Ebenezer Scrooge, un vieil homme égoïste, détestable et aucunement tourné vers les autres va recevoir la visite de plusieurs « esprits » le soir de Noël, qui le pousseront à une introspection douloureuse. Découvrez un dessin animé aujourd’hui relativement connu adapté d’une histoire de Charles Dickens …

Le Noël de Mickey est un court métrage d’animation des Studios Disney qui sortit en 1983 et qui fut réalisé par Burny Mattinson (également aux manœuvres de Mulan, Pocahontas ou encore du Roi Lion pour ne citer qu’eux). Diffusé il y a plus de trente ans, le dessin animé continue encore aujourd’hui d’avoir une forte résonance chez les enfants en raison de son message simple et universel. Un message qui s’apprécie peut être même encore davantage étant adulte, et qui mérite d’être estimé à sa juste valeur, notamment au vu du grand nombre de productions commerciales et vides qui sortent sur les écrans trente ans après.

La veille de Noël, l’avide Ebenezer Scrooge (banquier, loueur, … sa profession n’est pas exactement définie) reçoit plusieurs visites étranges qui l’invitent à regarder sa vie en face, et à analyser son comportement envers les autres. Le but de ces visites sera d’amener Ebenezer à une prise de conscience brutale et à une meilleure vie, plus généreuse, mais surtout davantage tournée vers les autres. Ebenezer Scrooge est la caricature d’un homme riche et méprisant, d’un chef d’entreprise insatiable qui n’hésite pas à sacrifier ses employés sur l’autel de ses désirs, et sur celui du profit. Son appétit vorace pour l’argent lui fera inexorablement perdre toutes valeurs humaines et toute compassion pour ses semblables, le menant à une vie dépourvue du moindre amour.

Ebenezer Scrooge apparaît ainsi comme une figure représentative de l’un des venins qui empoisonnent l’âme des êtres humains, à savoir la cupidité. Et si l’on désire replacer le personnage dans un contexte sociétal, il peut aussi incarner la grosse machine financière et économique moderne, dénuée de valeurs, et qui broie tout sur son passage au détriment des considérations humaines et sociales (ce que l’entreprise Disney contemporaine peut parfois symboliser). On retrouve cette critique cinglante de l’appât du gain, de l’avarice ou encore du cynisme dans d’autres productions Disney, notamment dans un long métrage de grande envergure comme Mary Poppins. Ce dernier qui sortit en 1964 est porteur d’un certain nombre de valeurs humaines, traitées par le biais d’une fantaisie artistique, qui finira d’en faire un chef d’œuvre total aux accents poétiques et parfois joyeusement mélancoliques (la genèse de sa réalisation fit l’objet d’un long métrage : Dans l’Ombre de Mary (John Lee Hancock, 2014)). On notera notamment le choix politique de Disney de prendre la défense des suffragettes dans ce film, donc de l’évolution en faveur des droits des Femmes.

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En ce qui concerne Le Noël de Mickey, certains y verront peut être une dimension religieuse en raison d’une imagerie aux allures de purgatoire, mais le court-métrage est avant tout l’adaptation d’une œuvre de Dickens intitulée Un chant de Noël (A Christmas Carol). Charles Dickens est un des auteurs anglais les plus connus de son époque, appartenant à la classe de ceux qui ont traversé le temps. On lui doit notamment le très célèbre Oliver Twist, son roman le plus connu, narrant les mésaventures d’un jeune orphelin. Un Chant de Noël est quant à lui son premier conte mais aussi celui qui eut le plus grand impact dans le monde entier, autant du côté des critiques que du côté « populaire ». Cette histoire est à tout jamais associée à la période de Noël, mais sa portée est en réalité beaucoup plus grande et symbolique (Rappelons que Charles Dickens était un grand Humaniste et défenseur de nombreuses causes). Aujourd’hui son récit incarne les vraies valeurs des fêtes de fin d’année, censées communiquer des principes de générosité, de bonté, de partage mais aussi d’altruisme, et non être le théâtre d’une folie consumériste bien trop souvent observée à l’heure actuelle.

Le Noël de Mickey met en exergue la possibilité de changement pour l’être humain, le fait qu’il ne soit jamais coincé dans une situation et qu’il puisse toujours évoluer. Le dessin animé met les valeurs de partage, de compassion et de fraternité en avant, en semant un beau vent de bonté derrière lui. Tout comme le conte de Dickens, le court métrage de Disney est divisé en plusieurs parties, il raconte la même histoire et mène à la même conclusion, que l’on pourrait illustrer par cette brillante citation de John Calvin Coolidge : 

« Noël n’est pas un jour ni une saison, c’est un état d’esprit. »

Le Court métrage

Partie I

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Partie II

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Les Studios Disney : Une firme critiquée 

Les Studios Disney actuels sont parfois attaqués et critiqués en raison de leur expansion croissante notamment ces dernières années par le biais du rachat des Studios Pixar ou encore ceux de LucasFilm. Cette transformation lente en firme et multinationale tentaculaire n’est guère appréciée du milieu militant. Il est en effet vrai que les Studios Disney n’ont cessé de s’agrandir en rachetant certains studios, ce qui peut laisser présager un manque de diversité et de liberté dans le milieu de l’art visuel et plus largement celui de la culture. Certains y voient une forme d’uniformisation de la pensée, les pouvoirs décisionnels sur les choix et destinées artistiques résidant dans les mêmes mains.

La firme possède également un certain nombre de parcs d’attractions à travers le monde et une foule de produits dérivés, magasins, etc. bref un vrai mastodonte du divertissement dont l’impact écologique reste important ! Cependant, les Studios Disney ont aussi produit une pléthore d’œuvres visuelles dont la qualité et l’engagement varie fortement à travers les époques, et qui sont autant de messages véhiculés que de valeurs portées, souvent même progressistes. À travers le temps, Disney a bien évidemment évolué en géant mais a aussi ouvert la voie à des choses intéressantes comme les Studios DisneyNature inauguré en 2008, qui produisent un documentaire tous les ans sur la biodiversité, l’impact de l’Homme sur l’environnement, le tout mené avec diverses associations sur le terrain. Certains évoqueront une possible forme de « greenwashing » (le désir de se donner une bonne image) mais les faits sont là. Ces films signés DisneyNature, d’une très grande qualité, sensibilisent un vaste public à la cause animale et participent directement à des projets associatifs réels sur le terrain (voir ce projet de ruches pour protéger les éléphants). Plus généralement, les dernières productions des Studios devenus mythiques semblent avoir pris un nouveau tournant avec la transmission de valeurs féministes (On citera La Reine des Neiges ou encore Maléfique) et parfois écologistes. Par ailleurs, les Studios Pixar, ayant bien été rachetés par Disney il y a quelques années de cela, ne semblent pas avoir été brimés dans leur créativité ou leur liberté, en témoigne leur dernière réalisation : Vice Versa, un petit bijou intelligent et touchant, dont la rareté égale la qualité.

Le Noël de Mickey a été nominé à l’Oscar du meilleur court-métrage d’animation en 1984.


Sources : allocine.fr / wikipedia.org : 1 – 2

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Image à la une : disney.wikia.com

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