Et si, cet été, on se mettait au Do It Yourself ? La communauté en ligne Oui Are Makers, que nous avions déjà rencontré lors d’un précédent article, a pu observer les tendances DIY de l’été 2017, et il faut bien reconnaître qu’elles donnent quelques envies de relever nos manches. Forte de plus de 10 000 makers, cette plateforme française permet à tous les adeptes du « faire soi-même » de partager leurs techniques, idées bricolage et réalisations sous forme de tutoriels. Beaucoup d’entraide dans tous les domaines du Do It Yourself : bricolage, déco, mode, mais aussi nouvelles technologies ou encore produits ménagers. Nous avons rencontré Ondine, maker assidue pour qui le DIY est une véritable philosophie de vie et qui s’attache à la partager au plus grand nombre. Interview.

Crédit Photo : Lilousshark We are Makers

En cette période estivale, l’équipe animatrice de Oui Are Makers va observer 4 grandes tendances chez les makers, ces bricoleurs 2.0 : Le Hand Spinner fait main, les créations spéciales « Apéro Time » entre amis, les créations pour un look de plage « unique et tendance » et, pour finir, les tutos parfaits pour les grosses chaleurs. Nos préférés ? Le ventilateur de table en carton, le paréo en teinture végétale à la pelure d’oignon, le meuble bar apéro pour le jardin ou encore le hand spinner fait main. Nous avons voulu partir à la rencontre de cette génération de makers, dont Ondine semble être la parfaite incarnation.

Mr M : Bonjour Ondine, peux-tu nous raconter ce qui t’a amené à te mettre au DIY ?

Ondine: J’ai toujours été très manuelle, je fabrique et créé des choses par pur plaisir. Quand j’étais petite, je passais des heures à dessiner et créer des petites choses, parfois même des nuits entières. Je crois que l’influence familiale a pas mal joué, ma mère est elle-même très créative et il y avait un atelier dans un coin de la maison, avec plein de matériel. C’était pour moi une vraie caverne d’Ali Baba ! Je n’avais pas trop le droit d’y toucher mais parfois je piquais des petites choses qui me faisaient trop envie comme de la peinture, des magazines avec de belles images à découper, des outils… puis je créais ce que j’avais envie de faire et hop je remettais tout dans l’atelier ni vu ni connu ! Sans surprise j’ai été très assidue et bonne élève aux cours d’arts plastiques. Mes petits travaux d’enfant et d’adolescente ont souvent fini exposés à la médiathèque, en couverture du journal de l’école ou (honneur suprême haha) accrochés dans le bureau du directeur ! Bref je crois que tout cela a planté en moi la graine de l’amour des choses fabriquées soi-même.

Puis j’ai été diplômée, j’ai commencé à avoir un salaire et du temps libre, et là ma passion est revenue au galop ! J’ai replongé à pieds joints dans l’univers merveilleux du fait maison, qui se couplait parfaitement avec mon intérêt pour le développement durable.

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Mr M : Qu’est-ce que cette pratique représente pour toi ?

Ondine : Il y a le plaisir dans l’activité elle-même, qui peut être très technique ou au contraire parfois assez méditative, il y a aussi le plaisir et la fierté de voir, utiliser, offrir quelque chose que l’on a fabriqué soi-même. Quand j’offre quelque-chose que j’ai fait moi-même, je sens que cela touche vraiment la personne qui le reçoit !

Enfin il y a également la satisfaction d’avoir évité d’acheter quelque chose. Quand je me tricote un bonnet ou quand je me fabrique une crème pour le visage, je sais que c’est autant d’impact en moins pour la planète et pour mon portefeuille : on évite de donner de l’argent à la fast-fashion ou à la très controversée industrie cosmétique. D’autant plus quand les matières premières que l’on utilise sont upcyclées !

