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Lignes Haute Tension : un village normand sonne l’alerte

@S.H/MrMondialisation

Il y a quelques mois, un projet de nouvelle ligne haute tension a commencé à inquiéter les habitants de Trouville-la-Haule, petit village de Normandie. Se réveiller un jour face à des géants métalliques, en lieu et place d’une étendue forestière ou d’un marais foisonnant, c’est la réalité faussement écologique qui menace désormais la région, et plus silencieusement tout le reste de la France. Quand un pylône cache un plan national de relance industrielle… Reportage de terrain. 

Courant 2023, à Trouville-la-Haule, une poignée d’habitants apprend qu’une ligne aérienne de 400 000 volts menace leur village. Elle doit s’étendre sur près de 30 kilomètres, de l’Eure à la Seine-Maritime, s’ajoutant à l’artificialisation de la campagne Roumoise. 

Les débuts d’une mobilisation citoyenne 

En réponse à ce projet, un collectif se forme : « Les voisins engagés pour Trouville-la-Haule ». Angela, Evelyne et Lyndon, membres de la première heure, sont en effet inquiets : l’information a mal circulé, au point que beaucoup n’ont pas pu assister à la phase de concertation, et le projet possède encore de nombreuses zones d’ombre, laissant les doutes persister autour de ce chantier imminent.  

Angela, Lyndon et Evelyne @S.H/MrMondialisation

Ce constat d’impuissance fait inévitablement écho à la vague de scandales liés aux Grands Projet Inutiles Imposés (GPII) en France, en première ligne desquels l’autoroute A69 ou la liaison Lyon-Turin. Mais il résonne aussi et surtout avec le soulèvement récent de plusieurs autres départements contre des installations identiques, révélant un programme énergétique bien plus vaste qu’il n’y paraît. 

Quelle vision de notre avenir est en jeu ? Répond-elle vraiment à des préoccupations environnementales ? À travers la contestation d’un petit village normand, c’est toute une perspective gouvernementale de « croissance verte » qui semble plutôt émerger, dont les motivations comme les méthodes posent de nombreuses questions, aussi bien écologiques que démocratiques. 

Ce dimanche 24 mars, nous rejoignons les Voisins Engagés de Trouville-la-Haule pour une randonnée de sensibilisation le long du tracé électrique à venir. Une centaine de personnes est présente ; c’est un succès. Elles marchent au nom de plusieurs revendications, mais aussi pour mesurer l’impact réel du projet RTE sur le terrain. D’ailleurs, en quoi consiste-t-il exactement ?

@S.H/MrMondialisation

Projet RTE (Réseau de transport d’électricité) en marche 

Le projet RTE (Réseau de transport d’électricité) ou « Projet de Transition énergétique des Boucles de la Seine », prévoit de construire à l’horizon 2029 une nouvelle ligne aérienne de 400 kV reliant Rougemontiers à la zone pétro-chimique de Port-Jérôme (tracé orange sur la carte). Une seconde liaison souterraine de 225 kV prendra le relais sur 25km jusqu’à la zone industrialo-portuaire du Havre (en violet)

Les fuseaux de moindre impact, qui définissent une approximation des futurs tracés des lignes à haute tension.

À ce jour, deux lignes électriques parallèles de 400 et 250 kV traversent déjà le secteur industriel ; zone de pas moins de onze sites Seveso (sites industriels à risque) rien que pour Port-Jérôme, dont les immenses raffineries d’ExxonMobil et Esso. Une puissance insuffisante à la transition écologique, selon RTE, qui souhaite donc remplacer la liaison la plus faible par ce nouveau réseau. En effet, à termes, une fois le raccordement terminé, la ligne déjà existante de 250 kV devrait être démantelée.

Toutefois, cet objectif reste, à ce stade, toujours absent du calendrier des travaux, laissant les bourgades sans aucune garantie à moyen-terme contre une surenchère infrastructurelle. Dans cinq ans, une fois la nouvelle ligne opérationnelle, se pourrait-il que notre modèle de société voué à la croissance ait finalement intérêt à conserver l’ensemble du réseau ? 

