Depuis le mois dernier, une imposante hydrolienne flottante, du nom d’Hydrotube H3, s’affaire dans les eaux de la Garonne à Bordeaux. Cet engin exploite la force du courant d’eau pour la transformer en électricité. Un test grandeur nature et un petit pas supplémentaire vers un mix énergétique durable.

Une première expérience hydrolienne dans l’estuaire de la Garonne

Ce n’est certes pas une première en France, puisqu’en novembre 2014 la ville d’Orléans avait accueilli une turbine semblable, mais l’expérience est entièrement novatrice dans la région bordelaise. Les premières évaluations ont montré que l’hydrolienne de la région Centre n’avait pas d’impact sur l’environnement et qu’elle pouvait subvenir aux besoins électriques d’une quarantaine de foyers. Érigée par l’entreprise Hydrotube Energie, l’Hydrotube H3 de Bordeaux mesure 10 mètre de long, possède une hélice impressionnante de 3,5 mètres et pèse 5 tonnes. Elle devrait atteindre une puissance comprise entre 5 et 20 kW grâce au courant très versatile du fleuve. Les eaux capricieuses de la Garonne se révèleront utiles pour tester la turbine dans différentes conditions et mesurer la production d’électricité en fonction de la force du courant.

Au bout de plusieurs mois de phase de test, l’hydrolienne sera transférée sur le nouveau site expérimental SEENEOH afin d’optimiser son l’utilisation. Elle sera alors branchée directement au réseau électrique de la ville pour s’ajouter au mix énergétique actuel. Le projet SEENEOH consiste à offrir la possibilité aux acteurs économiques de la région d’installer à leur tour une hydrolienne à l’aval du pont de pierre, à Bordeaux. Aidés d’un financement à hauteur de 64% par l’État, ils bénéficieront en prime d’un suivi environnemental et mécanique de leur technologie pour les aider à les améliorer.

L’énergie fluviale : un secteur prometteur ?

La France espère devenir le leader en matière d’énergie fluviale et maritime renouvelable. Elle compte y investir 113 millions d’euros dans les dix prochaines années, ce qui reste toutefois une relative goutte d’eau au regard des subventions à destination des énergies nucléaires ou fossiles. On estime que d’ici 2020, 40 000 emplois seront cependant générés par le secteur. Le développement d’hydrolienne n’est pas sans intérêt car, contrairement à une éolienne qui est inactive en cas d’absence de vent, l’hydrolienne peut fonctionner de manière permanente grâce à l’énergie cinétique de l’eau. CJ22gUSWIAAmD24

De plus, ces turbines développées par de nombreuses entreprises françaises représentent un atout pour aider les pays émergents à produire leur propre électricité de manière écologique, notamment en ce qui concerne l’Afrique qui éprouve des difficultés d’approvisionnement électrique. À titre d’exemple, le débit du fleuve Congo permettrait de produire jusqu’à 50 KW par hydrolienne, de quoi fournir de l’électricité à 3000 personnes avec une seule turbine. Reste à rendre le concept abordable. Comptez entre 80 et 100.000 euros la bête. Un prix qui devrait chuter significativement si l’engin dépasse le stade du prototype pour être fabriqué en série.

1valImage : projet de parc hydrolien de Paimpol-Bréhat. (source)

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Source : leparisien.fr / lenergeek.com

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