Bref, le DIY pour moi ce n’est pas seulement un loisir, mais presque un mode de vie. Avant d’acheter quelque chose, je me demande si je ne peux pas le fabriquer. Cela devient un challenge ! Bien sûr je ne fabrique pas tout moi-même loin de là, mais j’ai l’impression que si chacun essayait de fabriquer soi-même quelques petites choses telles que sa lessive, son déodorant, ses cadeaux de noël, ou que sais-je encore, l’impact serait énorme ! Je rêve d’avoir un petit atelier, car pour l’instant tout mon matériel s’entasse dans les placards de mon petit studio parisien, ce n’est pas toujours évident.

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Mr M : Penses-tu que le DIY soit accessible à tout le monde? 

Ondine : Alors une chose est sûre, c’est que le DIY, cela prend du temps. Cela peut aussi prendre de l’argent si l’on ne recycle pas ses matières premières. Tricoter un pull, cela prend des dizaines d’heures et peut coûter très cher si vous achetez de la laine très haut de gamme ! Mais certaines choses prennent très peu de temps et ne coûtent presque rien, voire permettent de faire de belles économies comme faire son déodorant, son savon ou sa lessive soi-même. Et justement, ce que j’aime faire, ce sont des choses qui ne coûtent pas cher, voire même gratuite, toutes en récupération. Avec un vieux t-shirt c’est fou tout ce qu’on peut faire de stylé ! J’organise régulièrement à Paris des ateliers pour apprendre à faire plein de choses. Mes ateliers sont gratuits, je les anime par pur plaisir ! Dernièrement, j’ai animé un atelier pour apprendre à recycler un vieux t-shirt en faisant une suspension pour plantes en macramé. C’est super joli, rapide et ça ne coûte rien !

Crédit Photo : Louisnaili We Ar Makers

Mr Mondialisation : Tu veux dire que c’est important pour toi de transmettre, maintenant ? Pourquoi ?

Ondine : Oui, du coup j’ai créé un blog, Éloge de la Curiosité, pour transmettre cette manière de voir la vie en DIY. Le concept de mon blog va même au delà : j’essaie d’inciter tout le monde à être plus curieux, découvrir de nouvelles choses, des modes de vie et de consommation alternatifs et surtout continuer à apprendre tout au long de sa vie ! Ce n’est pas parce-que l’on est adulte et qu’on a arrêté d’aller à l’école qu’on doit arrêter d’apprendre ! Je pense que l’on doit être étudiant toute sa vie. Apprendre à fabriquer des choses, apprendre des langues, voyager, bricoler, cuisiner, essayer de nouvelles choses, s’intéresser à tout ce qu’on ne connaît pas, chercher sans cesse à s’améliorer…  je crois que ce devraient être les motivations de chacun, car cela nous pousse vers la meilleure version de nous-mêmes. C’est cela, la curiosité que je veux promouvoir, et je pense que cette curiosité là est saine, car elle fait de nous des gens meilleurs, plus indépendants, plus ouvertes d’esprits, des gens intéressants capables de transmettre à leur tour du savoir. Et surtout, c’est du plaisir avant tout !

Comme en témoigne Ondine, le phénomène « Do It Yourself » n’est pas qu’une tendance, une mode, mais plutôt un engagement écologique couplé à une réelle curiosité. Un phénomène de retour aux sources qui témoigne d’une volonté de changement à l’échelle de la société selon la célèbre phrase de Gandhi « Sois le changement que tu veux voir dans le monde ». Et pour motiver chacun à se mettre au DIY, Ondine a concocté quelques tutoriels d’été niveau débutant, « inratables ». Pourquoi ne pas se lancer dans la conception d’une chantilly de karité vanillée, d’un déodorant maison, ou encore d’un spray désinfectant aux huiles essentielles ? Allez, encore quelques semaines avant la fin de l’été !

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Éloge de la Curiosité / Instagram d’Ondine / Oui Are Makers / Propos recueillis par l’équipe de Mr Mondialisation

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