C’est le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), organe de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui l’affirme. Le glyphosate, principe actif utilisé dans les herbicides, dont en grande partie le fameux herbicide RoundUp, est un cancerogène « probable » …

Si 4 autres pesticides furent classés cancérogènes « possibles » par l’OMS dans la volée, c’est bien le glyphosate qui retient le plus l’attention. En effet, toutes marques confondues, le glyphosate est l’herbicide dont la quantité produite est la plus importante au monde. Une production qui est toujours en augmentation notamment grâce à l’importante part de marché détenue par la multinationale Monsanto grâce à son produit phare : le RoundUp.

La particularité du RoundUp, au-delà du fait de contenir du glyphosate, c’est qu’il est à la fois un herbicide utilisé à large échelle dans l’industrie alimentaire, mais également un herbicide de jardin très courant utilisé par monsieur-tout-le-monde. Le plus souvent associé aux cultures OGM, ce désherbant est également le plus utilisé au monde.

Certains plants « Monsanto » (dont le soja transgénique roundup-ready) sont génétiquement modifiés pour résister spécifiquement au RoundUp. De cette manière, un agriculteur peut « inonder » son champ OGM de cet intrant chimique « sans risque » pour ses propres cultures. Toute autre forme de vie végétale (et souvent animale) meurt. Avec la généralisation des cultures OGM dans le monde, la consommation de glyphosate a littéralement explosé ses dernières années. Un ingrédient dont on connait désormais un peu mieux les risques.

monsanto-heroImage : Benjamin Karis-Nix

Ce n’est pourtant pas la première fois que le glyphosate est pointé du doigt. Le professeur Serralini l’avait notamment incriminé dans une étude décriée pour une méthodologie jugée trop faible. Aux États-Unis, une étude de 2014 publiée dans le Journal of Experimental Biology suggérait le lien entre l’effondrement des colonies d’abeilles et l’utilisation massive de l’ingrédient du RoundUp. L’impact négatif du fameux pesticide sur les grenouilles aurait également été démontré. Aujourd’hui, c’est bien l’Homme qui pourrait en être victime.

L’IARC aurait évalué le risque sur base de différentes études menées aux Etats-Unis, au Canada et en Suède, ainsi que sur des animaux en laboratoire. Ces recherches démontreraient le caractère cancérogène « probable chez l’homme » en précisant cependant que les « preuves sont limitées » à ce jour même si le risque apparait grand, selon l’aveu même de l’agence onusienne. Les populations à proximité des zones traitées pourraient être exposées mais le risque serait généralement bas selon l’organisme.

Les termes vagues et hésitants du communiqué laissent planer un doute sur l’impact effectif de ces pesticides dans notre environnement et sur l’Homme. Aucun mot sur les résidus éventuellement présents dans notre alimentation. Quid des fermiers qui respirent quotidiennement ces intrants pétro-chimiques ? Si le risque est « probable » doit-on « probablement » continuer de consommer des produits contenant ces pesticides ? Le groupe Monsanto a, quant à lui, immédiatement manifesté son désaccord avec les conclusions de l’IARC.

Monsanto reste très opaque sur les quantités utilisées du produit. On sait cependant que 200.000 agriculteurs et 3 millions de jardiniers l’utilisent en France. Les semences Monsanto se retrouvent sur 25% des terres cultivables françaises. Les Amis de la Terre ont démontré en 2013 la présence de glyphosate dans l’organisme de 44% des personnes testées. Bon appétit !


Sources : liberation.fr / nyrnaturalnews.com / tempsreel.nouvelobs.com / ladepeche.fr / à la une : © Luis Liwanag/Greenpeace

- Pour une information libre ! -Soutenir Mr Japanization sur Tipeee
- Cet article gratuit et indépendant existe grâce à vous -
Donation