Une communauté locale capable de produire ses propres aliments et sa propre énergie ? Beaucoup d’entre nous en rêvent. Pour certains, ce rêve va devenir réalité au sein d’un nouveau quartier construit dans la banlieue d’Amsterdam. Découverte des RegenVillages.

RegenVillages : ces communautés soutenables nouvelle génération

Cent maisons pour une communauté pratiquement 100% autonome ! C’est là où vivront prochainement les heureux futurs habitants d’un petit village de la Commune d’Almere à juste vingt minutes d’Amsterdam. Un village qui sera donc autonome en nourriture et en énergie ! Un projet porteur d’espoir pour les générations à venir, dont la réalisation débutera cet été sur la base d’un concept venus des U.S.A en partenariat avec le cabinet d’architectes Danois Effekt.

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La démarche adoptée est particulièrement intéressante car elle permet d’introduire plusieurs solutions sectorielles et de les articuler localement autour d’une réflexion sur la société de demain. Car, tout le monde le sait aujourd’hui, l’avenir peut sembler incertain et l’autonomie locale risque d’être un atout de taille face à la pénurie éventuelle des ressources primaires, notamment fossiles. Selon le cabinet à l’origine du projet : « Les RegenVillages sont des communautés intégrée high-tech dont l’objectif est de répondre à certains des défis globaux les plus urgents – sociaux, financiers et par dessus tout environnementaux. » L’idée s’inspire du Rapport Annuel du Développement durable des Nations Unis de 2015 selon lequel il est nécessaire de créer des communautés locales auto-suffisantes à travers le monde. Un constat qui a poussé la Suède, la Norvège, le Danemark et l’Allemagne à développer des projets similaires…

Selon Effekt, le projet repose sur cinq piliers :

  • Des maisons à énergie positive;
  • Une production alimentaire biologique locale;
  • La production et le stockage d’énergie grâce à un mix équilibré;
  • La récupération et le recyclage de l’eau et des déchets dans un circuit fermé;
  • L’autonomie et la résilience des communautés

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Off-the-grids et résilience locale

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La méthode utilisée s’inspire de l’une des idées qui est à la base du concept de la permaculture tel qu’il a été présenté par Bill Mollison et David Holmgren : « le problème est la solution ». Dans le cas présent, la solution aux problèmes environnementaux et à l’accroissement de la population se trouve dans ce que les concepteurs appellent le off-the-grid c’est à dire l’auto-suffisance et l’indépendance maximale vis à vis des infrastructures publiques. Une idée qui n’est pas sans rappeler celle de résilience communautaire ou encore le slogan central aux objecteurs de croissance : penser global, agir local !

Selon leur prisme architectural, l’auto-suffisance alimentaire doit être atteinte par le biais des techniques les plus avancées de production. Grâce aux recherches et aux découvertes récentes dans ce domaine, il est possible de produire des quantités suffisantes de nourriture sur un espace restreint. Les concepteurs souhaitent tirer à profit les avantages de plusieurs méthodes : aquaponie, aéroponie, permaculture et jardin-forêt sans céder aux guerres intestines entre techniques au profit d’une complémentarité positive.

De la même manière, tout est prévu pour répondre aux besoins énergétiques des habitants. Ici aussi, différentes sources sont envisagées : l’énergie solaire, l’éolien et la géothermie. À nouveau, hors de question de céder à une concurrence malsaine entre ces sources d’énergie. C’est le « mix » énergétique qui permet de couvrir tous les besoins en tout temps. Enfin l’ensemble des déchets produits par la communauté doivent pouvoirs être recyclés sur place afin de ne laisser aucune trace.

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Nous soulignons l’importance du choix dans l’utilisation de diverses techniques aussi bien en ce qui concerne la production d’énergie que celle d’aliments. Cette articulation est particulièrement bienvenue car la diversité est une condition indispensable à toute forme de résilience. Par ailleurs, si la communauté sera effectivement autonome d’un point de vue utilitariste, elle n’est pas socialement fermée au reste du monde.

Bémol : la solution reste couteuse

Les concepteurs ne s’en cachent pas, les communautés ainsi construites seront habitées par des personnes qui en ont forcément les moyens, l’investissement étant conséquent : ce sont les nouvelles classes moyennes qui sont visées en premier, dont celles des pays émergents. Cependant, un peu à l’image d’une nouvelle technologie (télévision, smartphone…), le coût d’abord élevé a tendance à diminuer dans le temps pour ensuite se démocratiser. Reste à savoir si nous l’avons, le temps d’attendre…

Si toutes les solutions sont les bienvenues, n’oublions pas que les inégalités sociales et les inégalités écologiques se cumulent : ce sont les populations qui sont les plus faibles qui sont également les plus exposées aux conséquences du changement climatique. Pour cette raison il est nécessaire que d’autres projets voient le jour, ou que la société dans son ensemble prenne en charge le cout de la transition pour tous. Nous pensons en particulier au mouvement des Villes en transition dont le modèle a été établi par l’Anglais Rob Hopkins et qui, de la même manière que les RegenVillages, envisage la résilience d’une communauté locale.

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Sources : Effekt / fastcoexist.com / regenvillages.com / Toutes images à la discrétion de Effekt

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