Saviez-vous que la Suède entretient le rêve ambitieux d’être le premier État continental du monde à véritablement se passer du pétrole ? Le projet qualifié d’utopique par les plus conservateurs se concrétise peu à peu par des investissements de plus en plus importants dans le développement des énergies renouvelables. Un exemple à suivre en pleine COP21 ?

La Suède est régulièrement montrée en exemple en matière de vision progressiste de la société, notamment en matière d’égalité des sexes, de liberté de la presse et avec son modèle scolaire plus efficace. En matière d’écologie, le pays n’est pas en reste. De très nombreux projets attestent de ses efforts réalisés en matière de transition vers un avenir serein. Par exemple, non loin de Stockholm, c’est une ville entièrement écologique qui sort de terre. Un projet de 9 milliards d’euros pensé à A à Z pour être résilient, autonome et écologique. La Suède est également le pays où se trouve Växjö, la ville la plus écologique et propre d’Europe. Par ailleurs, la presque totalité des déchets des suédois sont recyclés au point où l’État peut se permettre d’importer des détritus pour les traiter. Enfin, le pays est pionné dans l’émergence d’un Internet « vert » avec ses projets de data-center non-polluants.

WIND4_bigPlan d’un projet massif d’Hexicon, société suédoise (source)

Ce modèle pratiquement unique au monde (même si d’autres pays nordiques partagent un bilan similaire), la Suède le doit à un plan gouvernemental courageux et ambitieux lancé de manière précoce en 2006. « Notre dépendance à l’égard du pétrole devrait prendre fin d’ici 2020« , avait déclaré à l’époque la ministre du développement durable, Mona Sahlin. Depuis 10 ans, le pays injecte des sommes toujours plus importantes dans des projets de transition écologique avec l’espoir de mettre fin à sa dépendance au pétrole en 2020. Si l’objectif a été revu à la baisse depuis, avec un pays espéré « libre du pétrole » pour 2050, le pays avance à grands pas dans la bonne direction. La part de pétrole du bilan énergétique de la Suède est tout de même passée de 70% à 30% depuis les année 70.

Cette année encore, le gouvernement suédois vient d’annoncer le déblocage d’une manne de 4.5 milliards de couronnes dans le développement durable, soit environ 500 millions d’euros. Objectif déclaré : « répondre au challenge du changement climatique, augmenter la part des énergies renouvelables et stimuler le développement des technologies environnementales innovantes. » exprime le gouvernement dans un communiqué. Pour les responsables, aucun doute sur la question, cette transition écologique serait porteuse d’emplois et réduirait les déficits du pays à long terme. Par ce biais, l’État nordique espère devenir l’exemple européen en matière de transition et de prise de risque.

Le premier ministre Stefan Löfven est confiant. « La Suède sera l’un des premiers États sans énergies fossiles dans le monde. » a-t-il déclaré à la presse. En résumé, ce plan se découpe en plusieurs actions : l’injection de fonds importants dans le photovoltaïque, encourager la recherche en matière de stockage propre d’électricité, le développement d’un réseau électrique intelligent (Smart Grid), la rénovation (isolation) des vieux bâtiments et l’injection de subventions dans les véhicules électriques et les transports collectifs écologiques. Enfin, preuve que le pays ne se regarde pas le nombril, les fonds pour des projets internationaux liés au challenge climatique seront augmentés. Cerise sur le gâteau, une partie de l’argent nécessaire pour cette entreprise proviendra de l’augmentation des taxes sur les dérivés de l’industrie pétrolière. De quoi peut-être éviter de justesse le scénario « Mad Max » si tant est qu’il puisse se produire…

Il y a cependant un bémol. Si la Suède peut se permettre un tel revirement énergétique, c’est car elle s’alimente principalement, à ce jour, en énergie nucléaire. En 1980, le pays avait décidé de sortir de l’atome suite à un referendum populaire. Mais depuis, 6 nouveaux réacteurs, aujourd’hui vieillissants, ont été mis en service. En février 2009, le gouvernement suédois abandonna définitivement la sortie du nucléaire, jugé depuis comme compromis acceptable dans la transition. Si les centrales suédoises commencent à prendre de l’âge, le gouvernement reste optimiste dans son choix d’investir dans les énergies renouvelables. Fait notable, près de la moitié de l’énergie suédoise provient déjà de l’hydroélectricité, le pays bénéficiant d’avantages naturels non négligeables.

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Sources : bloomberg.com / government.se / energie.lexpansion.com

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