En Belgique, avoir une « zin » signifie avoir une drôle d’idée, une lubie, un coup de folie… Initialement prévue pour fin janvier, la Zinne, monnaie locale et citoyenne de Bruxelles, arrivera finalement au printemps dans leurs mains. Une idée effectivement originale et audacieuse au cœur de la capitale administrative de l’Europe.

La Zinne symbolise la volonté d’un groupe de citoyens engagés d’agir à leur échelle pour la relocalisation de l’économie à échelle humaine. L’idée ? Développer une alternative à l’économie mondialisée qui tue les petits producteurs et nourrit les grosses multinationales. Comment ? En mettant en place une économie parallèle locale, qui fonctionnera en circuit fermé, pour contribuer à soutenir des commerçants qui se sont engagés dans une démarche écologique, éthique et humaniste.

D’après le site monnaiebruxelloise.be, on apprend que la Zinne, lancée par Financité, a été créée pour : donner du sens aux achats quotidiens, en étant certain-es de favoriser le développement durable, l’économie locale et l’emploi non délocalisable. Permettre une meilleure connexion entre les producteur-trices et les consommateur-trices, renforcer le lien social grâce à la mise en réseau des producteur-trice, artisan-nes, commerçant-es et consommateur-trices. Mettre en valeur la démarche écologique des acteurs et actrices de l’économie. Tout un programme !

Capture d’écran depuis financite.be.

Donc concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ?

Pour un euro, on vous donne une Zinne dans un bureau de change. En utilisant cette monnaie bruxelloise chez les prestataires partenaires, vous êtes certains de savoir – pour une fois – où va votre argent : soutenant les circuits courts, la monnaie circule entre les consommateurs, les commerçants et les producteurs.

Cette monnaie alternative bruxelloise a pour vocation de s’inscrire dans une véritable transition économique. Charlotte Poulain, du Green Biozar, s’exprime chez « La Libre » : « On a déjà expliqué ce changement [ndlr : la transition économique] à notre clientèle et tous sont complètement d’accord avec nous, il faut soutenir les échanges locaux et sortir de la filière classique de consommation. »

Avec la Zinne, les bruxellois.es. pourront choisir de donner voix aux prestataires ayant signé une charte éthique et soutenir un réseau local. C’est aussi choisir de dire non aux supermarchés et à leur expansion qui défigure les villes et leurs abords, participe à une standardisation des marchandises et accroît la pression sur les producteurs, obligés de se plier aux exigences et aux prix de la grande distribution. Une monnaie locale casse cette logique prédatrice, pour autant que les commsomm’acteurs se prêtent au jeu…

Capture d’écran depuis monnaiebruxelloise.be

L’économie locale, quelque chose de développé en France ?

Vous ne le saviez peut-être pas, mais il existe aujourd’hui quelques 64 monnaies locales différentes en circulation en France ! Que cela soit la Gonette à Lyon, la Pêche près de Montreuil, le Rollon en Normandie ou encore le Stück à Strasbourg, les monnaies locales se développent de plus en plus à la faveur des acteurs locaux.

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La Gonette à Lyon par exemple, lancée par l’association du même nom, a signé une « charte de valeurs » qui comporte plusieurs engagements, parmi lesquels : promouvoir des projets écologiques, agir dans le social auprès de différents organismes, agir dans une éthique citoyenne en soutenant les « petits » commerçants et producteurs locaux…

En définitive, la Zinne bruxelloise représente un pavé de plus sur la route d’un monde en transition pour, on l’espère, offrir un meilleur futur aux prochaines générations.

Capture d’écran depuis financite.be.

Sources : Cairn.info / La Finance pour Tous / La Gonette / Monnaiebruxelloise.be / La Zinne

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