Une nouvelle ZAD se déploie, cette fois, près de Bruxelles en Belgique contre un projet de complexe pénitencier gigantesque. Plusieurs activistes sont installés sur le terrain du Keelbeek où le projet doit voir le jour. Aidés par des dizaines de villageois et autres militants, les habitants du Keelbeek s’opposent à la construction d’une méga-prison (oui, c’est la dénomination officielle), la plus grande de Belgique. Explications.

Bafouant les droits humains en toute impunité, le système carcéral belge est depuis longtemps la cible de nombreuses critiques venant même de hautes instances internationales. L’état des prisons belges a d’ailleurs été sévèrement pointé du doigt par un rapport du Conseil de l’Europe. Plus particulièrement, les deux prisons de Bruxelles sont loin d’être exemplaires, les détenus y sont conditionnés à trois par cellules et certaines parties du bâtiment n’ont pas d’eau courante ni de sanitaires. Ces conditions de vie des détenus ont des répercussions sur les conditions de travail du personnel. Les grèves se succèdent dans le secteur depuis plusieurs années.

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Aujourd’hui, le gouvernement a décidé de réagir en imposant un Master-Plan pour la construction de sept nouvelles prisons. Après la construction de l’OTAN, du quartier général de la STIB (transports en commun), du site ferroviaire d’Infrabel et de l’aéroport de Zaventem, c’est désormais la destruction de 18 hectares de zone naturelle que l’on veut imposer à la population.

Autre problème de taille, la Belgique n’a pas le financement pour un tel projet pharaonique. Pouvant difficilement augmenter sa dette, la nouvelle prison sera laissée aux mains d’entreprises privées pour une durée de 25 ans. Pendant ces 25 années, l’état sera redevable envers ces entreprises. Une question éthique se pose : est-il possible de vivre dans une société avec une justice équitable quand la détention carcérale deviendra un enjeu financier ?

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« Construire une nouvelle prison, bétonner des terres potentiellement nourricières : ce sont des choix de société qui exigent des débats. Ces débats sont redoutés et fuis par les commanditaires de cette mégaprison qui sont poussés par des intérêts financiers. Ils veulent accélérer sa construction et faire passer en force cette décision d’un autre temps. » affirment sur leur site internet les zadistes.

Les zadistes exigent un débat sur la question. Pour s’opposer à cette nouvelle destruction de zones naturelles, la population s’organise. Cela débute par des plantations de légumes et d’arbres fruitiers sur le terrain. Une manière de se questionner sur l’autonomie alimentaire. Comment se nourrira-t-on si le béton est partout ?

Les habitants de la ZAD du Keelbeek semblent déterminés à y passer l’hiver. Va-t-on assister à une forte mobilisation concitoyenne comme au Testet ?

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Source : nouvellesprisons.be /Ilustration à la une par mickomix

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