Mr Mondialisation et Quat’rues, deux acteurs de l’économie collaborative, s’associent pour allier le développement durable, le militantisme et le commerce équitable dans le domaine de l’habillement. Objectif : faire la lumière sur une alternative honnête et accessible contre le greenwashing et l’esclavagisme moderne opérés par les grandes marques de l’habillement.

Voilà près de 30 ans qu’on entend parler des conditions de travail épouvantables dans l’industrie du textile, notamment en Chine, au Viet-Nam et au Bangladesh. L’effondrement du Rana Plaza qui a fait 1135 morts, principalement des ouvrières, va relancer le débat sur l’esclavagisme moderne. Par ailleurs, les conséquences de l’industrie textile (colorants, coton ogm,…) sont désastreuses. Selon la Danish Fashion Institute, 25% de tous les produits chimiques au monde sont utilisés dans le textile. La mode serait le deuxième secteur le plus polluant, juste après l’industrie pétrolière (1).

Il n’est plus possible d’ignorer que la plupart des grandes marques du prêt à porter engrange des bénéfices colossaux avec des produits low-cost issus de l’exploitation humaine. La plupart du temps, la responsabilité est reportée sur les sous-traitants ou le consommateur, libre de choisir. Qu’à cela ne tienne ! Et si on court-circuitait la grande distribution avec des vêtements qui respectent à la fois l’Humain et la Nature ? C’est l’idée d’un groupe de jeunes français ayant créé Quat’rues, une petite entreprise française à taille humaine.

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Objecter la croissance nous pousse avant tout à réutiliser et à moins consommer. Quand ce n’est pas faisable, quelle alternative avons-nous ? Partant du principe que le commerce équitable permet une juste rémunération des travailleurs et garantit le respect des droits fondamentaux des personnes, et qu’il est indispensable de préserver l’environnement avec des alternatives de qualité, Mr Mondialisation s’est associé à Quat’rues. Objectif, promouvoir une alternative honnête et concrète dans le domaine de l’habillement, complémentaire à la réutilisation (friche) et qui s’attaque à la cause même du problème écologique : la production.

Quat’rues est née de la volonté de 4 jeunes français et amis de concilier engagement humain, amour de la nature et passion de l’illustration. Le principe est simple comme bonjour. Tous les acteurs, de la production à la vente, respectent les droits fondamentaux des personnes, notamment, à travers une juste rémunération. Pour s’en assurer, les vêtements sont certifiés issus de filières équitables par FloCert et FairWear. Ils bénéficient également de la stricte certification GOTS (Global Organic Textile Standard) car leur coton biologique est cultivé sans engrais chimiques, ni pesticides. Enfin, la teinture des produits (sans métaux lourds) respecte les normes Oeko-Tex 100 et la sérigraphie est effectuée en France avec des encres respectueuses de l’environnement (sans PVC). De A à Z, l’approche est pensée pour protéger autant les travailleurs que leur environnement. Les créatifs poussent le bouchon au point d’utiliser des emballages 100% recyclés et/ou recyclables (détails en fin d’article).

Cerise sur le gâteau, l’illustrateur de Quat’rues, Quentin Lacoste, crée des visuels aux thèmes engagés et militants. Chaque vêtement est illustré avec des thématiques sociales et solidaires (droits de femmes, liberté d’expression, accès à l’éducation, décroissance,…) chères aux mouvements de l’éco-humanisme. Intégrer le masque de Mr Mondialisation dans ces visuels a coulé de source. Le duo espère ainsi inciter les citoyens à discuter entre eux de ces sujets fondamentaux, et, pourquoi pas, se regrouper pour agir.

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L’objectif est finalement très simple : ajouter une pierre concrète à l’édifice d’un mode de vie serein et équitable. Concrètement, consommer éthique améliore la vie des personnes. Sur le terrain, que ce soit en France, en Inde ou au Bangladesh, les acteurs participent à un commerce garantissant la juste redistribution des richesses. Les droits de chacun sont garantis, ce qui implique un salaire juste, l’accès aux soins de santé et à une couverture sociale. Le travail des enfants se voit strictement interdit au profit du financement de structures scolaires (détails). Quand on y songe, ces principes inscrits dans la charte des Droits de l’Homme devraient être fondamentaux partout sur terre. À ce jour, en raison du triomphe des multinationales et de leur dictature du prix, l’application de ces droits reste minoritaire, malgré la multiplication des marques éthiques. Nous avons donc décidé de faire notre part.

