« Mobilisons-nous contre Greenpeace et les intellectuels de ce monde » voilà ce qu’a déclaré début mars Jean Tremblay, le maire de Saguenay. Sa « bourde » perpétrée dans un appel vidéo à la solidarité envers les industries du Québec lui vaut un bad-buzz international.
Une tranche des Québécois semble particulièrement impliquée dans la protection de l’environnement. On vous en parlait dernièrement : projets de port pétrolier, gaz de schiste, sables bitumineux, de nombreux grands projets industriels risquent de ravager l’environnement si on en croit les écologistes.
ONG, intellectuels, mouvements citoyens et scientifiques tentent de faire opposition à ces projets. Certaines actions furent mêmes couronnées du succès avec plusieurs projets industriels retardés ou déplacés. Dans un contexte de crise écologique globale, le combat entre l’économie de Croissance triomphante et la préservation de l’environnement est plus vif que jamais.
Furieux des actions de ces « dangereux écologistes » qui mettent en péril les projets industriels (les plus polluants) du Québec, le maire Tremblay a publié une vidéo sur Internet où il invite les travailleurs et les syndicats à se mobiliser contre Greenpeace et les intellectuels de ce monde. De plus, dans une interview, le maire de Saguenay qualifie les militants de Greenpeace de « terroristes » financés par des forces occultes.
« Ils sont après fermer toutes nos usines. Là, c’est le caribou. Là, ça va être les bélugas. (…) Les Américains, ils ne fermeront pas les États-Unis pour faire revenir les bisons. » insiste Jean Tremblay (et ce n’est pas du Legorafi).
Les arguments avancés pour lutter contre les écologistes sont : le traditionnel chantage à l’emploi, la primauté de l’économie sur l’environnement et la menace terroriste des écologistes teintée de complotisme.
« Quand je vois arriver ces grands savants-là, qui viennent établir de nouvelles règles, pis qui nous font chanter, qui s’en vont chez Walmart, qui s’en vont chez Best Buy, pis qui disent “non, achetez pas du Québec, sinon voici ce qui va vous arriver”, hey, ça, c’est du terrorisme. » déclare-t-il aux médias locaux dans un discours profondément conservateur.
L’homme politique estime que Greenpeace serait financé de manière obscure (ce qu’on nomme les dons citoyens) pour faire capoter des projets industriels. Il fustige à ce titre l’ensemble des intellectuels du monde qui « donnent des leçons » de bonne conduite écologique aux gouvernements.
Promis, on ne le fera plus ! (en fait, si, chaque jour jusqu’à un avenir serein).
Source : lapresse.ca / ledevoir.com