Fondée en 2008, l’association à but non lucratif Mômes du Monde met en œuvre des projets pour rapprocher les enfants défavorisés de toute forme d’arts auxquelles ils n’ont pas pu avoir accès. Présentation d’une association porteuse d’humanisme par l’art.

Si les actions de l’association ont débuté en France, elle a depuis franchi les frontières et effectué des voyages solidaires au Brésil, au Maroc, en Grèce, en Guinée et au Cambodge pour un tour du monde dans le cadre de son projet « Humanity ». Focus à l’occasion de la sortie de son dernier documentaire et livre Cambodi’Art.

Crédit photo ©Mômes du Monde

L’art, un vecteur d’émancipation et d’épanouissement

Pour Laurent Bayot, fondateur de Mômes du Monde, l’art est essentiel au développement d’un enfant. Il donne l’opportunité de s’exprimer, de laisser parler sa créativité, de déployer son imaginaire, de prendre confiance en soi, d’apprendre à communiquer et partager, de libérer sa sensibilité. Et ce d’autant plus quand on y est initié dès le plus jeune âge. Mais l’expression artistique peut aussi faire office de thérapie chez les enfants qui n’ont pas été habitués à exprimer ce qu’ils ressentent.

« L’art, c’est très important dans le monde parce qu’il peut aider des gens à se sentir mieux, à garder espoir » Chan Phoun, artiste

L’art permet aussi de développer l’âme d’une culture, un sentiment d’appartenance, d’identité, de transmettre des idées et de tisser des liens entre les individus et les générations. C’est pourquoi Mômes du Monde accorde une importance primordiale à la valorisation de l’enfant à travers les médiums artistiques. L’art peut mettre les différences entre individus de côté et contribuer à les rapprocher, à les forger en tant que futurs adultes. L’art et l’éducation incarnent les deux branches de l’arbre de l’humanité.

Un tour du monde au service de l’enfance

Reconnue d’intérêt général depuis 2013, l’association a entamé un tour du monde solidaire et artistique au service de l’enfance en 2016 : c’est le projet « Humanity ».

Avec « Humanity », Mômes du Monde souhaite faire entendre la voix de ceux que l’on n’entend (et n’écoute) ordinairement pas. Aborder le monde via le regard des enfants eux-mêmes, partager la couleur véridique de l’humanité à travers la diversité de l’humanité et la richesse culturelle du monde.

Les membres bénévoles de l’association partent chaque année dans un pays à la rencontre d’enfants défavorisés où sont organisés des ateliers artistiques en partenariat avec les associations locales. Par exemple, lors de son passage en Guinée, Mômes du Monde a participé à la rénovation et décoration de l’école de l’île de Room dont la réalisation d’une fresque murale de 20 mètres de long.

Crédit photo ©Mômes du Monde

Après le temps du voyage, vient le temps du témoignage pour retracer les rencontres, les échanges et les projets artistiques menés sur place. Un témoignage qui prend lui-même la forme d’un projet artistique sous la forme d’une exposition multimédia, d’un livre, d’un album musical ou d’un film documentaire. Le documentaire réalisé au Brésil, premier pays visité par Mômes du Monde, est d’ailleurs visible librement sur youtube.

Mômes du Monde au Cambodge

En 2018, Mômes du Monde s’est rendu au Cambodge, pour son 7ème voyage solidaire. Un pays qui se reconstruit lentement des stigmates laissés par la dictature des Khmers rouges dirigée par Pol Pot entre 1976 et 1979. Ce régime a causé le génocide de près de 2 millions de Cambodgiens pour des raisons ethniques, religieuses ou politiques. Les intellectuels et les artistes furent pourchassés et l’expression artistique interdite durant cette période dans une volonté de détruire toute trace de culture, d’art et de traditions ancestrales. On appelle d’ailleurs cette destruction culturelle volontaire un « épistémicide ».

En résulte encore aujourd’hui un vide artistique et un fossé entre la génération qui a survécu à la dictature et celle qui grandit sans l’avoir connue. Mais le pays peut compter sur une riche tradition artistique et culturelle, qui imprègne la vie quotidienne des habitants, des rues de la capitale Phnom Penh aux plages de Kep, que les Khmers rouges n’ont pas réussi à effacer. Un héritage qui va continuer d’inspirer la jeune génération sur qui repose le renouveau artistique du Cambodge.

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Le développement de l’art est d’autant plus difficile au Cambodge que le pays priorise la subsistance alimentaire, le développement industriel, reléguant l’éducation et la culture au second rang. Les écoles publiques ne proposent pas de cursus d’art et dans les familles pauvres, les enfants peuvent arrêter l’école – pourtant obligatoire de 6 à 15 ans – à l’adolescence pour travailler. Des associations aident des familles pour l’achat de fournitures, de nourriture, de frais de santé et ainsi assurer aux jeunes une scolarité. Des écoles proposent aussi des formations professionnelles dans des domaines artistiques comme les arts visuels et vivants, les médias, le cinéma…

« L’art est un de ces liens avec les merveilles et splendeurs de la civilisation cambodgienne. Je pense que c’est l’avenir du Cambodge » Albeiro Rosas, recteur de l’école Technique Don Bosco de Kep

C’est en travaillant avec les élèves et les artisans locaux lors d’ateliers artistiques que les bénévoles de l’association Mômes du Monde ont pu découvrir la beauté et la richesse de la culture khmère. Malgré les différences linguistiques, ces échanges ont créé une véritable connexion entre les participants.

Crédit photo ©Mômes du Monde

L’art au Cambodge, en photos et au cinéma

Cette expérience a profondément inspiré le réalisateur Charly Carduner, qui a décidé de poursuivre sa quête de compréhension de l’art et de la culture au Cambodge. Son projet photographique et cinématographique, Cambodi’Art, a pour but de mettre en lumière l’importance de l’art dans l’éducation, non seulement au Cambodge, mais partout dans le monde.

Cambodi’Art vise donc à sensibiliser le public à cette question cruciale, en mettant en avant les talents locaux et en soulignant l’impact positif de l’art sur l’éducation des enfants. Le projet de Charly Carduner témoigne ainsi de son engagement en faveur de l’éducation artistique et culturelle, et de sa volonté de contribuer à un monde plus ouvert et plus créatif.

Crédit photo ©Mômes du Monde

Pour commander le livre photo Cambodi’Art de Charly Carduner et avoir accès au documentaire éponyme, rendez-vous sur cette page. L’association Mômes du Monde dispose de son site internet et est également présente sur les principaux réseaux sociaux : Facebook, Instagram, Twitter, Pinterest et Youtube. Il est possible de la soutenir en faisant un don via helloasso.

– S. Barret


Photo de couverture ©Mômes du Monde

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