Une main tenant le monde dans sa paume, voilà à quoi ressemblait la stèle érigée par des anonymes en l’hommage de Rémi Fraisse. Il ne sera malheureusement plus possible d’observer ce symbole de paix, dérobé peu de temps après son installation. Dans son communiqué, la Ligue des Droits de l’Homme par d’une course à l’abjection.
Il n’y a visiblement pas que l’environnement que les « pro-barrage » de Sivens ne respectent pas. Des groupes de pressions continuent leurs manœuvres d’intimidation contre les militants venus se recueillir au Sivens, comme l’indique un récent rapport d’enquête citoyenne publié par la LDH. Leur dernier forfait, avoir enlevé l’imposante statue érigée en souvenir de Rémi Fraisse, jeune botaniste tué à l’âge de 21 ans par une grenade offensive alors qu’il défendait ses idées. Sous la stèle disparue, on pouvait lire : « Nous, humains, enfants de la terre, continuons le combat pour la vie. »
On ignore à cet instant où se trouve le monument de 1,8 tonne et de plus de 2 mètres de haut et s’il est toujours intacte. Dans un récent communiqué, la Ligue des Droits de l’Homme met une nouvelle fois en cause les tentatives de manipulation des responsables de police et des politiques qui prendraient systématiquement position en faveur des milices privées, notamment celles de la FNSEA. Pour le lieutenant-colonel Rénier, « la seule infraction est le fait que la stèle ait été installée sur une propriété privée. (la CACG) » Ceci peut-il justifier qu’une milice, visiblement en faveur du barrage, puisse dérober un monument funéraire et une œuvre d’art en dehors d’une intervention légale ?
Communiqué de presse de la LDH : Disparition de la stèle à la mémoire de Rémi Fraisse : la course à l’abjection
La stèle à la mémoire de Rémi Fraisse, installée à l’endroit où le jeune militant écologiste a été tué par une grenade offensive lancée par un garde mobile il y a un an, sur le site de Sivens, dans le Tarn, a disparu dans la nuit du 27 au 28 octobre. C’est devant cette stèle que se sont recueillies, le 25 octobre, les personnes désireuses de lui rendre hommage, au moment où se déroulait également une cérémonie à Plaisance-du-Touch, près de Toulouse, à laquelle participait la LDH.
Cet acte odieux, perpétré en catimini, indique que des groupes violents continuent à agir en toute impunité sur le site, en entretenant un climat de tension qui avaient déjà été à l’œuvre pour tenter de façon perverse, mais sans succès, d’empêcher le déroulement du rassemblement de recueillement.
Cet événement confirme la réalité de pratiques dénoncées par la LDH dans son récent rapport d’enquête citoyenne sur les conditions ayant conduit à la mort de Rémi Fraisse. Il souligne l’absolue nécessité de sortir les faits du flou et de la manipulation des informations qu’entretiennent les divers responsables policiers et politiques impliqués. Car le risque est grand, dans ces conditions, de voir se clore la procédure judiciaire en cours, sans que la vérité sur les responsabilités en jeu ne soit connue.
La LDH, Paris, le 29 octobre 2015.
Image : © Miryam Brisse / France 3 Midi-Pyrénées
Source : Communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme : Disparition de la stèle à la mémoire de Rémi Fraisse : la course à l’abjection (29.10.2015) / france3-regions.francetvinfo.fr