C’est la fin des haricots pour SeaWorld en matière de détention d’orques, leur principal atout commercial. Du moins à long terme. La Californie vient en effet de bannir toutes formes de reproduction en captivité. Comme la capture est déjà interdite dans l’état, SeaWorld sera voué, en principe et d’ici quelques années, à fonctionner sans ses orques…

La Commission Côtière de Californie vient tout juste d’autoriser l’expansion des bassins du SeaWorld de San Diego. Un projet pharaonique de quelques 100 millions de dollars qui devrait offrir plus d’espace aux orques retenues en captivité. Contre toute attente, cette décision s’attache d’une règle très contraignante : la reproduction des orques y sera désormais interdite.

Une nouvelle applaudie par les amoureux de la cause animale. Cette décision « veille à ce que les orques ne soient plus jamais condamnés à une non-vie de solitude, de dénuement et de misère » s’est félicité l’association de protection animale People for the Ethical Treatment of Animals. Sachant que la capture de nouveaux orques est déjà interdite, si les animaux ne peuvent plus se reproduire en captivité, il n’y aura « bientôt » plus de spécimen pour renouveler le cheptel. Ainsi, si la décision est maintenue à long terme, c’est la fin de la captivité des orques dans le SeaWorld californien.

La décision ne touche cependant qu’un seul état des États-Unis. Il existe plusieurs parcs de l’enseigne à travers le pays permettant éventuellement de réaliser l’insémination ailleurs. Mais l’amendement anticipe la manœuvre en interdisant également le transfert, le rachat ou la vente des orques. Dès lors, les 11 orques toujours détenus dans le parc marin seraient les dernières à vivre en captivité en Californie. Une décision forte qui pourrait inspirer d’autres états et pays dans le monde.

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« La reproduction est une part naturelle, fondamentale et importante de la vie animale et priver un animal sociable du droit de reproduction est inhumain » se sont exprimés les responsables de SeaWorld qui semblent désormais s’inquiéter des droits élémentaires de leurs orques. En réalité, ceux-ci voient leur projet « Blue World » soudainement prendre l’eau. Le parc envisageait de tripler le nombre d’orques détenus en ouvrant une nouvelle extension pour 2018. Selon TheGuardian, cette interdiction va peut-être pousser les responsables à porter plainte contre la commission, le préjudice économique pouvant s’avérer élevé.

On rappellera que depuis la sortie du documentaire « Blackfish » dévoilant la face cachée de cette industrie, les bénéfices du parc californien ne cesseraient de diminuer. SeaWorld évoque des accusations grotesques en estimant que les orques y sont « enrichies, stimulées, ni stressées ni déprimées. »

John Hargrove, un ex-soigneur du SeaWorld de Californie a écrit un livre pour témoigner de son expérience. Selon lui, ces mammifères marins sont fortement médicamentés (antibiotiques) et leur structure familiale est brisée. Stressées, les orques rongent les bords de leurs piscines, créant des blessures dentaires visibles de tous et la consanguinité créée par la reproduction artificielle aurait créé des orques hybrides sans véritable identité sociale. La responsable de cette grande décision, Dayna Bochco, s’est ralliée à l’avis des scientifiques qui estiment que les orques souffrent de leur captivité.


Source : theguardian.com

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