Calendrier prévisionnel des travaux @RTE

En attendant, la nouvelle liaison pose de toute façon question. Jusqu’ici, trois trajectoires potentielles étaient à l’étude. La décision finale du préfet a été fixée au 10 avril prochain, mais elle pencherait déjà en faveur du tracé « existant », dit de « moindre impact » (orange foncé sur la carte) qui suivrait en effet les deux réseaux actuels. 

Et pour cause, le premier fuseau, depuis écarté grâce à un collectif de riverains, empiétait sur toute la partie nord-ouest de l’immense forêt de Brotonne. Les 30 000 signatures de la pétition « Sauver la forêt de Brotonne et les marais de Norville d’un saccage RTE » auront largement discrédité cette option écocidaire. Le deuxième trajet sillonnait quant à lui Bourneville-Sainte-Croix jusqu’au site Ramsar (« zone humide d’importance internationale ») de Vieux-Port et aurait affecté des paysages jusqu’ici préservés. Quant au troisième et dernier scénario, a priori privilégié par RTE, il suit de près le tracé existant, pesant malgré tout sur des espaces et habitations déjà fortement quadrillées.  

Les porteurs du projet présentent leur motif principal : atteindre les objectifs bas-carbone 2050 des industries présentes entre le Havre et Rouen, dont une partie de l’énergie est pour le moment d’origine fossile (pétrole, charbon, gaz), mais également anticiper les besoins de nouvelles entreprises et l’électrification des foyers.

@RTE

Aujourd’hui en France, souligne RTE : « les énergies fossiles alimentent encore 60 % des besoins énergétiques finaux ». Benoît Facq, directeur du projet, confirme donc vouloir « satisfaire l’augmentation de la consommation d’électricité à venir de la part des industriels seinomarins et eurois mais aussi des particuliers qui électrifient leurs usages au profit d’une baisse de la consommation d’énergies fossiles ». Mais le dossier de concertation préalable de spécifier qu’il sera aussi question de : « permettre le raccordement de nouvelles installations industrielles ».

« c’est David contre Goliath ».

Au milieu de ces enjeux énergétiques d’envergure, les habitants de Trouville-la-Haule se sentent minuscules. La majorité ose à peine remettre en question l’argumentaire du projet. Angela, du collectif, nous le confie : « c’est David contre Goliath ».

Julie, déguisée, entourée des trouvillais venus à la marche @S.H/MrMondialisation

Toutes et tous tiennent cependant à protéger cet environnement familier des effets délétères de la ligne. Pour y parvenir, les voisins engagés ont rassemblé plusieurs revendications précises, parmi lesquelles :

  • de nouvelles concertations citoyennes face à l’organisation insuffisante des premières,
  • plus d’information sur les effets des lignes haute tension sur la santé, l’eau et la biodiversité,
  • une garantie que la ligne à remplacer le sera vraiment,
  • davantage de représentation de la part des élus,  
  • plus de clarté sur les dédommagements des habitations qui seront touchées.

Retour ce weekend du 24 mars dans le centre du village, au départ de la marche de sensibilisation le long de la future ligne, pour en savoir plus. 

Marche citoyenne : se réapproprier le terrain de jeu des industriels 

Dimanche matin, 10h. Le collectif trouvillais se retrouve devant le bar-épicerie du Pressoir pour le départ de la randonnée. Les organisateurs n’en espéraient pas tant, mais ils sont rejoints par plus d’une centaine de Trouvillais, dont Aurélien porte-parole de cette action, et Julie dont le terrain et les chevaux sont menacés et qui a fédéré les familles de l’école où elle enseigne. C’est une véritable réussite pour ce petit bourg d’à peine 800 âmes. 

Aurélien, porte-parole du collectif des Voisins engagés pour Trouville-la-Haule @S.H./MrMondialisation

Est également présent le député RN de la 3ème circonscription de l’Eure, Kevin Mauvieux, qui, à quelques minutes du défilé, enfile son écharpe pour officialiser son soutien. Il nous confie ne pas être opposé au projet en lui-même, mais regretter le fameux manque de communication de RTE, y compris à son échelle. 

