L’actualité est rythmée par les images spectaculaires de l’afflux de réfugiés, principalement d’origine syrienne, aux portes de l’Europe. Alors que certains attendent une réponse politique, d’autres créent leur propre alternative. C’est notamment le cas de l’association Singa qui propose ni plus ni moins de venir en aide à un réfugié grâce à une simple application très encadrée.
Des milliers de familles fuient les persécutions politiques et les guerres qui font trembler leurs pays. Nombreux empruntent la route des Balkans dans des conditions extrêmes, au péril de leur vie, dans l’espoir d’un peu de bonheur. Passeurs et criminels profitent de la situation pour développer un business des êtres-humains et nombreux réfugiés, hommes, femmes et enfants, ont été retrouvés morts ces dernières semaines. Face à l’urgence humanitaire de la situation, la chancelière allemande, Mme Merkel, a annoncé que son pays accueillerait 800.000 réfugiés. Mais les conditions de l’asile diffèrent d’un pays à l’autre et une approche commune autant qu’une assistance d’urgence peinent à voir le jour.
À situation désespérée, solution originale ! L’association Singa propose ni plus ni moins un système de Airbnb à destination des réfugiés. Toute personne désireuse de prendre part dans la résolution de cette crise peut choisir de venir en aide à un réfugié (ou plusieurs) via une application spécialisée. Le projet Calm sera lancé en septembre 2015 pour faciliter le processus d’hébergement. En effet, il était déjà possible de venir en aide aux réfugiés sans cette application grâce à l’intervention de l’association Singa. Depuis 2012, celle-ci les accompagne dans le processus d’intégration avec des cours de français, des activités culturelles et une aide aux projets professionnels.
D’ici peu, Singa lancera « Comme à la maison », son application capable de mettre en relation, via Internet, migrants et français souhaitant leur venir en aide. En pratique, une journée de « formation » doit être réalisée pour pouvoir héberger quelqu’un dans de bonnes conditions. Une charte éthique est également signée entre les personnes qui doivent s’engager à se respecter mutuellement. Enfin, un questionnaire complet permet de rapprocher les individus ayant les mêmes centres d’intérêt.
La où certains usent du drapeau de la peur, tentant de réduire des victimes de conflits et de crises (dont l’occident a parfois joué un rôle) à « une masse incontrôlable d’immigrés », Singa remet l’humain au centre de la question. En effet, chaque réfugié vient avec ses propres baguages, ses rêves, ses aspirations. Des histoires souvent lourdes, faites de déchirements, de drames humains, de décès familiaux et parfois de tortures, animent chaque individu dans sa recherche d’une vie meilleure. Accueillir un réfugié devient alors une expérience souvent unique, souvent touchante et très éloignée des préjugés qui se nourrissent de la haine.
Notons enfin que le principe existe dans d’autres pays, notamment en Allemagne où le site « Réfugiés bienvenus » sert de relais entre les réfugiés et ceux qui souhaitent les héberger. Naturellement, l’application apparait comme une goutte d’eau dans un océan d’individus. Mais, pour paraphraser l’ouvrage Cloud Atlas, qu’est-ce que l’océan si ce n’est une multitude de gouttes ?
Le site de Singa : http://singa.fr/la-communaute/calm-comme-a-la-maison/
Sources : franceinfo.fr / slate.fr / huffingtonpost.fr / lavie.fr