C’est l’histoire d’une maman qui n’aime pas dessiner les humains, et qui ne sait pas non plus très bien les dessiner. Alors pour sensibiliser son fils aux dangers qui pèsent sur la planète, et pour lui montrer que chacun de nos gestes peut compter pour infléchir la catastrophe, Aurore a écrit un petit livre illustré dont les héros sont Poulpi et Dinocéroux, les doudous qu’elle a cousus pour son enfant. Noir est l’avenir qui semble se dessiner pour nos enfants tant la machine destructrice de l’environnement semble difficile à désamorcer, mais tant qu’il y a de l’espoir, la jeune maman belge souhaite le transmettre à son fils de deux ans à travers des histoires. Car leur cacher la vérité à ce stade semble pire encore…. Découverte.

Parler aux tout petits du désastre écologique, des dégâts subis par notre planète et des efforts que nous, humains, pouvons fournir au quotidien pour alléger ne serait-ce qu’un petit peu cette pression, est un exercice hautement délicat. Aurore, maman de 31 ans du petit Sasha, vivant en Belgique, a souhaité lui transmettre le plus tôt possible sa motivation à changer ses comportements et habitudes afin de ne pas répéter les erreurs du passé.

Poussés par leurs convictions écologistes et la certitude qu’un effondrement est possible en cas d’inaction, elle et son compagnon ont quitté la ville au profit d’une vie proche de la nature, à la campagne, il y a 2 ans. Sensibilisée dès son adolescence par son père, Aurore entreprend un vrai virage radical il y a quatre ans en modifiant complètement ses habitudes. Car si blâmer le capitalisme de connivence et les industriels semble bien nécessaire, rester les bras croisés en attendant le changement venu d’ailleurs n’est pas la solution. “Je pense que ça a commencé par manger local, puis le véganisme et le zéro déchet ont suivi rapidement. Mon prochain défi c’est l’autosuffisance alimentaire” nous raconte Aurore. 

Aurore et sa famille

Mais lorsqu’elle discute de ses choix avec certains et certaines, Aurore entend souvent qu’il s’agit de “sacrifices”, et que ses efforts n’ont aucun impact sur la planète car dissipés dans un océan d’indifférence. C’est de là que lui est venu l’envie de faire une petite histoire pour son fils: “pour pouvoir lui passer ma motivation et mon espoir que tout ça n’est pas vain.” Bien que son temps est essentiellement dédié à son enfant et au potager, la jeune femme cultive aussi ses passions : dessiner, bricoler, coudre et inventer des histoires.

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Elle dispose donc de toutes les qualités pour fabriquer les doudous de son fils et en plus de les inclure dans une histoire qu’elle va dessiner pour lui. Poulpi ( un poulpe ) et Dinocéroux ( un dinosaure avec des bois de cerf et une poche de kangourou, roux ! ) ont été confectionnés pendant que Sasha était encore dans le ventre d’Aurore ( à travers son site internet et sous son pseudo Yakabee, elle donne d’ailleurs de nombreux conseils et fournit des méthodes pour fabriquer et coudre des décorations, des jouets et autres accessoires qu’on pourrait largement se passer d’acheter ). 

Elle les transposera ensuite dans une histoire où les deux personnages entreprennent un voyage initiatique dans l’espace durant lequel, Poulpi, tel un grand frère, va montrer à son compagnon combien la planète souffre de nos agissements, mais combien aussi nos efforts réunis pour changer cette donne sont comme des millions d’étoiles : “… petites ou grandes toutes apportent leur part de lumière dans cette immensité noire que l’on appelle l’univers…”. Dinocéroux lui, comprend que les adultes se trompent en pensant qu’il est dur de changer ses habitudes et nous met face à nos responsabilités ( l’histoire est consultable via ce lien ).

“Une fois que l’on a pris le pli ça se fait tout seul. Mais je sais que mon fils sera confronté à d’autres personnes qui essayeront de ridiculiser ses efforts, en lui disant que tout ça ne fait aucune différence, que ça n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. J’aimerais alors qu’il sache qu’il est loin d’être le seul à faire des efforts. Je suis convaincue que, si petit soit l’impact, il peut faire la différence et surtout il peut inspirer d’autres à faire aussi des efforts au quotidien.” Pour le moment, le petit Sasha est trop petit pour bien comprendre l’histoire mais sa mère lui la déjà lue plusieurs fois ( comme c’est d’ailleurs toujours le cas pour les histoires de notre enfance dont nous comprenons souvent le fond bien plus tard ). Et il risque d’en entendre bien d’autres encore car les aventures continuent pour Poulpi et Dinocéroux au physique bien étrange. Aurore réfléchit maintenant à une histoire sur l’alimentation alternative. Sasha risque de se régaler.

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                                                                                                                            Pan


                                                                                                                                

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