Mais qui sont les Makers et qu’est ce qui les anime ? Avant le grand rendez-vous « Maker Faire Paris », des 9, 10 et 11 juin prochains, la communauté française de bricoleurs « Oui are Makers » propose sa propre analyse en présentant ses membres. Relativement jeune, le mouvement défend le partage libre des connaissances et s’investit pour une société plus sobre. Tour d’horizon.
Oui Are Makers se présente comme une plateforme internet qui rassemble tous les adeptes du « faire soi-même » en leur permettant de partager leurs techniques et réalisations sous la forme de tutoriels. Elle a pour ambition d’organiser une communauté qui s’entraide et s’inspire dans tous les domaines du Do It Yourself : bricolage, déco, mode, mais aussi nouvelles technologies ou encore produits ménagers. Elle « propose de rassembler tous les créatifs, bricoleurs, inventeurs en leur permettant de partager leurs réalisations étape par étape et de s’enrichir des idées et techniques des autres membres ».
Une véritable communauté
Oui are Makers a décripté le profil de ses membres. Cette communauté connaît son plus grand succès parmi les jeunes. En effet, parmi les 18.000 membres que revendique Oui Are Makers, 60% ont moins de 34 ans. Autre donnée à noter, la parité entre les sexes, ce qui suggère que la communauté de bricoleurs à su dépasser le fossé qui existe entre femmes et hommes du fait de certaines constructions sociales.
Si les motivations des Makers sont variées, certains étant entrés dans le mouvement par le biais de l’informatique, d’autres par l’intermédiaire de l’agriculture urbaine, l’écologie, etc… ils n’en forment pas moins une véritable communauté. En effet, il ne s’agit pas simplement d’individus adeptes de bricolage, mais d’un mouvement véritablement engagé autour d’une réflexion portant sur notre rapport aux objets qui nous entourent et que nous utilisons de manière quotidienne. Si la technique permet parfois d’éliminer le superflu, le Do It Yourself inspire également un mode de vie plus responsable. Nécessairement, comprendre l’origine des objets, dans le cadre d’une mondialisation bien peu éthique, est synonyme d’une démarche intellectuelle globale.
« Créer localement, donner une seconde vie aux déchets »
« Les makers cherchent des solutions pour détourner la société de consommation : mieux exploiter les ressources, créer localement, donner une seconde vie aux déchets, utiliser des objets qu’on peut réparer soi-même… Ils inventent donc de nouvelles manières de faire les objets, mais aussi un nouveau rapport à l’objet lui-même », insiste Hortense Sauvard, chargée de développement et fondatrice de Oui are Makers. Ainsi, relève-t-elle, les constructions des makers interviennent dans quatre domaines différents : l’upcycling, afin de donner une seconde vie aux objets, l’invention de solutions innovantes et pratiques, la confection de produits ménagers faits maison et la construction d’aménagements de jardinage, aussi bien pour l’extérieur que pour l’intérieur.
La recherche d’autonomie est centrale. En effet, le « faire soi même » est un moyen de se rendre indépendant vis à vis des réseaux de distribution classiques en construisant soi même des objets du quotidien. Dans le même temps, il s’agit de faire mieux avec moins, dans la perspective d’une plus grande sobriété, du point de vu écologique, matériel et économique. Flore, adepte de la confection de cosmétiques confirme : « On ne sait plus vraiment ce que contiennent nos produits. On a voulu s’y intéresser de plus près et reprendre le contrôle de ce qui rentre en contact avec notre peau ». Ainsi, les makers bousculent la passivité du consommateur à laquelle la société est habituée et proposent une démarche active qui interroge nos besoins et les modes de production existants.
Ce beau monde se retrouvera les 9, 10 et 11 juin prochains à l’occasion du Maker Faire de Paris. Ce festival, qui se veut avant tout convivial, regroupe des makers, avec la volonté de se réunir autour d’une passion commune et de progresser ensemble. Ce sera l’occasion, pour les curieux et les passionnés, d’aller à leur rencontre.
Sources : ouiaremakers.com / makerfaire.com