Un audit mené par des associations engagées dans la lutte contre la pollution plastique ont révélé cette semaine quelles entreprises sont les plus à blâmer dans la pollution plastique mondiale. Après une semaine à nettoyer l’une des plages les plus polluées des Philippines, l’analyse des différents déchets plastiques a permis d’identifier les principaux coupables. Parmi-eux, de grandes entreprises internationales, telles que Nestlé, Unilever ou Procter et Gamble, avec la participation active de leurs consommateurs.

Une vaste opération de nettoyage aux Philippines

Une importante opération de nettoyage effectuée sur Freedom Island, l’une des îles les plus sujettes à la pollution plastique aux Philippines, a révélé d’intéressantes informations sur l’origine de la plupart des déchets plastiques. Menée par Greenpeace Philippines, l’analyse des déchets ramassés sur la plage a permis d’identifier les entreprises responsables de la majorité de la pollution environnementale liée au plastique, tout au moins, de leur production. L’audit des déchets plastiques a ainsi révélé que Nestlé, Unilever et la société indonésienne PT Torabika Mayora sont les trois principaux émetteurs de déchets plastiques dans la région, contribuant aux 1,88 millions de tonnes de déchets plastiques mal gérés aux Philippines chaque année.

« Lorsque nous jetons quelque chose, ça finit toujours par atterrir quelque part. Les Philippines sont la troisième plus grande source de pollution plastique pour nos océans parce que les multinationales nous contraignent encore à utiliser des matières plastiques peu coûteuses et jetables, plutôt que d’innover et de trouver des solutions », a déclaré Abigail Aguilar, militant pour Greenpeace Philippines. « Ces entreprises sont la pièce manquante dans la lutte mondiale contre la pollution plastique. On demande aux citoyens de prendre en charge les impacts sociaux et environnementaux des déchets plastiques plutôt qu’à ceux qui en sont véritablement responsables ».

Les pays en développement, comme les Philippines, connaissent une économie de consommation rapide qui encourage l’achat de biens de consommation en petites quantités dans des sachets plastiques. Le marché est ainsi stimulé, et la part des bénéfices pour la plupart des entreprises augmente en permettant l’accès à la consommation aux personnes à faible revenu. Cependant, les sachets à usage unique ne sont pas collectés ni recyclés et se retrouvent habituellement dans les décharges, ou dispersés indifféremment dans les rues ou la mer.

50 000 déchets collectés, 10 entreprises incriminées

Au cours du nettoyage, les bénévoles de Greenpeace et du mouvement anti-plastique ont trouvé différents déchets allant du polystyrène aux semelles de chaussures, ainsi que des sacs plastiques à usage unique, des étiquettes de bouteilles en plastique et des pailles. Au total, ce sont 54 260 déchets de matières plastiques qui ont été collectés au cours de l’opération, la plupart des produits étant constituée par des sachets.

Image à la discrétion de Greenpeace

« Il est temps que ces entreprises mettent un terme à leur façon de faire et utilisent leurs ressources pour innover et redéfinir leurs solutions d’emballage et de livraison », a déclaré Aguilar. « Ils pourraient par exemple pratiquer leur responsabilité sociale en remplaçant les produits non réutilisables et non recyclables par de nouveaux systèmes, qui promeuvent la prévention plutôt que des solutions en bout de chaîne. Les emballages réutilisables par exemple. À long terme, ils verront que cela entraînera des avantages environnementaux et économiques solides ».

L’audit des déchets réalisé a ainsi permis de mettre en avant la responsabilité de quelques grands groupes internationaux dans la pollution plastique massive que subissent les océans. En première place, on trouve la marque alimentaire Nestlé, suivie par Unilever et PT Torabika Mayora. Universal Robina Corporation, Procter & Gamble, Nutri-Asia, Monde Nissin, Zesto, Colgate Palmolive et Liwayway sont les autres noms qui viennent compléter la liste. Situées derrière la Chine et l’Indonésie en termes de pollution plastique, les Philippines participent activement à la contamination des océans à échelle mondiale. Cette pollution pourrait couter chaque année plus d’un milliard de dollars à la région.

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Sources : Ecowatch.com

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