Découvrez dans cet article l’interview de Februniye Akyol, « co-maire » de Mardin au Kurdistan turc, qui milite pour la démocratie participative, l’écologie, les droits des femmes et le respect des minorités ethniques et religieuses. Un combat de tous les jours dans une région dominée par des États autoritaires et des groupes islamistes, et régulièrement déstabilisée par les puissances occidentales qui voient d’un mauvais œil toute initiative démocratique progressiste.

« C’est un système unique au monde où le combat des femmes est mis en avant. Cela fait quarante ans que les Kurdes et les minorités se battent pour leurs droits dans ce pays. Parmi ces minorités, les plus minoritaires, ce sont les femmes. Il fallait donc les faire apparaître dans le champ politique. Jusqu’alors, les seules femmes qui travaillaient à la municipalité étaient des secrétaires ou des femmes de ménage. La mentalité patriarcale de la Turquie est remise en question avec cette situation. Aujourd’hui, il y a vingt-cinq femmes qui travaillent avec moi et à des postes de responsabilité comme conseillères municipales. »

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Februniye Akyol En tant que syriaque (1), je ne pensais pas pouvoir m’investir un jour en politique en Turquie. C’était de l’ordre de l’impossible. J’étais essentiellement occupée dans un cadre associatif à défendre les droits et la culture de ma communauté. Cependant, des amis syriaques qui étaient proches du BDP (Parti pour la paix et la démocratie qui représente le PKK au parlement turc) me mettaient au courant sur la situation politique en Turquie. Et puis un jour, l’un d’eux est venu me voir et m’a proposé de faire campagne pour les municipales à Mardin à côté d’Ahmet Türk. Au départ, j’étais choquée… j’étais à l’université à Istanbul, je travaillais dans les assurances tout en préparant mon master en culture et langues syriaques. Mais finalement, je me suis prise au jeu. J’aime les gens, et les Kurdes aiment qu’on leur parle simplement. Or, quand je parle devant le peuple, je parle comme si j’étais chez moi, je me sens proche des gens, et je sens que les gens m’aiment.

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