Grâce à une technique ancestrale qu’elle a découverte au Moyen-Orient (le cuir de fruit), Soizic Ozbolt a conçu une friandise 100% naturelle issue des fruits invendables. Une belle opportunité d’éviter le gaspillage alimentaire tant problématique. Le concept s’appelle Fwee, c’est positif, bon et plein d’espoir !

Sensible à la question du gaspillage alimentaire, Soizic Ozbolt a un déclic en découvrant une technique au Moyen-Orient, alors qu’elle était manager achat logistique dans l’humanitaire. Il s’agit du cuir de fruit. Cette « matière » comestible constituée d’une purée de fruits étalée sur une plaque pour déshydratation naturelle. Le cuir de fruit sec, explique Soizic, « C’est une matière première. On peut la transformer en plusieurs choses. Et selon le degré d’humidité choisi, ça peut aller jusqu’à une plaque très dure et cassante (…). Virtuellement, tout ce qu’on peut faire avec du cuir, ou du plastique, on peut le faire avec du cuir de fruit. J’ai fait des tests de découpe laser, on peut en faire de la dentelle ».

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Soizic crée ainsi Fwee et se lance dans la fabrication et la vente de friandises de fruits en forme de tagliatelles, « déculpabilisantes car 100% naturelles », explique-t-elle. Avec ses parfums pomme, pomme-poire, pomme-cerise, pomme-fraise, pêche-abricot et kiwi, il s’agit d’un substitut sain aux sucreries de distributeurs, pour le goûter des enfants, en guise d’encas ou pour une randonnée. De plus, il s’agit d’une véritable démarche de production / consommation responsable dans le sens où ces fruits étaient destinés à la poubelle car trop laids ou difformes pour les commerçants. En effet, on estime que 45% des fruits et légumes produits ne sont pas consommés. Selon le FAO, un tiers de la nourriture produite dans le monde est gaspillée !

Décidée à en faire son activité principale, et afin de mettre à profit les fruits invendables des agriculteurs, elle démarche des producteurs de la région Rhône-Alpes. À ce jour, elle a déjà convaincu cinq exploitants biologiques et en cours de conversion au bio, de rejoindre le projet. Ceux-ci lui ont gracieusement offert la majorité des fruits « invendables » de sa première saison. En trois mois et demi, elle a transformé et « sauvé » près de 6 tonnes de nourriture ! Fwee pousse même le bouchon de l’écoresponsabilité avec un packaging compostable. Aujourd’hui, face à l’intérêt croissant pour son concept, elle souhaite aller plus loin et élargir les possibilités.

Un atelier itinérant de transformation chez le producteur

En mai 2016, Fwee deviendra un atelier itinérant de transformation, ce qui permettra à Soizic de se rendre directement chez les producteurs pour réaliser la production sur place. « Il sera installé, explique-t-elle, dans un semi-remorque, amené derrière chez l’agriculteur. Cela permet au producteur de ne pas se soucier de la logistique. Avec la loi biodéchets, cela lui évite d’avoir à prendre en charge le coût d’enlèvement, etc. ». Le traitement sur place évitera le convoyage de fruits déjà mûrs, réduisant par la sorte leur impact carbone. Pour les producteurs, dont on connait les difficultés, c’est également profitable, puisqu’ils y trouvent un petit complément de revenus.

Ayant récolté plus de 16 000 euros sur Kiss Kiss Bank Bank, elle a bénéficié de l’aide nécessaire pour investir dans du matériel et des infrastructures adaptées. Elle peut désormais déshydrater non plus 30 kg, mais 200 kg de fruits par jour ! Des changements qui lui permettent d’envisager maintenant de passer à la vitesse supérieure, en élargissant la gamme (des noix, des pépites, des herbes aromatiques,..) et en développant la marque Fwee à l’échelle nationale. On lui souhaite bonne chance !

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Sources : Fwee.fr / Photographies à la discrétion de Fwee

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