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Ainsi, le collectif Mr Mondialisation a offert son masque à Quat’rues pour illustrer ses vêtements ainsi que réalisé, gratuitement, un clip de soutien à leur projet. La première vague de cette initiative est constituée de 9 t-shirts biologiques et équitables différents. Soumis à trois labels stricts, l’aspect social et écologique sont garantis tout au long de la fabrication.

Le projet lancé ce dimanche 12 avril se fait sous la forme d’un financement participatif par le biais de précommandes. À l’image du premier Fairphone, c’est le soutien collectif qui déterminera la suite du projet.

> Voir les visuels disponibles <

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De la conscientisation à l’acte

Nous vivons une époque « formidable » d’un point de vue de la conscientisation collective. Des crieurs d’alerte nous informent en temps réel des problèmes écologiques et des crimes contre l’humanité qui se déroulent dans le monde entier. Des vidéos qui veulent nous ouvrir l’esprit sont partagées par des millions de personnes. La dernière en date, The Lie We Live, nous invite à ouvrir les yeux et à changer le monde qui nous entoure ! 5 millions de vues en quelques semaines. Nous n’avons jamais eu si facilement accès à cette prise de conscience globale. Mais concrètement, on fait quoi ?

Nous-mêmes nous avons produit nombre de ces vidéos. Et nous croyons sincèrement que de plus en plus d’individus ne s’arrêtent plus aux discours mais changent concrètement de mode de vie, consomment moins, font des choix éthiques, créent des alternatives concrètes, se lancent dans des projets durables et éthiques tout en évitant les écueils du greenwashing. Ce projet de production éthique et écologique, c’est une goutte d’eau dans l’océan. Mais énormément de projets similaires voient le jour partout dans le monde. Les gouttes d’eau ne forment-elles pas les océans ?

Nous tenons enfin à rappeler qu’à travers ce projet (parmi tant d’autres à venir), c’est notre façon, à notre tour, de ne pas nous limiter à propager l’information. Le clip été produit bénévolement de A à Z en collaboration avec des acteurs volontaires. Ainsi, vous pouvez remercier Sébastien Labouteley pour les Graphismes, Clément Lovera pour l’Animation, Aurélie Rose pour la voix, imaginé et écrit par Mr Mondialisation.

> Soutenir le projet <

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Vous avez un doute ? C’est humain !

Il est vrai que dans les nombreux labels, le consommateur engagé peut vite s’y perdre. Dans notre cas, le choix s’est porté sur 3 labels sélectionnés pour leur sérieux et plutôt appréciés par test achat (source).

En ce qui concerne Fair Wear, cette fondation a crée un Code des Conditions de Travail (Code of Labour Practices). La FWF s’engage ensuite à vérifier l’application de ces principes dans les usines. En pratique, le contrôle se fait par l’implication étroite des syndicats locaux et des ONG locales. Système qui offre de meilleures garanties que les contrôles effectués par des bureaux d’audits commerciaux. En d’autre terme, les vérifications se font : à la fois en interne par les syndicats qui assurent le respect des conditions de travail, en externe par les ONG locales et enfin par un spécialiste de la fondation Fair Wear.

Parmi ces règles strictes, on trouve : Interdiction du travail forcé, pas de discrimination à l’emploi, interdiction du travail des enfants, droits de libre association et de négociations collectives, salaires supérieurs au revenu vital (ce qui n’est même pas toujours le cas en France), un temps de travail pas excessif, des conditions de travail décentes (hygiène, santé, etc.), l’obligation d’un contrat légal.

Le second label GOTS, association de 7 certifications historiques, s’assure que le coton a été produit de A à Z de manière biologique, sans intrants chimiques ni métaux lourds. Avis test achat : « Label fiable prenant en compte des critères environnementaux bien sûr mais aussi sociaux. » En effet, les métaux lourds, les formaldéhydes, les enzymes OGM et les amines cancérigènes sont absents de ce coton pour le plus grand bonheur de celui qui le porte. Il s’agit en réalité d’un des labels les plus fiables au monde car il associe également la notion d’équité et de droits de l’homme à l’approche biologique.

Par ailleurs, Oeko-Tex 100, le troisième label, garantit un produit final « sain » pour la santé. En pratique, des tests en laboratoire sont pratiqués sur un échantillon représentatif de vêtements et effectués par des laboratoires accrédités. Ce afin de s’assurer que le vêtement est « clean » et sain de tout résidu potentiel.

L’association de ces trois engagements, qui ont forcément un coût, offrent donc la garantie d’un vêtement sain, naturel et équitable.

> En savoir plus <

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Sources : Quat’ruess

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