L’état américain de la Pennsylvanie vient de décider d’un moratoire sur la peine de mort. En effet, l’État à donné la mort à plusieurs personnes innocentées au courant des dernières années ce qui n’a pas manqué de faire réagir la population et les autorités. Impossible de redonner la vie à ces personnes sacrifiées sur l’autel de la justice alors qu’une peine à perpétuité pourrait éviter une double-barbarie.

150 innocents exécutés

Au moins six personnes furent condamnées à mort dans cet État alors qu’elles furent innocentées après sanction. Afin de faire cesser cette horreur inutile, le gouverneur démocrate de Pennsylvanie Tom Wolf a décrété un moratoire sur la peine de mort. Le système est jugé inefficace, injuste et onéreux. Il précise que cet arrêt n’est d’aucune manière une expression de sympathie pour les criminels.

A ce sujet, un rapport d’une commission mise en place par le Congrès de cet État est sur le point de paraître. Objectif, étudier l’efficacité de la peine capitale. Son inefficacité fut déjà démontrée à travers le monde, notamment grâce aux travaux d’ONG comme Amnesty International. Mais les États-Unis, à la traine dans ce domaine, veulent une étude interne avant de mettre fin, éventuellement, à la peine capitale.

Dans l’ensemble du pays, ce sont pas moins de 150 personnes qui furent disculpées après mise à mort. Il existe en effet une probabilité d’erreur non négligeable qui peut conduire un parfait innocent jusqu’à l’injection létale. La Pennsylvanie compte 186 condamnés en attente d’être exécutés. Existe-t-il des innocents parmi eux ?

« Cette décision est fondée sur un système déficient qui s’est révélé être un cycle sans fin de procédures judiciaires tout en étant inefficace, injuste et cher« , précise le gouverneur Wolf aux médias.

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Bientôt l’abolition ?

Il ne faut pas aller trop vite en besogne. Le moratoire ne fait, actuellement, que reculer l’échéance des exécutions dans l’attente d’informations formelles sur l’inefficacité de la chose. Concrètement, c’est avant tout le manque de moyens, et non pas un geste purement humaniste, qui pousse les autorités à reconsidérer la peine de mort.

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Les services judiciaires de Pennsylvanie estiment qu’un condamné à mort coûte bien plus à la société qu’un détenu moyen, même si sa vie est écourtée. En moyenne, c’est 8 800 euros de plus qu’un autre prisonnier. De plus, ce coût ne considère pas les innombrables recours intentés par les condamnés pour reculer l’échéance fatale.

« Tuer les coupables n’honore pas les morts ni n’ennoblit les vivants« , estime l’archevêque de Philadelphie. « Quand nous prenons la vie d’une personne coupable, nous ne faisons qu’ajouter à la violence dans une culture déjà violente et nous rabaissons notre propre dignité dans le processus. »

Une opposition conservatrice de procureurs estime que les victimes n’ont plus la parole pour s’exprimer sur cette question de la faute de tueurs qui mériteraient leur peine capitale. Les innocents condamnés à mort devraient donc subir une barbarie supplémentaire pour un système qui engendre plus de violence qu’elle n’en résout, si on en croit les statistiques nationales des États-Unis concernant la criminalité.

Rappelons enfin que la peine de mort emporte (en moyenne) entre 700 et 1000 personnes par an. Un État peut-il avoir le pouvoir suprême de donner la mort dans une société évoluée ?


Source : Le Huffington Post / Zonebourse.com / Figaro.fr / Photographies : World Coalition Against the Death Penalty

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