Chaque jour, immanquablement, les médias Honduriens rapportent les nombreux meurtres commis par des membres de gangs locaux. Parmi les victimes, beaucoup de jeunes pris en étau entre la rivalité des criminels. Dans ce capharnaüm, la fuite semble, pour la jeunesse Hondurienne, être une solution inéluctable. Ce reportage remonte les traces de ces enfants et adolescents qui quittent tout, non sans risque, pour échapper à la violence endémique de leur pays.

Le Honduras est un pays d’Amérique centrale dont on parle peu. Lorsqu’on le fait, c’est souvent pour se rappeler qu’il est le pays le plus violent au monde, détenant le triste record du nombre d’homicides par habitant. On estime qu’entre l’an 2000 et 2013, plus de 60.000 personnes ont été tuées suite à des règlements de compte imputables aux narcotrafiquants. Qualifiée d’épidémie par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la violence induite par les « maras » , des gangs locaux qui se disputent le trafic de drogue, est le lot quotidien des Honduriens.

mara-salvatruchaImage : Vanguardia / Archivo

En dépit de ses incroyables monuments historiques et de ses paysages de cartes postales, le Honduras apparait comme une prison à ciel ouvert où les enfants sont trop souvent condamnés à la misère et, parfois, à la mort. Pour beaucoup d’entre eux, une solution porteuse d’espoir émerge en lettre capitale : les États-Unis. Encore faut-il pouvoir arriver en vie jusqu’à cette terre d’asile où le ciel semble plus clément. La suite de l’histoire est désormais tristement connue : les migrants livrent toutes leurs économies, quand ils ne s’endettent pas à vie, aux mains de passeurs peu scrupuleux.

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Dès cet instant s’engage un périple dangereux pour celui qui a fait le choix de tenter la traversée, coincé entre la volonté toute puissante des passeurs et les autorités de chaque pays qui veillent au grain pour repousser les vagues d’immigrations. Nombreuses sont les tentatives qui se soldent par des échecs cuisants, les familles étant arrêtées et rapatriées sans autre forme de procès.

Retour à la case départ avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête que sont les maras, constitués de nombreux adolescents jetés précocement dans le monde adulte, enrôlés de force dans les gangs. Et la vie reprend fatalement, avec cet horizon étasunien resté intact dans l’esprit des plus jeunes qui nourrissent le rêve qu’un jour, eux aussi pourront jouir du confort occidental et des perspectives d’avenir qu’il promet à tort ou à raison.

Plus d’informations dans cette infographie du Telegraph : http://coffeevsgangs.telegraph.co.uk/


Sources : vimeo / lavenir

 

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