Pour montrer leur désaccord face aux prélèvements d’un nombre conséquent de loups en France, plusieurs associations se réunissent dans le cadre de deux manifestations. Protestation mais aussi information seront au rendez-vous. Les événements se dérouleront à Lyon le samedi 16 janvier, et à Nice le dimanche 17 janvier.
Cet été, le Ministère de l’écologie a soumis aux français un projet de nouveaux arrêtés préfectoraux, permettant une chasse plus importante des loups sur le territoire, via une Consultation Publique. Si la population française s’est largement exprimée contre l’adoption de ces nouvelles décisions, ces dernières furent malgré tout adoptées et sont appliquées depuis plusieurs mois.
Les loups sont accusés de causer de sérieuses pertes aux éleveurs, ce pourquoi le Ministère de l’écologie a cédé aux pressions en augmentant le nombre de canidés pouvant êtres tués. Selon Ferus, une association environnementale spécialisée dans la protection du loup, du lynx et de l’ours, 34 loups ont déjà été tués sur un plafond de 36, alors que nous sommes seulement à la fin du mois de décembre. Les associations de protection de l’environnement craignent un nouvel élargissement des autorisations de tirs courant 2016, alors que selon l’’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage), la population du canidé n’a pas augmenté significativement depuis l’année dernière. En effet la population était encore estimée à 300 loups en 2014 contre 280 en 2015 (source).
Photographie : © Paul Nicklen
Le loup a déjà était déclaré éteint en France par le passé (en 1939) et est naturellement revenu d’Italie dans les années 90. Contrairement aux idées reçues, les loups n’ont jamais été réintroduits sur le sol français, mais les éleveurs n’ayant plus été confrontés à ce dernier depuis de nombreuses années ont bien du mal à gérer le retour de ce prédateur.
Retour sur les textes et l’application des nouveaux arrêtés préfectoraux
Les nouveaux arrêtés adoptés cet été, en plus d’augmenter le nombre de loups tués par année, allègent également les conditions de tirs. Le nombre autorisé de loups tués est donc désormais de 36 par an, soit 12 de plus que les années précédentes. Ces tirs peuvent d’ailleurs s’effectuer jusqu’en plein cœur de parcs nationaux comme celui des Cévennes, après décision du conseil d’administration. Les tirs de défense peuvent être pratiqués même si les troupeaux n’ont jamais été attaqués, et sont autorisés toute l’année (ainsi que les tirs d’effarouchement et de défense). De plus, ces tirs ne sont plus nécessairement menés sous le contrôle de l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage).
Une crainte pour la pérennité de l’espèce ?
Les associations écologistes craignent que cette augmentation des tirs mette en péril la survie de l’espèce et demandent à ce que le nombre de prélèvements ne soit plus augmenté ni élargi. En d’autres termes, ceux-ci réclament simplement que le plafond de tirs autorisés cet été ne soit pas revu à la hausse. Le loup est considéré comme un maillon essentiel aux écosystèmes des forêts, et sa disparition entraîne indirectement la perte d’un certain nombre d’espèces végétales et animales. Selon Cap Loup, 8 loups de plus ont trouvé la mort sans qu’on puisse en déterminer les causes.
En ce qui concerne l’attaque des loups sur les troupeaux, selon un article du blog le monde – écologie : « Si le chiffre est important dans l’absolu (sans compter le stress sur les autres bêtes et le traumatisme des éleveurs, dont certains sont touchés de manière répétée), il l’est bien moins en valeur relative : ce sont ainsi 0,08 % des 7,5 millions de brebis que compte le cheptel français qui ont été tuées par des loups. » Et cela, en reconnaissant que certains éleveurs (notamment les propriétaires de petits troupeaux) ont tout perdu.
Les raisons de cette opposition aux tirs de loups sont aussi appuyées par le fait que certains éleveurs ne protégeraient pas correctement leurs troupeaux. L’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) a mené quelques petits reportages vidéos sur le terrain dernièrement montrant les protections sommaires dont disposent certains troupeaux. On y découvre, images de terrain à l’appui, que les clôtures et grillages utilisés sont souvent inadaptés voire parfois inexistants. Ainsi, tuer des loups apparait comme une bien triste solution de facilité, économiquement plus « rentable » qu’une prise de responsabilité et une modernisation des infrastructures.
Photographie : © Jacqueline Crivello National Geographic
MANIFESTATION À LYON, Place Bellecour le samedi 16 janvier 2016 (de 14h à 17h)
Descriptif :
« Manifestation à Lyon pour dire notre désaccord à la politique d’éradication « rouleau compresseur » du loup en France ces derniers temps. Un LARGE collectif tout horizon se soulève pour venir dire à LYON LE 16 JANVIER 2016 son ras-le-bol de cette politique anti-nature. »
En présence de Paul Watson (Président de Sea Sherpherd Global ayant déjà milité plus jeune pour la sauvegarde du loup), Yves Paccalet (écrivain, naturaliste et Vice-Président de Férus), Allain Bougrain-Dubourg (Président de la Ligue de Protection des Oiseaux, agressé dernièrement lors d’une opération en faveur d’oiseaux protégés), Fabrice Nicolino (journaliste spécialisé environnement écrivant notamment pour Reporterre ou encore Charlie Hebdo).
L’événement : LIEN
Affiche de la Manifestation :
MANIFESTATION À NICE, Place Masséna le dimanche 17 janvier 2016 (de 10h à 13h)
Descriptif :
« 34 loups ont été abattus en France dont 14 dans le seul département des Alpes-Maritimes depuis cet été pour une population estimée à 280 individus sur tout le territoire français. Le dimanche 17 janvier 2016, nous manifesterons notre total désaccord avec la politique d’abattage des loups dans nos montagnes. »
Organisé par l’Association Green
L’événement : LIEN
Affiche de la Manifestation :