La « Seabin » est une poubelle d’un tout nouveau genre. Elle se place dans l’eau et engouffre, comme un entonnoir infini (ou presque), les déchets qui se présentent à elle. Une invention extraordinairement simple et positive dont le besoin se fait de plus en plus ressentir…

Ce n’est un secret pour personne, les océans sont envahis de déchets en tout genre qui, le plus souvent, flottent à la surface de l’eau. Impossible à éviter, ceux-ci viennent s’agglutiner au cœur des océans, mais également aux abords des plages et des zones portuaires, quand ils ne terminent pas dans le gosier d’un animal. Si la lutte contre ce désastre écologique doit absolument se poursuivre en amont, dans la manière de produire et de consommer, l’Homme a le devoir de nettoyer les déchets abandonnés dans l’environnement depuis plusieurs années ainsi que les nouveaux qui s’y accumulent.

C’est à force de croiser des centaines de ces déchets en mer que Pete Ceglinski et Andrew Turton, deux amoureux de surf, vont imaginer un système capable de capturer les objets flottant à la surface des eaux. Il fallait y penser. De la forme d’une poubelle traditionnelle mais amphibie, cette poubelle flotte en aspirant l’eau de surface et tout ce qui s’y trouve. Une pompe située sous le bidon rejette immédiatement l’eau filtrée. Le contenant retient alors les détritus solides mais surtout les huiles, carburants, macro-plastiques et détergents. Il ne s’agit donc pas véritablement d’une poubelle où l’on y jette ses déchets, mais plutôt d’un filtre autonome.

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À ce stade, la poubelle marine est davantage destinée à être placée dans les zones portuaires particulièrement touchées par les pollutions et les incivilités. En France, en matière de polluants marins, le port de Marseille est souvent pointé du doigt. Cet été, Sea Shepherd avait notamment dévoilé une vidéo choc sur les déchets en quantité astronomique qui entourent ce port. Un tel système pourrait contribuer, même légèrement, à nettoyer les zones côtières et les abords des lacs.

Testée en ce moment à Palma de Majorque, la ville d’origine des deux concepteurs, la Seabin fonctionne 24/24h, capturant sans relâche ce qui s’approche trop près d’elle. Pour se faire, Pete et Andrew utilisent un sac filtrant qu’ils ont eux-même développé à partir de fibres naturelles. Comme toutes poubelles, il faut vider son sac de temps en temps. Si le prototype est parfaitement fonctionnel, les deux surfeurs souhaitent propulser leur invention pour en faire profiter tout le monde. Une campagne de financement participatif a été lancée pour développer un modèle le plus écologique possible et mettre en place une production dès 2016.

https://www.youtube.com/watch?v=s3tjOEtoArg

Naturellement, la poubelle n’est pas vouée à une utilisation à large échelle au stade de son développement comme l’est le projet du jeune Boyan Slat. Elle vise essentiellement le nettoyage des zones fréquentées comme les ports de plaisance, les voies navigables, les pontons privés, les ports, les lacs résidentiels et les clubs nautiques. Pourrait-on cependant envisager de produire des modèles plus grands et plus efficaces pour une utilisation en pleine mer ou lors de catastrophes pétrolières ? À n’en pas douter, cette bonne idée participe à la transition sans se voiler la face sur l’urgence de transformer les modes de production, notamment en matière de plastiques.

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Sources : ideesdebiz.fr / Photographie à la discrétion de The Seabin Project

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