Kufu : des sacs et cabas pour passer au Zéro-Déchet

Avec ses sachets textiles en tous genres, l’entreprise artisanale lyonnaise Kufu s’est donnée pour mission de faciliter le quotidien des adeptes du zéro déchet. La marque réunit une petite équipe de passionnées qui partagent l’envie d’agir à leur échelle, d’offrir au plus grand nombre des alternatives de consommation plus responsables et de donner une nouvelle impulsion à l’économie sociale et solidaire. Découverte.

Alors que la guerre aux plastiques est engagée, la disparition des sacs plastifiés se fait toujours attendre. En matière de zéro-déchet, une des solutions les plus écologiques à ce jour est d’utiliser ses propres contenants réutilisables. La jeune entreprise lyonnaise Kufu propose en ce sens une gamme de solutions afin de faciliter le quotidien de celles et ceux qui ont entamé une démarche visant à réduire voire à bannir les déchets de leur quotidien. La boutique de l’entreprise regorge de cabas, de pochettes et de petits sachets en tissus, des objets dont la finition particulièrement soignée. Ces contenants permettent aux utilisateurs de se passer des emballages à usage unique pour les remplacer par des sachets réutilisables.

Une production 100% locale

L’originalité de la démarche de Kufu tient à la volonté de réduire les déchets à toutes les échelles, en incluant sa propre production. Les produits de la marque sont fabriqués en bonne partie grâce à des chutes de tissus issus d’entreprises du textile locales. Des déchets, donc, destinés à la poubelle. « Les quantités de déchets sont impressionnantes, mais on contribue à leur offrir une nouvelle destination en les valorisant », explique Marie, l’une des membres de l’équipe. Elle précise : « Ce sont des produits lavables sans plastique dans leur composition ». De quoi donner un vrai sens à la démarche. « On est doublement zéro-déchet », plaisante Marie, « on évite des déchets en amont et en aval ». Un autre aspect, plus subtil, de ce projet engagé, est d’encourager les clients de Kufu à se détourner des grandes surfaces pour privilégier la production et la vente locale dans des marchés ou des épiceries en vrac. C’est vraiment ici, dans ces commerces engagés, que leurs cabas prennent tout leur sens.

Dans une région marquée historiquement par l’industrie textile et alors même que le secteur est aujourd’hui souvent montré du doigt en raison des pollutions importantes qu’il génère et de son incidence sociale sur les travailleurs, Kufu montre qu’il est possible d’inventer des modèles plus durables. L’autre ambition est de recréer de l’emploi local dans un secteur qui a progressivement été délocalisé vers l’Asie au cours du 20e siècle en raison du coup de la main d’œuvre. Une partie des objets de Kufu sont fabriqués en interne, l’autre par des ateliers de réinsertion professionnelle à Villeurbanne ou chez des couturières locales. Néanmoins, ce travail artisanal oblige à traiter chaque pièce à la main, ce qui allonge le processus de fabrication et en augmente les coûts.

Crédit image : Kufu

Concurrence : un équilibre à trouver

L’activité reste délicate d’un point de vue économique. « Il y a les démarches administratives », souvent lourdes pour des petites entreprises de cette taille, rappelle Marie. Par ailleurs, le secteur est dominé par de grosses entreprises qui produisent en grande partie en Asie en très grosse quantité. « Même quand c’est fait dans des conditions éthiques, l’avantage concurrentiel est important pour ces acteurs », déplore Marie. Pour assurer la viabilité économique de l’entreprise, il faut donc trouver un équilibre délicat entre les attentes des consommateurs en termes de prix et la volonté de proposer un produit éthique et durable qui respecte de surcroît les travailleurs. Un enjeu partagé par tous ceux qui tentent de produire éthique et local…

Pour pérenniser ses activités, Kufu mène actuellement une campagne de financement participatif. « On passe par ce mode de financement pour éviter à avoir à faire un emprunt auprès d’une banque », confie Marie. L’objectif : sécuriser les emplois salariés et trouver de nouveaux locaux, le lieu de travail actuel étant trop exiguë pour accueillir les membres de l’équipe et permettre de travailler dans de bonnes conditions. Et peut-être faire du zéro déchet une normalité ?

Crédit image : Kufu

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