À part lui, aucun représentant de la municipalité trouvillaise ne les accompagnera ce jour-là. Evelyne, ancienne élue elle-même, est particulièrement déçue. D’après elle, leur soutien est primordial. Le projet touche à la fois à la vie des habitants et au visage du plateau. Elle salue cependant la réactivité de la sénatrice de l’Eure Kristina Pluchet dont l’accueil brise le sentiment de solitude politique.

Plus tard, on nous évoque également le travail de la mairie de Bourneville-Sainte-Croix. En effet, Gwendoline Presles, en plus d’avoir tenu au boîtage de l’information auprès de ses concitoyens, s’est ouvertement prononcée en défaveur du passage de la ligne sur sa commune (tracé n°2). La décision finale penchant en faveur du fuseau existant (n°3) et épargnant ainsi, comme elle le souhaitait, les bois bourneveillais, l’élue locale nous a confirmé être désormais satisfaite. 

Une chose est sûre, ce jour-là, sur le plan citoyen, aucune solitude ne se fait sentir. Et malgré les bourrasques et les nuages, la chaleur des sourires amicaux et la présence joyeuse des enfants sont au rendez-vous. Les jeunes et moins jeunes, familles, marcheuses équipées, camarades et cyclistes se serrent autour d’Aurélien qui énonce les étapes du trajet : les adultes doivent suivre les câbles jusqu’à la buvette prévue dans le terrain de Julie, où le groupe des enfants les rejoindront très vite. 

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Les pas se hâtent, nous rencontrons Mme Jeanne. Elle est encerclée par la ligne existante, et une troisième ligne ajouterait aux nuisances qu’elle subit déjà. Comme les autres, elle regrette surtout le manque d’information. Pour le moment, trop d’habitants ne savent ni à quoi s’attendre précisément, ni par conséquent à quoi s’opposer ou non.

Les habitants aimeraient par exemple que leurs biens soient estimés suffisamment en amont de la mise en route des travaux, afin d’être correctement dédommagés une fois la ligne en marche. Il s’agirait aussi pour eux d’établir des diagnostics clairs sur les effets délétères des hautes tensions sur la santé humaine et animale, à différents moments météorologiques puisque la conductivité n’est pas la même selon le temps.

Le collectif a d’ailleurs mené une action nocturne édifiante en ce sens, parvenant à allumer une rangée de néons sous les lignes, uniquement grâce à l’énergie diffuse autour de ces dernières. 

Sur un virage, elle nous parle de Gérard, à la chemise en jean. Nous nous présentons à lui. La démarche franche, il nous montre d’un geste l’horizon : son bois, là-bas, disparaîtra avec l’option du tracé existant. Sa famille aussi vient de Trouville-la-Haule, ils sont voisins : leur terrain sera traversé de pylônes, juste un peu plus loin, continue-t-il de pointer avec son bâton de marche.

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À la buvette, pendant que le groupe poursuit son défilé sur sa dernière boucle, nous croisons le regard de Gilles. Il est plus sceptique que les autres sur l’intérêt global d’un tel projet. Lui et sa femme aimeraient bien connaître les intérêts économiques de ce chantier colossal et avoir les chiffres exacts des besoins de la région. En effet, le dessein est trouble entre la nécessité de décarboner des multinationales sans limites et l’appel d’air aux nouvelles usines, comme dans une spirale infernale de… croissance. 

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« Le projet coûte déjà 420 millions de fonds publics »

Un habitant soucieux interpelle alors le groupe : « pourquoi ne pas enfouir la ligne ? » Comme beaucoup qui sont présents aujourd’hui, Aurélien n’est pas directement exposé, mais il est solidaire et connaît le dossier sur le bout des doigts : « C’est financier. Ce sont deux technologies différentes. Les lignes souterraines sont plus chères. Et le projet coûte déjà 420 millions de fonds publics »

Exactement 483 millions d’euros aux conditions économiques de 2023, indique RTE. Aurélien rebondit surtout sur le manque de visibilité sérieuse donnée aux habitants sur ce qui les attend, notamment sur les dommages collatéraux d’un tel projet comme les allers-retours de poids-lourds qui pollueront le village pendant les deux ans minimum de travaux, les nuisances sur les animaux, ou encore l’installation en cours, sur un même principe, de deux nouvelles usines sur la basse-Seine.

