Monsieur Loyal en larmes pour l’Abolition des Animaux de Cirque (Vidéo)

Dans son nouveau film aux allures de conte féerique dramatique, un MagiCJacK désabusé incarne la figure emblématique des cirques, Monsieur Loyal. Dans un contexte de crise pour les cirques, le court-métrage dénonce l’exploitation animale au travers d’un dialogue entre le légendaire maître de piste et une petite fille admirative : derrière les décors hauts en couleurs des spectacles et leur ambiance joyeuses, se cache en effet la macabre réalité de la vie des animaux qui sont le centre d’un bon nombre de numéros.

Qui de mieux que MagiCJacK, ardent défenseur des animaux qui n’hésite pas à dénoncer les dérives de l’exploitation animale, mélangeant dans ses vidéos scénarios délirants et réalités mordantes, pour exposer la condition des bêtes de cirque ? Après avoir dénoncé le cynisme de l’industrie de la fourrure il y a quelques semaines, le personnage de fiction imaginé et interprété par Maxime Ginolin nous revient donc pour mettre en lumière cette triste réalité du « joyeux » spectacle.

Animaux dans les cirques : l’envers du décor raconté par MagiCJacK

« L’extra-terrestre corrosif polymorphe venu sur Terre pour conscientiser l’espèce humaine sur le danger qu’elle court pour elle-même », explique l’auteur Maxime Ginolin. Le personnage déjanté nous met face aux contradictions qui persistent dans notre société : alors que nous affichons bien volontiers notre amour pour les animaux, nous acceptons, de manière consciente ou non, que ces derniers soient enfermés et malmenés dans le but de les dresser ou d’en faire un divertissement.

Le droit animal progresse cependant et la défense des animaux s’est mue en véritable question de société ces dernières années. Les cirques ne sont logiquement pas épargnés par le phénomène. Récemment, symbole du changement des mentalités, l’Italie et l’Irlande rejoignaient en début d’année la longue liste des 41 États ayant interdits la présence d’animaux sauvages dans les cirques. La Belgique prenait une décision allant en ce sens dès 2014. Même en France, les lignes bougent : plus de soixante communes ont pris des arrêtés empêchant les cirques qui exploitent des animaux sauvages de séjourner sur leur territoire. Mais le Gouvernement et le Parlement français ne sont pas encore intervenus pour légiférer au niveau national. Pourtant, le grand public se détourne progressivement du cirque et de ses animaux : certains cirques, comme le cirque Pinder ont récemment mis les clés sous la porte ou rencontrent de grandes difficultés économiques, témoignant de la nécessité pour le milieux de se renouveler.

Les acteurs du monde du cirque changent leurs pratiques

Pourquoi cette mise en cause ? Les arguments utilisés par les critiques concernent non seulement les conditions de vie des êtres vivants dans les cirques, mais invoquent également une certaine cohérence, alors que nous vivons un déclin de la biodiversité sans précédent. Pour cause, les bêtes exposées, comme certains félins ou les éléphants, font elles-mêmes partie de la liste des espèces menacées. L’accusation gagne désormais en légitimé et est régulièrement débattue au sein du débat public. Si bien que même dans le milieu du cirque on observe un changement…

Ainsi, André-Joseph Bouglione, qui apparaît au détour d’une scène de la vidéo de MagiCJacK, s’est distingué récemment en annonçant qu’il mettait un terme aux spectacles avec les animaux. Chez les circassiens, son intervention a suscité une polémique importante, valant même des procédures judiciaires à ce membre de la famille Bouglione. Car dans le milieu comme ailleurs, s’opposer à une pratique considérée comme « traditionnelle » est perçu comme une attaque personnelle contre les professionnels, si bien que les arguments de fond – ceux relatifs au bien-être animal – sont écartés d’un revers de la main.  André-Joseph Bouglione nous le concédait lui-même il y a quelques semaines face à nos caméras, il lui a fallu du temps pour se rendre compte qu’il faisait fausse route : à ses débuts, se souvient-il, « il ne voyait pas le décalage [entre ce qu’il faisait] et la société moderne parce qu’il était dans une tradition ». Pourtant, le cirque, c’est bien plus que les animaux : c’est aussi les clowns, les acrobates ou encore les prestidigitateurs. En dépit des débats inévitables, son exemple montre néanmoins que la profession peut évoluer tout en allant au-devant des aspirations nouvelles du public.

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