Médiasphone : quand les jeunes font leur presse !

Crédit image : Médiasphone

« Médiasphone », association sans but lucratif créée en 2016 par des lycéens, ambitionne de valoriser la presse jeune et de ce fait mettre en lumière les 15-25 ans au travers de leur engagement journalistique. À l’occasion de la publication d’un numéro inter-rédactionnel, Benjamin Audidier, l’un des membres fondateurs, nous explique l’engagement derrière cette démarche.

Connaissez vous « Noctambule » ou « Le Halo Magazine » ? Il s’agit de deux exemples, parmi des centaines d’autres, de titres issus de la presse jeune. Souvent publiées par des associations créées dans les lycées, mais pas que, ces revues restent généralement peu connues au-delà d’un cercle restreint. L’association Médiasphone entend désormais leur offrir une plus large visibilité.

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« Il existe une grande diversité éditoriale dans la presse jeune »

La structure a pour ambition de « fédérer la presse jeune francophone, en participant à son développement grâce à des actions communes comme l’édition de journaux », explique Benjamin Audidier, fondateur et Président de l’association. Aujourd’hui âgé de 17 ans, le jeune homme se passionne depuis plusieurs années pour le journalisme. Dès le collège, il initie la création d’un journal et depuis il s’engage continuellement pour cette presse particulière. Aujourd’hui, il écrit dans le journal lycéen « La Mouette Baîllonnée ». C’est avant tout par passion qu’il s’engage : l’année prochaine, il intégrera une terminale scientifique et il aimerait pouvoir poursuivre avec des études d’ingénieur, ne se prédestinant pas au journalisme.

Désormais, c’est avec « Médiasphone » qu’il poursuit la volonté de mettre en valeur la presse jeune. Composée d’environ 40 rédactions partenaires, essentiellement en France, mais aussi en Belgique et bientôt au Congo, l’association vise à mettre en commun leurs expériences et connaissances dans un projet fédérateur par le biais d’échanges. En septembre, elle publiera un numéro inter-rédactionnel composé d’articles écrits par les différentes rédactions. « Il s’agit de montrer qu’il existe une grande diversité éditoriale dans la presse jeune », explique Benjamin Audidier. Ce premier numéro de la revue intitulée « Mégaphone » est actuellement en pré-vente. Cette presse jeune a également un rôle éducatif important à jouer, alors qu’aujourd’hui, à l’heure des réseaux sociaux et des « lolcat », les jeunes sont particulièrement concernés par les dérives de l’information que l’on peut observer sur les réseaux sociaux.

Un autre regard sur la jeunesse

Selon lui, la presse jeune se distingue par « des valeurs communes comme l’entraide et l’engagement. » C’est aussi une ambiance particulière, car « nous ne sommes pas des professionnels et les rédactions sont composées de personnes très différentes avec des envies variées ». Mais aujourd’hui, cette presse souffre d’une trop faible notoriété regrette Benjamin Audidier, selon qui le point de vue jeune a pourtant toute sa place dans le débat public, dans la mesure où « la parole des jeunes se libère via ces médias ». Autre problème, selon lui, la « censure apparente subie par ces médias dans les lycées », ainsi que la difficulté d’accéder à certains évènements jeunes et à les couvrir, comme les festivals « Solidays » ou « Les vieilles charrues ».

Enfin, la presse généraliste et les journaux télévisés à forte audience – dont l’opinion est de plus en plus sacrifiée sur l’autel du système marchand – véhiculent « un profil de la jeunesse qui est plein de préjugé. Quand je discute avec mes grands parents, ils ont une image de la jeunesse liées aux émeutes, ils associent cette tranche d’âge à un manque d’engagement « , développe Benjamin Audidier. C’est évidemment une caricature grossière pleine de généralités. D’après lui, « la sur-information d’évènements négatifs liés à la jeunesse terni son image, et voile le fait qu’il existe une jeunesse qui s’engage et qui entreprend. Cette jeunesse là a du mal à être mise en avant ». Et ce sera là tout le défi de « Médiasphone », inverser les perceptions sur ce que cette jeunesse active et consciente peut nous apporter.


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