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Port-Jérôme doit en effet bientôt accueillir H2V, la plus grande usine à hydrogène décarboné au monde, dans laquelle Bruno Le Maire annonçait en 2022 l’investissement public de 200 millions d’euros :« Le site, envisagé pour 2025, sera le premier jalon d’une filière hydrogène destinée à alimenter le bassin industriel autour du Havre » commentait France Bleu à l’époque. Le secteur devra également faire place au géant américain Eastman, pour sa plus grande usine de recyclage moléculaire des plastiques du monde. 


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Cette escalade industrielle sous couvert d’écologie n’est cependant pas si verte que ça. Mais difficile de fédérer contre les arguments technicistes de grandes entreprises comme RTE. Nous y reviendrons. En attendant, le bilan de cette journée renvoie surtout à un défaut démocratique de taille. Le sentiment d’Angela est que, dès lors, les personnes qui seront le plus impactées restent paralysées par le dépit, avec le maigre espoir que ce ne sera pas si grave. Au moins, me glisse-t-elle pour sa part, « nous aurons parlé ». 

Le débat démocratique court-circuité 

Parler est crucial, mais encore faut-il être entendu. RTE affiche sur son site : « Notre volonté est de construire ce projet avec l’ensemble des parties prenantes du territoire, institutionnels, associations et habitants. Nous venons à votre rencontre pour définir au sein de la zone d’étude, les emplacements potentiels des ouvrages nécessaires au renforcement du réseau électrique en conciliant les enjeux économiques, environnementaux et techniques ».

Sauf que les habitants ont été formels avec nous : la plupart a appris la nouvelle sur le tard, et pour beaucoup de bouche à oreille. Aurélien, Angela, Lyndon, Evelyne et Julie, avec le collectif des voisins engagés pour Trouville-la-Haule, ont même dû organiser des tournées de porte à porte et du boîtage pour prévenir le maximum de personnes, constatant à cette occasion le taux critique de désinformation.

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De son côté, RTE se vante d’avoir mobilisé 600 personnes à ses réunions préalables. Angela se permet de recontextualiser : c’est à peine 3% de la région ciblée. Et les 6000 visites sur leur site, c’est également dérisoire puisqu’on ne sait pas combien proviennent de foyers concernés. Bien sûr, ces concertations auront permis au commissaire enquêteur de formuler deux préconisations  : RTE devra créer un site de suivi du projet et ouvrir un comité de suivi « associant le maître d’ouvrage, les collectivités territoriales impliquées, les riverains et les diverses associations qui se sont exprimées ».

« L’anecdote, précise un habitant, c’est qu’ils nous laisseront choisir la couleur des pylônes. »

Mais certains se disent peu dupes, ces espaces d’opinion sont artificiels puisque ce que RTE décide, RTE le fera, avec ou sans l’aval de l’opinion publique. Ceci-dit, leur céder ce droit à être entendus serait sans doute pire, s’accordent-ils, facilitant l’emprise des industriels sur tout et tout le monde. Le collectif nous l’avoue, ils entrevoient peu d’issues réjouissantes, mais impossible d’abandonner : ils sont tout simplement attachés à leur avenir chez eux. 

Des armées de pylônes pour alimenter la croissance : archétype du paradoxe de Jevons  

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Il est midi. La marche est finie. L’accueil généreux des habitants a tout pour laisser un goût amer contre ces implantations forcées. Mais, après tout, n’est-ce pas une priorité écologique ? ou un symbole d’avenir respirable ? Les inquiétudes de Gilles nous trottent en tête. Qu’est-ce que RTE, finalement, et quels sont vraiment ses intérêts dans ce dossier ?

RTE est une société anonyme qui assure la gestion du réseau électrique dans le cadre d’une mission de service public. Autrement dit, c’est une entreprise commerciale, au service de l’État. Cette activité, publie BFM : « lui a rapporté en 2016 quelque 4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour 400 millions d’euros de bénéfices ».

