Dévoilée le 5 janvier dernier par l’association Animal Testing, une première vidéo tournée dans un grand hôpital parisien révélait les conditions terrifiantes dans lesquelles des singes sont utilisés à des fins expérimentales. Aujourd’hui, l’ONG continue ses révélations en publiant une seconde vidéo qui en dit long sur les traitements réservés à ces animaux, mais aussi sur l’état d’esprit de certains chercheurs déshumanisés…

Des conditions de vie infernales

Après une enquête de près d’un an dans différents établissements français, l’association Animal Testing a été en mesure de dévoiler récemment ses sombres découvertes, faites notamment dans les sous-sols d’un grand hôpital parisien. Dans les caves de cet établissement, en plein centre de Paris, ce sont des dizaines de cages d’un mètre cube qui s’entassent, dans lesquelles des singes vivent nuit et jour, sans jamais voir la lumière du soleil. De ces prisons qui ne respectent en aucun cas leurs besoins essentiels et primaires, les singes n’ont le droit de sortir que pour subir des expériences destinées à faire avancer les connaissances de l’homme sur le cerveau.

Au prétexte de la recherche sur des questions comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, ces singes subissent donc des pratiques telles que la trépanation, sont délibérément affamés, et se retrouvent parfois attachés à des chaises de contention au cours d’expériences violentes qui donnent lieu à un « cassage psychologique » dont les détails sont difficilement descriptibles. Dotés d’implants crâniens, certains singes semblent également souffrir d’infections et d’opérations à répétition. Parmi les autres « tortures » infligées aux primates, le communiqué de presse de l’association cite également des empoisonnements à des gaz neurotoxiques. Le seul but étant ici d’analyser leurs effets sur des singes chez qui on provoque les symptômes de maladies étudiées, en plus de les mettre dans un état « aux limites de la mort », comme le reconnaît l’un des scientifiques dans la première vidéo.

Demande de commission d’enquête parlementaire

À l’heure actuelle, il semble que l’AP-HP n’ait pas souhaité répondre à la polémique lancée par Animal Testing. Cependant, les vidéos témoignent sans doute possible de pratiques, mais aussi d’une mentalité, qui ignorent tout à fait le bien-être animal pourtant légiféré. Interrogé, le directeur du Gircor (association réunissant les établissements de recherche biologique et médicale), Bruno Verschuere, a tenu à rappeler que des directives européennes très strictes encadrent les procédures de recherche impliquant des animaux.

Animal Testing, quant à elle, demande à ce que soit mise en place une commission d’enquête parlementaire. Pour l’association, il s’agit de relancer le débat à l’aune des découvertes réalisées quant aux traitements réservés aux animaux en plein cœur de la capitale hexagonale. Celle-ci espère également entamer une discussion de fond tant sur l’aspect légal que déontologique, notamment au regard de à la justification scientifique de tels actes. Jusqu’à la prétexte de la science peut-il aller pour justifier la souffrance à des êtres fussent-ils humains ou non. Animal Testing invite également toute personne qui aurait des informations ou aurait été témoin de pratiques similaires à donner l’alerte.

Un cas loin d’être isolé

Pour les différentes associations de défense des animaux, les tests à visée scientifique opérés sur les primates restent emprunts de cruauté envers des animaux privés de leur liberté. Les singes utilisés en laboratoires peuvent provenir d’élevages publics, privés, être nés directement en laboratoire, ou encore avoir été capturés et importés de pays comme la Chine, le Cambodge ou encore l’Île Maurice. C’est donc un véritable business international qui gravite autour de ces pratiques. Ces derniers subissent la violence de leurs trafiquants avant de se retrouver emprisonnés dans les laboratoires sus-cités ou dans des centres de reproduction. Peta France a d’ailleurs déjà interpellé Air France, l’accusant d’être « l’un des plus grands de trafiquants de primates au monde », en fermant les yeux sur le transport de primates capturés.

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Une fois arrivés à destination, les singes subissent l’enfer de la privation d’eau et de nourriture, ainsi que les divers tests pharmaceutiques ou médicaux auxquels on les soumet. L’ennui et la douleur deviennent alors les composantes majoritaires de leur quotidien, ce contre quoi les associations tentent de lutter tant bien que mal dans une société où la santé humaine occupe encore le centre de toutes les logiques. À ce jour, la France reste l’un des pays du monde où l’expérimentation animale est la plus répandue avec ses deux millions d’animaux sacrifiés pour la recherche (pour 11,5 millions en Europe). Un triste record dont le pays pourrait pourtant se passer au regard des récentes alternatives en la matière.


Sources : AnimalTesting.fr / Peta.org

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