Lisa Bertrand, chargée du développement de l’agriculture urbaine et de l’éco-citoyenneté pour la Ville de Gennevilliers, nous présente sur son blog tout ce qu’il y a à savoir sur le “jardin partagé” et l’agriculture urbaine. Avec ses conseils et astuces, elle nous offre toutes les clés utiles pour créer un jardin local partagé, mais aborde aussi tous les enjeux sociaux, économiques et environnementaux que l’agriculture urbaine et collective peut soulever.
Comment créer son jardin partagé ? Et d’abord, qu’est-ce que c’est ?
« On entend par jardins partagés les jardins créés ou animés collectivement, ayant pour objet de développer des liens sociaux de proximité par le biais d’activités sociales, culturelles ou éducatives et étant accessibles au public » selon la définition du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie français. Ainsi, les jardins partagés sont des lieux communs où l’on produit sa propre nourriture, qui font une place aux valeurs environnementales en ville ou en périphérie et qui encouragent au partage, à la sobriété et à la solidarité. À titre d’exemple, Mr Mondialisation est allé à la rencontre en juillet dernier des jardins partagés de Rennes.
Mais pour que ceux-ci existe, ils faut avant tout de « bonnes âmes » pour les fonder localement. La création d’un jardin partagé peut susciter de l’appréhension ou une démotivation face aux procédures administratives, les entretiens avec les mairies et les bailleurs, la création d’un groupe associatif pour l’entretien du jardin. C’est pourquoi Lisa Bertrand, de part son blog, nous livre un véritable manuel pas-à-pas pour réussir son jardin partagé. En voici un condensé :
Avant de songer à s’organiser collectivement, il faut trouver le lieu où le jardin sera créé. Si ça peut sembler évident, avoir des ambitions sans terrain ne suffit pas. Il faut ainsi prendre en compte, pour la sélection du terrain, certains éléments administratifs (à qui appartient le terrain ? Est-il exploitable ?…) et physiques (qualité de la terre, qualité de l’ensoleillement, proximité avec les habitations,…). Une fois la zone délimitée, testée et validée administrativement, vient l’organisation collective.
En seconde étape, vient la fondation du cadre et la gestion du groupe porteur du projet, car le principe même du jardin partagé est bien celui de nouer des liens sociaux. Généralement, les groupes qui possèdent un jardin partagé comptent entre 10 et 15 individus. Il est alors conseillé de mettre en place progressivement un statut d’association. Les jardins partagés impliquent de rencontrer des personnes de tout âge, et de pouvoir mettre en place des conditions de travail et de partage agréables, d’aller à la rencontre de son quartier pour activer des forces de faire.
Vient enfin le côté pratique, la culture : le jardin ne produira aucun légume tout seul ! Semer, planter, cultiver, arroser, entretenir le jardin demande du temps et des moyens, mais surtout, des compétences. Le jardin sera-t-il traditionnel ? en permaculture ? avec un plan d’eau ? Une bonne coordination technique, avec des personnes qui maitrisent le domaine, reste la clé de la réussite. Mais en s’aidant chacun les uns et les autres, et en ne perdant jamais sa motivation, tout est possible ! Il faut cependant donner au temps, un jardin partagé prendra plusieurs mois, parfois années, pour devenir « système » en créant une dynamique locale positive. La patience est donc une grande vertu du jardinier.
Le jardin partagé, mais quel intérêt ?
Lisa nous a livré son point de vue sur l’agriculture urbaine : “L’agriculture urbaine est à mes yeux un outil puissant à disposition des citoyens contre l’injonction de croissance économique. Nous souhaitons promouvoir le droit des citoyens à une alimentation saine, locale et à la réappropriation des espaces délaissés en ville.”
L’agriculture urbaine, notamment via les jardins partagés, tant à promouvoir une action écologique concrète face à l’agro-business qui commence à investir ce domaine. En jardin partagé, non seulement on lutte contre le “tout-béton”, mais on participe également au développement de l’agriculture biologique locale en faisant le choix de se fournir ailleurs que chez les géants de l’agroalimentaire. On assiste ainsi directement, à son échelle, le développement de l’agriculture locale et de proximité, tout en gagnant en autonomie alimentaire.
De plus, le jardin partagé a également un impact social important. Véritable projet citoyen au cœur d’un quartier, il permet de renouer des liens avec ses voisins de tous âges, s’ouvrir à de nouvelles connaissances et d’agir ensemble dans un but commun. De plus, le plus souvent en partenariat avec les mairies, les jardins partagés peuvent également être le lieu de rendez-vous idéaux pour des ateliers de rencontre et de partage, ou par exemple des interventions scolaires où les plus jeunes découvriront les enjeux environnementaux et sociaux d’une ville plus “verte”. De plus, ce « terreau social local » est aussi une manière de faire de la politique au sens noble, en tant que citoyen actif connecté aux réalités de terrain dans la cité.
Enfin, pour en connaître plus sur Lisa Bertrand et sur les projets qui l’animent, ou si vous voulez vous aussi vous lancer dans votre jardin partagé, nous vous invitons sans plus attendre à vous rendre sur son blog !
Moro
Sources : La Ville Pousse / Mr Mondialisation
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