En effet, si EDF était ultérieurement responsable de la gestion de l’énergie pour tout l’hexagone, l’ouverture à la concurrence a provoqué, en 2000, la naissance d’une filiale relativement indépendante, RTE, qui possède une « gestion, une comptabilité et un management séparés », précise le groupe.

Sur le papier, leur ambition pour ces prochaines décennies est l’électrification du pays en vue de diminuer la facture carbone. Dans les faits, le calendrier politique est plus ambigu, flirtant sans cesse avec des dogmes néolibéraux qui évacuent d’emblée toute perspective de décroissance.

Alors que le consensus scientifique alerte depuis plus de 50 ans sur la folie d’une croissance infinie dans un monde fini, concluant que les innovations ne sauveront pas notre monde s’il continue d’être réglé sur le mode du développement économique et industriel, le plan du gouvernement consiste précisément en un solutionnisme techniciste illusoire : la « transition énergétique ».

Selon cette idée, comme son nom l’indique, changer d’énergie permettrait de ne pas changer de système. Le progrès technique saurait rendre nos modes de vie « propres », autorisant ainsi la continuation de notre course exponentielle. 

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C’est en ce sens que plusieurs régions commencent à voir surgir des lignes Très Haute Tension dans leur paysage. Un plan énergétique estimé à pas moins de 2,3 milliards d’euros d’investissement pour 2024, annonce RTE. Camargue, Gard, Bouches-du-Rhône,… les colonnes électriques se renforcent et poussent partout, prenant chaque fois de court les riverains et les municipalités.

« C’est un peu comme si nous installions de grosses prises électriques pour que les futurs industriels puissent se brancher dessus » lance ainsi le responsable RTE France lui-même, Benoît Facq, perpétuant le mythe d’un productivisme durable.

Difficile de nier que relocaliser est indispensable, ou encore que l’électricité est un besoin le plus souvent vital. Mais que dire des échelles et des méthodes employées ? Il est certain qu’en plus d’être confusionniste sur ce qu’est véritablement l’écologie, poursuivre les règles du libre-marché tout en promettant qu’il sera désormais vertueux est inefficient.

En effet, le Paradoxe de Jevons aura suffisamment démontré ce phénomène qui consiste, pour chaque nouvelle technologie plus propre, à voir – inversement – exploser les usages, décuplant la pollution qu’elles avaient pour but d’éviter. Signifiant que, si nous ne modifiions pas structurellement notre façon d’habiter le monde, l’électrification ne nous sauvera pas, voire provoquera l’effet inverse, à savoir un lâcher prise plus insouciant encore.

Décarboner notre société est un passage obligé, et de nouvelles lignes décidées démocratiquement peuvent nous y aider, mais la solution industrielle sans réserves de RTE n’est pas la fatalité qu’elle prétend être. D’autant que maintenir une vision carbocentrée de l’écologie est lacunaire, le climat n’étant pas le seul enjeu de la viabilité sur Terre. Sont également indispensables : l’équilibre des sols, de la biodiversité, des écosystèmes et habitats fragiles, des ressources,… et la fin des pollutions pétro-chimiques. Autant de réalités déniées par la dynamique RTE.

Une pétition pour porter la voix de Trouville-la-Haule

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Discrètement promus dans chaque région comme autant de chantiers isolés, ces réseaux imposent donc à l’ensemble du territoire l’éco-verdissement de notre idéologie intenable et, qui plus est, sans laisser aux habitants un pouvoir tangible sur le devenir de leurs mondes.

Comme une brèche dans cette réalité, le village a toutefois mis en ligne une pétition qui rassemble pour le moment, en tout, plus de 600 signatures en ligne et sur papier. Il est possible de les y soutenir (massivement), et de suivre leurs avancées sur leur page Facebook. 

– S.H. 


Photo de couverture : @S.H/MrMondialisation

Documentation : https://www.rte-france.com/projets/nos-projets/transition-energetique-boucles-seine#Documents 

https://assets.rte-france.com/prod/public/2023-11/2023-11-16-dossier-concertation.pdf

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