Saviez-vous qu’au Japon le cerf est considéré comme un trésor national ? L’espèce locale est donc vivement protégée, si bien qu’il n’est pas rare de croiser des cerfs en plein cœur de certaines villes.
Dans la ville de Nara, au centre du Japon, ainsi que sur l’île de Miyajima située plus au sud, proche de la ville d’Hiroshima, la chasse des cerfs est strictement interdite. Et pour cause, les cerfs Sika, une espèce spécifiquement japonaise, sont considérés comme sacrés dans tout le pays. Avant la guerre, ils portaient même officiellement un statut divin qu’ils perdront pour devenir des trésors nationaux. En 2012, on comptait pas moins de 2 490 000 de ces cervidés sur l’ensemble du territoire nippon excepté sur l’île d’Hokkaido. Plus petits que les cerfs européens, la grande majorité d’entre eux vit dans les forêts encore préservées de l’activité humaine, mais certains ont élu domicile dans certains centre-villes tels que ceux de Nara et Miyajima.
Ainsi, on dénombre pas moins de 1200 cerfs en liberté, sauvages mais habitués à la présence des hommes, rien que dans le parc public de Nara ! Véritable attraction locale, le phénomène attire bien sûr de nombreux touristes, d’autant plus que la ville culturellement riche compte beaucoup de monuments classés au Patrimoine Mondial de l’Humanité. Pour éviter de rendre malade les animaux avec de la nourriture non-adaptée, les visiteurs sont invités à utiliser des « croquettes pour cerfs » (Shika-senbei) vendues localement. Sur la petite île de Miyajima, également prisée par les touristes pour sa vue magnifique sur tout l’archipel, on peut également observer des centaines de cerfs, tant dans la forêt que dans le village.
Certains riverains sont bien sûr mécontents d’une telle prolifération de ces cervidés, notamment les agriculteurs, qui déplorent de nombreux dégâts sur leurs cultures. Cependant, il est à noter qu’une des raisons pour lesquelles les cerfs Sika s’approchent de plus en plus des hommes, et donc des villes, est liée à la déforestation massive qui s’opère autour de celles-ci. On se souviendra à cet effet que le réalisation japonais Hayao Miyazaki a investi près de 300 millions de yens (environ 2,5 millions d’euros) contre la déforestation de Fuchi no mori, la foret qui lui a inspiré son film « Mon voisin Totoro » (となりのトトロ, Tonari no Totoro).
Pour se donner une petite idée de cette proximité avec les cervidés, voici une sélection de photographiques de cerfs Sika prises à Nara et Miyajima. Un témoignage rare dans un monde moderne où l’urbanisation galopante réduit radicalement les écosystèmes.
Sources : abonnes.lemonde.fr / fr.wikipedia.org / voyage.gentside.com / Crédits photos LeMonde : Yoko Ishii