« En Guinée Conakry, la plupart des villages et des villes manquent de tout ». Le ton est donné. Et en effet, rien n’est simple pour ce petit pays d’Afrique de l’Ouest; en particulier concernant les moyens de locomotion, quasiment inexistants, et par conséquent l’accès aux soins médicaux. Les reporters des Routes de l’impossible sont partis au cœur du pays et y ont trouvé une Guinée en difficulté, triste et laissée pour compte. Après avoir visionné ce documentaire, une seule question se pose : mais que fait la communauté internationale ?
Chaque jour, des cargaisons de médicaments prennent la route dans des taxis ou des camions quasiment insalubres, exposés aux chocs de routes précaires et aux intempéries. Et pourtant, c’est ici l’unique moyen d’acheminer ces colis vitaux car il n’existe aucun chemins de fer en Guinée-Conakry. Ces « routes » sont en réalité des chemins de terre extrêmement dangereux, souvent étroits, boueux et défoncés. Les chauffeurs n’ont pas d’autres choix que de les pratiquer, même s’ils le font parfois au péril de leur vie. Ils sont ainsi devenus experts dans l’art de faire l’impossible avec très peu de moyens. Ils savent conduire en situation extrême, sortir leur camion de l’enlisement, réparer leur vieux moteur, et prient pour ne pas avoir d’accident lors d’un trajet. « La route n’est pas bonne du tout. Mais on en a besoin pour gagner notre vie. Il faut qu’elle soit réparée pour que nous puissions vivre ! » explique l’un d’eux.
Ce sont dans ces conditions précaires que voyagent chaque jour des boîtes de médicaments et de vaccins, très importantes pour lutter contre des maladies comme la diphtérie ou le paludisme, dont des épidémies sévissent encore en Guinée. Les médecins font de leur mieux afin de répondre aux besoins des patients mais bénéficient de conditions insalubres (pas d’électricité ni d’eau courante à l’hôpital, une seule ambulance qui ne peut rouler qu’une fois par jour…) et extrêmes. Sans les infrastructures de base, le pays semble dans l’incapacité à se développer correctement pour apporter un niveau de vie décent pour sa population.
Le plus grand paradoxe se situe sûrement dans le fait que le pays compte des richesses inégalables en minerais et en métaux précieux. Cependant, les Guinéens ne voient pas concrètement les fruits de leurs richesses exploitées. Travail des enfants, routes impraticables, accès aux soins et aux médicaments limité et seulement quelques heures d’électricité par semaine… Le pays tourne au ralenti et s’enlise dans la pauvreté. Ce documentaire nous éclaire sur un territoire méconnu, totalement démuni et pratiquement laissé pour compte contrairement à ses ressources. « En Guinée, une vie coûte 3,50€ » est un documentaire crève-coeur qui nous interroge une nouvelle fois sur des enjeux de mondialisation, loin des yeux du consommateur.
https://www.youtube.com/watch?v=V5Et_oqpnlM
Image à la une : Conakry, Guinea. Photographe : Alamy