Venus de tous les horizons, femmes, hommes, jeunes et moins jeunes, avec ou sans emploi, des citoyens belges se réunissent avec la volonté de construire un large mouvement fondé sur des alternatives au modèle de société dominant ! RDV ce dimanche 29 mars à Bruxelles.

Ce mouvement, indépendant des partis politiques et aphilosophique, est né en septembre 2014 dans la partie néerlandophone du pays sous le nom d’« Hart boven Hard » (« Le cœur, pas la rigueur »). En soutien aux mouvements syndicaux, des citoyens ont décidé de se mobiliser contre les mesures d’austérité prises par le gouvernement belge impactant le cœur de la famille et de la société.

En effet, le nouveau gouvernement belge, résolument de droite, s’attaque à l’enseignement, l’associatif, l’accueil des enfants, les transports publics, la santé, les maisons de repos,… mais épargne, parallèlement (et sans surprise), les plus grandes entreprises qui bénéficient de multiples subsides et d’une imposition dérisoire par rapport aux petites et moyennes entreprises. En moyenne, les 500 plus grosses entreprises (surtout des multinationales) ne payent que 5,44% d’impôts. Une petite entreprise est taxée à 34%. Un auto-entrepreneur peut monter jusqu’à 50% et le gouvernement envisage d’augmenter leurs taxes.

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Ce type de politique détériore la cohésion sociale pour imposer un modèle injuste qui, d’un côté, frappe systématiquement et violemment les plus fragiles tout en les stigmatisant alors que, de l’autre, elle laisse faire la spéculation, la dérégulation de l’économie ou l’évasion fiscale. Il est évident aujourd’hui que cet économicisme (≈éconocentrisme) ne nous mène pas vers un monde meilleur. De nombreux économistes ont d’ailleurs rappelé que réduire les dépenses en période de crise empire les choses. Bref, les citoyens belges en ont marre.

Les mesures d’austérité, imposées par l’Union Européenne à ses membres, ont prouvé leur inefficacité partout : les pays touchés s’enfoncent dans la pauvreté, les inégalités, voire la violence. Au même moment, des richesses colossales se construisent. Le monde n’a jamais été si productif et le PIB se porte bien. Pourquoi continuer à faire payer aux plus faibles les conséquences de ce que d’autres ont provoqué ? Décidés à contrer cette pensée unique qui assène de prétendues évidences et postule injustement qu’il n’y a pas d’alternatives aux politiques d’austérité, les Belges francophones ont réagi à leur tour en créant « Tout Autre chose » en décembre 2014

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« Tout autre chose » regroupe des personnes et des associations d’horizons très divers (11.627 personnes et 137 collectifs aujourd’hui) prêts à en débattre. Ils sont réunis autour de dix grands principes qui définissent les valeurs du mouvement pour une société : démocratique (chacun-e, dans tous les domaines, peut participer aux débats et être entendu-e) ; solidaire (avec une juste répartition des richesses) ; coopérative (plutôt que compétitive, égoïste et monétisant les échanges) ; écologique (pour le respect de la planète, des autres formes de vie et des équilibres écologiques) ; juste (pour l’équilibre entre les droits individuels et collectifs) ; égalitaire (réduisant les différences de reconnaissance, de rémunération et de pouvoir entre les personnes) ; émancipatrice (pour que chacun-e puisse déterminer librement son projet de vie) ; créative (pour la créativité sous toutes ses formes et encourageant les initiatives) ; apaisée (où ne règne pas la peur de la diversité ni la stigmatisation ou la discrimination) ; réjouissante (qui donne du sens aux liens sociaux et à nos vies en dehors d’une consommation manipulée).

Convaincus qu’il ne suffit pas de résister, de défendre les acquis, de préserver un modèle de société essoufflé, ces citoyens veulent ouvrir un vrai débat démocratique pour y faire naître des alternatives, expérimenter de nouvelles manières de vivre (de travailler, d’être en relation les uns avec les autres, de consommer, de se soigner, …), collectivement ou individuellement, et dans de très nombreux lieux et secteurs. Le tout en se connectant et en collaborant avec les initiatives déjà existantes (syndicats et associations notamment). Notons que les deux volets régionaux travaillent main dans la main, un bel exemple de solidarité entre citoyens dans un pays que l’on dit si souvent proche de la scission !

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Vous voulez vous aussi bâtir tout autre chose ? En fonction de vos envies ou de vos possibilités, vous pouvez devenir signataire de l’appel (http://www.toutautrechose.be/appel-de-tout-autre-chose), rejoindre l’une des locales de votre région (Bruxelles, Charleroi, Liège, Louvain-la-Neuve, Namur, Saint-Gilles, Wallonie Picarde, Watermael-Boisfort et 18 autres locales en Flandre) et/ou parader en couleur et en musique, le dimanche 29 mars, pour défendre dix tout autres horizons : des biens communs par et pour tous, une justice fiscale, une place pour chaque génération, une société réellement solidaire contre la pauvreté, un travail digne pour chacun, un cadre de vie épanouissant pour tous, une écologie qui ne soit pas une façade, une valorisation de notre diversité, des frontières ouvertes et, enfin, pour oser la démocratie. Pour construire une société plus juste, solidaire et joyeuse, la Grande Parade « Hart boven Hard » et « Tout autre chose » vous attend le dimanche 29 mars à 13h à la Gare du Nord de Bruxelles (infos : http://www.toutautrechose.be/parade) !


Sources : toutautrechose.be / pauljorion.com / youtube.com

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