Grenoble envisage de bannir les publicités de ses rues. Un signal plutôt positif pour ceux qui aspirent à un environnement libéré du joug des marques et des multinationales. C’est une grande première dans une grande ville d’Europe.
La publicité, oui, mais pas partout !
Faites-vous partie de ces gens fatigués d’être harcelés de publicités du matin au soir ? Si la publicité peut se comprendre dans un espace privé pour communiquer l’existence d’un produit ou faire subsister une organisation, quid de son omniprésence dans l’espace public ? Ne sommes nous pas tous propriétaires de notre environnement ?
C’est l’appât du gain et la nécessité des villes à se rémunérer qui a poussé par le passé certains élus à vendre des espaces publicitaires au plus offrant. La municipalité écologiste (EELV/PG) va profiter d’une fin de contrat avec JC Decaux pour se débarrasser d’une technique de communication jugée agressive et obsolète. 326 panneaux vont quitter le paysage pour redonner place à la nature.
Mais l’action va plus loin dans son engagement. Des espaces d’expression publique vont être proposés à la place des affiches publicitaires ! On croit rêver. Alors que certaines villes européennes vont jusqu’à effacer des œuvres urbaines comme un Banksy, Grenoble encourage au contraire l’expression citoyenne. Au total, pas moins de 2.051 mètres carrés d’espaces publicitaires vont disparaitre.
image : banksy antiraciste détruit par la police à Stoke au Royaume-Uni.
Une décision courageuse
Une telle décision ne sera pas sans conséquence. Le manque à gagner risque d’être conséquent mais le conseil municipal reste optimiste. Il va tout simplement réduire la rémunération des élus de la ville. Ainsi, ce manque à gagner pour les caisses municipales sera quant à lui compensé par des économies sur le budget protocole.
On déplore cependant que plus 1000 m² d’abribus continueront d’afficher leur message marketing. Cependant, il semble nécessaire de faire certains compromis, dans des mesures raisonnables, pour maintenir les caisses à flot. Les déboulonneurs s’occuperont-ils des publicités restantes ?
Les déboulonneurs en action à Lyon, le 21 mai 2008.
Lire l’article de Ouest-France.fr / Image : CedEm photographies