Le secteur textile reste l’un des plus polluants de la planète. Qui ne porte pas de vêtement et de chaussure à ses pieds ? Une jeune marque française de prêt-à-porter éthique, VGTL, lance une chaussure « propre » : végane et éco-conçue, contribuant à développer un secteur dans lequel les alternatives sont encore difficiles à dénicher. Présentations.
Celles et ceux qui sont partis à la recherche de vêtements éthiques le savent : encore rares, les alternatives se développent cependant, souvent à l’initiative de jeunes créateurs et entrepreneurs indépendants, sans gros moyens. Les habits végans (sans exploitation animale) et produits dans des conditions respectueuses des droits des travailleurs et de l’environnement ne font pas exception à la règle.
C’est dans cet esprit que la marque VGTL (qui se lit Végétal), déjà présente sur le marché des t-shirts éthiques, s’est lancée un nouveau défi : la réalisation d’une paire de chaussures pour femme répondant au double critère, celui d’être à la fois conçue sans produit issu de l’exploitation animale et d’être fabriquée dans des conditions éthiques, tout en proposant un look sympa et sobre.
« C’est un produit qui sort de l’ordinaire, sans rien sacrifier à l’éthique »
Conçues en France et assemblées au Portugal, les chaussures sont composées d’une semelle en caoutchouc naturel (donc d’une très faible proportion de plastique) fabriquée dans ce même pays et d’une tige (haut de la chaussure) composée d’un simili-cuir et de coton en provenance d’Italie. Petit détail qui séduira les amateurs d’art, le dessous de la semelle est transparent et laisse apparaitre une reproduction d’une toile de Claude Monnet. La fabrication des chaussures a été approuvée par PETA et est certifiée végane. Les chaussures sont également certifiée Öko-Tex Standard 100, un label qui garantie les qualités écologiques des textiles et notamment l’absence de produits toxiques pour l’humain et l’environnement.
« Nous avons voulu proposer un modèle de chaussures qui réponde aux attentes des consommateurs en termes de style tout en respectant nos propres valeurs », explique Éméric, l’un des trois associés. L’une des difficultés, inévitable dans un secteur ou règne le « low-cost » et la « fast-fashion », était également « de rester dans des prix abordables », assure-t-il. Et pour cause, dès qu’il est question de faire « les choses biens », le prix augmente inévitablement avec la qualité. Malgré tout, raconte l’entrepreneur, « certains estiment que 109 euros c’est trop cher. Pourtant, on ne peut pas produire éthique, local et propre, tout en vendant des chaussures à 20 euros !« . Cette problématique est un cas d’école dans un secteur dont la réussite et le développement dépendent aussi de l’évolution des comportements et des mentalités chez les consommateurs. D’autant qu’à en croire Émeric, superviser la confection d’habits éthiques demande « beaucoup de travail et de recherche ».
Favoriser l’émergence de produits qui ne sont pas issus de l’exploitation animale
Néanmoins, Éméric et ses deux associés ont pu compter sur leur propre expérience pour mener le projet à son terme. En effet, l’équipe a débuté son aventure il y a trois ans avec la création de « The green Family », une idée qui consiste à envoyer une fois par mois aux abonnés des boîtes qui contiennent des produits végans. En mettant en valeur des denrées alimentaires et des cosmétiques qui ne sont pas issues de l’exploitation animale, l’équipe poursuit l’objectif de soutenir des marques alternatives, tout en étant animée par l’envie de montrer qu’il est possible de consommer de manière plus éthique.
Les questions liées au bien-être animal n’ont percé dans le débat public français que de manière très récente, souligne Éméric selon qui « ce n’est pas si compliqué de se passer de produits animaux ». Mais beaucoup ont du mal à quitter leur zone de confort et remettre en question leurs habitudes de consommations. D’après lui, notre société entretient « une relation problématique avec les animaux », tout en occultant l’incidence environnementale de la consommation trop élevée de viande et les conditions de vie des êtres vivants dans les élevages de masse. Végans ou pas, tous les scientifiques et chercheurs s’accordent désormais pour dire que la consommation de viande atteint des proportions dramatiques à l’échelle de la terre et pèse lourdement sur notre facture écologique à tous.
Les chaussures VGTL sont en prévente sur KissKissBankBank en guise de financement participatif. Les premiers paliers ayant été atteints rapidement, les porteurs du projet espèrent désormais récolter suffisamment de fonds pour développer un modèle homme.
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