusement notre paradigme – et même de passer par le deuil douloureux de l’émancipation -, mais qui promet surtout, à portée d’imaginaire, la joie d’une reconstruction libre, digne et saine. Il y a tout à réinventer, Mue s’y attèle. 

Pour ce faire, elle propose un programme simple et vivifiant : « Rêver pour agir, et nourrir notre formidable puissance collective ».  

Portraits encourageants, comme celui de Cédric Herrou, art engagé à travers, par exemple, les œuvres cinétiques de Theo Jansen, initiatives locales inspirantes, lieux collaboratifs, luttes inventives, actions directes, exemples d’irruption citoyenne, études, chiffres clefs, alternatives, contacts, liens,… Pour la revue, imaginer et agir forment une combinaison vertueuse, une seule et même réponse. 

Cédric Herrou Illustration @Mue

Co-fondée par Carol Galand et Loïc Cimelière, Mue s’attache ainsi à faciliter la (re)construction d’un récit alternatif commun pour mieux motiver et fonder notre activisme. Son dessein est aussi simple que crucial : être un média-carburant, une vision sensible mais réaliste du monde à venir, pour générer de nouvelles vocations citoyennes, révéler le potentiel de l’optimisme collectif.

Et rien de tel pour donner forme à ces idées et les accompagner que des dessins uniques : « À chaque numéro, nous convions un·e illustrateur·rice à habiller nos articles pour vous offrir une nouvelle expérience de lecture, une plongée dans un univers graphique et artistique original ».

- Pour une information libre ! -Soutenir Mr Japanization sur Tipeee

Une revue de plus ?

Mue n’est pas une revue de plus, elle répond à un besoin viscéral que l’information généraliste peine à combler : « Notre parti pris : aller au-delà du constat » explique l’équipe. « Il y a dix ans, c’était encore le temps de l’information. Aujourd’hui, on sait. Mais les enjeux sont si colossaux que l’on peut se sentir démuni·e en tant qu’individu·e pour faire bouger les lignes. Et les sources d’informations sont si nombreuses que l’on peut manquer de temps et d’énergie pour cibler les projets où s’investir et les actions à mettre en œuvre dans son quotidien. Mue vous accompagne ». 

Episode 1 @Mue

Mue s’inscrit dans une démarche aussi engagée que transparente. En effet, le bon journalisme est souvent associé à une capacité d’objectivité. Sacralisée, ce critère est pourtant illusoire, et peut même profondément piéger. En effet, pendant que nous pensions absorber depuis tout ce temps, de JT en revues de presse, des actualités neutres et factuelles, nous adoptions en réalité une vision spécifique du monde, souvent au service de l’ordre établi (capitaliste) et de ses fausses évidences.

Chaque mot, chaque choix de sujet, de titre, d’angle, de ton, chaque intonation, donne au réel une couleur particulière et invite nos esprits à regarder à travers un prisme plutôt qu’un autre. Si nous ne sommes pas suffisamment avertis, sans nous en rendre compte, nous devenons soudainement aliénés.

Le journalisme doit toujours faire preuve d’une rigueur intransigeante quant à ses sources et à la manière dont il les retranscrit. Sa fiabilité ne se mesure toutefois pas à la distance qu’il met entre lui et son sujet, mais à l’honnêteté avec laquelle il se présente, lui et sa ligne éditoriale.

« Positive et engageante, inclusive et éthique, consciente et poétique, participative et soutenante… Telle est Mue ! »

Mue expose ainsi clairement sa vision activiste : aider à construire une société plus respectueuse du Vivant, humain comme non-humain. Ses valeurs sont celles de l’écologie, de l’entraide, de la justice sociale et du respect des êtres vivants. Et pour y parvenir de la manière la plus pertinente possible, l’équipe a pris plusieurs dispositions.

 

Indépendante, citoyenne, sans pub et collaborative

Tout d’abord, la revue est indépendante du monde marchand, de subventions ou d’investisseurs. Elle est uniquement soutenue par son lectorat.

Mue est également participative : « En réunissant autour de la revue une communauté de lectrices et lecteurs déterminé·es, Mue nous invite à nous rassembler, à ouvrir de nouveaux imaginaires collectifs transformateurs, à déployer l’éventail des possibles heureux, à penser de nouvelles quêtes et visions… à nous réinventer ! Grâce à une plateforme de partage d’informations, chacun·e pourra répertorier les initiatives inspirantes au plus près de son territoire. Et par le biais de notre cagnotte participative, les projets plébiscités par la communauté pourront être soutenus financièrement… » 

Enfin, Mue s’engage à appliquer les conseils qu’elle donne : « Superflux, c’est le nom de l’entreprise que nous avons créée pour lancer Mue. À chaque étape de la construction de notre projet, nous avons résolument pris le parti d’une démarche indépendante, éthique et écologique. Voici nos premiers engagements ! »

Et pour éviter de proposer une fenêtre de plus, mais véritablement inviter à passer la porte, Mue met systématiquement à disposition des pistes pratiques pour agir : en expliquant comment venir en aide aux projets originaux mis en avant, ou par quels biais créer ses propres initiatives.

« Véritable carte aux trésors à déplier au fil de la lecture, nous vous présentons à travers ses pages des initiatives inspirantes de citoyen·nes, d’associations, d’entreprises engagées, qui œuvrent à construire un monde de demain fertile, heureux, viable et désirable ! Nous mettons en perspective avec chaque information des leviers d’action et d’engagement concrets et immédiats, à mettre en œuvre à son niveau ou plus largement ».

Leur revue vous intrigue, vous émeut, vous enthousiasme ? Rejoignez-les ! Après l’épisode 1 sur les « Libertés », un numéro 2, « Futuropolis », vient de sortir sur le thème de la vie de la cité, son organisation et sa démocratie. Au programme ? « La vraie démocratie, vectrice de bonheur », « L’heure du jugement majoritaire a-t-elle sonné ? », « Les enfants, des citoyen·nes comme les autres », « La Cité, là où s’invente demain », « Mathilde Imer, visionnaire immersive », ou « L’intelligence collective, ce cadeau de nos ancêtres ».

Episode 2 @Mue

Un troisième volet est également prévu pour mai-juin sur l’intelligence végétale.

S’abonner, les soutenir sur Tipeee ou, en attendant, suivre leur actualité sur Facebook ou Instagram.

– S.H.

- Cet article gratuit et indépendant existe grâce à vous -
Donation