Ezequiel Antonio Castanha était connu comme étant le « roi de la déforestation » clandestine de l’Amazonie. Il dirigeait une bande mafieuse responsable de 20 % de la déforestation de l’Amazonie au cours des dernières années. L’homme vient d’être arrêté au Brésil lors d’une grande opération policière qui a fait huit autres arrestations.

Beaucoup s’imaginent que les braconniers sont des locaux miséreux qui pillent la nature pour survivre. La réalité est plus pragmatique. Dans le domaine du braconnage du bois, ce sont des groupes mafieux organisés qui pratiquent la déforestation illégale. Interpol estime que 15 à 30 % du bois coupé en Amazonie l’est illégalement. Une manne annuelle qui dépasserait les 10 milliards de dollars. Malgré ce fait connu de tous, les importateurs (autorités françaises incluses) continuent de fermer les yeux sur ces pratiques illégales, selon plusieurs rapports de Greenpeace.

Tree in deforested area in middle of the Amazon jungle

L’Institut brésilien de l’Environnement révèle que M. Castanha dirigeait un groupe tentaculaire responsable de 20% de la déforestation de l’Amazonie des dernières années. La technique du « businessman » était bien rodée. Elle consistait à mettre le feu illégalement à de vastes terres naturelles, sans propriétaire. Après défrichage, les terres étaient cultivées illégalement. D’autres parcelles étaient vouées à l’élevage pour la production de viande. D’autres étaient louées ou vendues à prix d’or à des privés. Le parquet de l’État amazonien du Para estime qu’une ferme pouvait se vendre jusqu’à neuf millions de dollars.

Mais Ezequiel Antonio Castanha ne faisait pas que dans l’accaparement des terres. Ses activités allaient du déboisement illégal au blanchiment d’argent, usage de faux et association de malfaiteurs. Ses activités nécessitaient également l’exploitation de travailleurs. Il risque 46 ans de prison selon la législation locale. Les autorités réclament également à Castanha et sa famille 16,6 millions de dollars.

Reste à espérer que, comme l’hydre, les têtes coupées ne laissent pas place à de nouvelles bandes mafieuses. Le Brésil lutte depuis plusieurs années pour réduire la déforestation. Celle-ci atteignait les 27 000 km² en 2004. Entre 2013 et 2014, elle était de 4 848 km², selon le ministère de l’Environnement. 5 000 km² de trop ? N’oublions pas, en effet, que l’autre part de la déforestation est légale. Elle n’en est pas moins problématique pour l’environnement. L’accaparement des terres par des multinationales est une réalité tout aussi préoccupante pour la biodiversité de l’Amazonie, bien que tout à fait légale.


Source : sudinfo.be / lavenir.net

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