Le fait est symbolique pour ce petit pays peu industrialisé et essentiellement constitué de nature. Il n’en est pas moins important pour une humanité en pleine transition. Le Costa Rica envoie un message fort au reste du monde en fonctionnant pratiquement toute l’année 2015 sans électricité de source fossile.

Il n’y a plus de doute aujourd’hui, le monde doit traverser une révolution énergétique profonde s’il veut affronter le défi du changement climatique et plus globalement la crise écologique liée aux énergies fossiles. Alors que la fameuse COP21 vient de se clôturer, les pays du monde se sont officiellement engagés à réfléchir, et surtout s’activer, pour réduire leurs émissions carbone. Si les sources durables d’énergies vertes sont aujourd’hui connues, leur mise en place diffèrent selon la consommation moyenne de la population, la géographie disponible mais surtout les choix politiques inévitablement influencés par les intérêts économiques nationaux.

Localement, certains pays incarnent sans plus attendre le changement. C’est notamment le cas du Costa Rica qui apparaît comme un symbole d’espoir pour un mouvement mondial plus large vers un avenir durable. Le pays est en très bonne voie vers sa totale décarbonisation. Cette nation d’Amérique Centrale réalise déjà la prouesse de produire 99% de son électricité à partir de sources renouvelables. Selon l’Institut Costaricien d’Electricité (ICE), le petit pays évite ainsi de recourir aux combustibles fossiles dans sa production d’énergie depuis près de 300 jours. Une première pour l’État qui avait établi un premier record de 75 jours « sans pétrole » en mars dernier. Même si l’effort est déjà remarquable, cette transition ne concerne à ce stade que la production d’énergie. Les véhicules continuent de se déplacer grâce aux dérivés de pétrole. Ainsi, le Costa Rica nourrit l’objectif ambitieux de toucher à la neutralité carbone avant 2021, autant dire demain.

29340645_mPhotographie : chriss73

On pourrait estimer que cette facilité de transition vers des énergies propres (ou presque) est due à une petite population. Rien n’est si sûr. Le pays en voie de développement dispose de bien moins de moyens que l’Europe par habitant. En réalité, son principal atout, c’est la consommation d’énergie par habitant et par habitation qui est relativement faible. De plus, l’économie peu industrialisée du pays (les usines réclamant de grandes quantités d’énergies) est principalement propulsée par un environnement préservé qui attire nombre de touristes (l’écotourisme étant également au cœur du programme de transition). Par ailleurs, le pays bénéficie des avantages naturels de son environnement, avec de fortes pluies tropicales qui permettent de générer de l’hydroélectricité, sans oublier ses sources géothermales, les vents, la biomasse et le soleil.

Ainsi, l’exemple du Costa Rica démontre avant tout que la transition énergétique est un patchwork de sources énergétiques complémentaires, couplées à une consommation des ménages relativement mesurée pouvant se traduire dans les pays riches par une vie plus simple, moins axée sur la consommation ainsi que par le développement d’infrastructures peu énergivores. Notons enfin un fait économique remarquable. Le coût des énergies renouvelables a chuté de 12% au cours de l’année 2015 et l’ICE s’attend à ce que la dégringolade se poursuive. Pour cause, contrairement aux énergies fossiles, l’efficacité de ces nouvelles sources énergies, notamment en matière de stockage, s’améliore d’années en années, offrant un retour sur investissement de plus en plus séduisant. On n’oubliera cependant pas que, si le Costa Rica rencontre le niveau de développement le plus élevé d’Amérique latine, la pauvreté continue de frapper environ 20% de sa population.


Source : mymodernmet.com / huffingtonpost.com

- Cet article gratuit et indépendant existe grâce à vous -
Donation