Une nouvelle île de plastique photographiée dans les Caraïbes

Ce n’est malheureusement ni la première, ni la dernière fois que des images des pollutions plastiques en mer font la une de l’actualité. Cette fois-ci, ce sont les photos prises par la photographe Caroline Power dans les caraïbes qui témoignent des importantes pollutions humaines. Malgré les multiples alertes et certaines initiatives publiques et privées, la situation ne semble pas s’améliorer, au contraire. Sur Facebook, la « nouvelle mer de plastique » postée par la photographe n’en finit pas de choquer.

Caraïbe, palmiers, soleil et crustacés… Dans l’esprit commun, la destination a tout d’idyllique. Pourtant, depuis son bateau, Caroline Power montre avec une simple photo symbolique l’effrayante quantité de plastique qui s’est agglutinée le long des côtes de l’île de Roatan, qui est habitée. L’image inquiétante relève pourtant d’un triste quotidien dans de nombreux endroits, touristiques ou non, de la planète. « Il faut que ça s’arrête » commente-t-elle.

L’image choquante fait le tour des réseaux sociaux

Les bouteilles, gobelets couverts et sachets qui flottent à la surface de l’eau forment une masse stagnante et dérangeante. Le cliché expose ce que nous n’aimons pas voir : notre incapacité latente à produire et consommer de manière responsable. Selon le magasine Forbes, ce plastique pourrait provenir en partie du Guatemala, drainé par les courants, où une quantité importante de déchets a récemment été rejetée à la mer via l’un des fleuves du pays, le Motagua. 

La photographe, elle même tristement étonnée par cette découverte, a partagé le cliché sur les réseaux sociaux le 16 octobre dernier afin de contribuer à une prise de conscience générale et à la responsabilisation individuelle. « Pensez à votre quotidien. Comment avez-vous mangé votre nourriture la dernière fois que vous avez mangé dehors ? Votre nourriture était probablement servie dans du polystyrène, accompagnée d’une fourchette en plastique », écrit-elle notamment avant de lancer un défis à chacun : « Gardez vos ordures pendant une semaine. Triez les déchets organiques et ceux qui ne le sont pas. Vous serez dégouté de la quantité d’emballages n’ayant qu’une seule utilisation ». Pour cause, nos aliments achetés dans les grandes surfaces sont pour la majorité d’entre eux sur-emballés. Par ailleurs, nous nous sommes habitués à consommer du tout-jetable sans réfléchir aux conséquences, si bien que de nombreux objets sont tout bonnement mis à la poubelle après une seule utilisation, avec une chance de se retrouver un jour dans nos océans.

Tous les ans, 8 millions de tonnes de plastique sont déversées dans les océans

Le plastique est devenu l’une des pollutions les plus visibles de nos mers. Chaque minute, l’équivalent d’une berne à ordure termine dans l’eau, une menace immédiate pour les milieux marins et ceux qui y (sur)vivent. Années après années, chercheurs et associations ne cessent d’alerter sur le désastre écologique qui se déroule sous nos yeux et qui a pour cause l’inaction collective autant du coté du consommateur que des producteurs et des pouvoirs qui n’imposent pas de normes contraignantes par crainte de brimer l’économie.

Le problème ne semble pas prêt d’être résolu et la dépollution des océans est un véritable casse-tête pour les scientifiques. Les quantités astronomiques de déchets déversés dans les eaux sont à l’origine d’une telle hécatombe parmi les animaux marins qu’une solution d’urgence s’impose. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : dans un rapport publié il y a deux ans par la fondation Ellen MacArthur, il est estimé qu’en 2050, il y aura plus de déchets plastiques (en poids) dans les océans que de poissons. Bien que discuté, le chiffre est symbolique et indique une direction générale prise par l’humanité.

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La pollution des mers par le plastique est donc un véritable fléau qu’il n’est plus possible de contourner, car elle participe à la mort silencieuse des fonds marins et de ceux qui y vivent. Les débris, ingurgités par les poissons, les coraux, les oiseaux marins, les tortues ou encore les cétacés, tuent en grand nombre et se répandent dans toute la chaine alimentaire. Pas moins de cinq endroits du globe abritent aujourd’hui des concentrations de débris plastiques qui forment désormais des îles flottantes.

Face à de tels drames écologiques, chacun se demande « que faire ? » Outre la nécessité de faire évoluer la législation en vigueur par le biais de pressions sur les élus, chacun peut s’engager contre le plastique à son échelle individuelle, notamment en se tournant vers le zéro déchet et une consommation locale plus responsable. En France, et ailleurs, les magasins en vrac se multiplient, rendant des modes de consommation alternatifs et responsables de plus en plus accessibles. Certes, c’est peut-être peu de chose à l’échelle individuelle, mais n’oublions jamais que ces océans de plastique se forment également par l’addition de gestes individuels jugés insignifiants.


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Sources : facebook.com / forbes.com / Toutes photographies : Caroline Power Photography

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