Qui dit généralement nouvelle année, dit bonnes résolutions. Alors plutôt que de toujours revenir à celles que l’on ne tient jamais, Mr Mondialisation vous propose un Top 6 des résolutions simples, faciles à tenir et qui auront un réel impact sur la planète.

Aujourd’hui, tout le monde est d’accord pour dire que la situation de notre bonne vieille planète terre, du moins ceux qui y vivent, est critique. On constate également que les pouvoirs et les industries peinent à prendre des décisions courageuses principalement pour des raisons économiques. Reste, faute de mieux, l’engagement individuel pour générer une pression citoyenne suffisante afin de faire basculer la société vers un autre modèle. Parce que l’océan des possibles est constitué d’une multitude de gouttes, on vous invite à vous inspirer de ces quelques bonnes résolutions, non exhaustives (c’est en réalité un long travail sur soi), avec en retour la satisfaction d’avoir fait quelque chose de bien cette année pour le monde.

1) En 2018… Je réduis mes déchets alimentaires !

Pour les chiffres, sachez qu’en moyenne, un tiers de la nourriture produite n’atteint jamais nos assiettes. Le gaspillage alimentaire, qui équivaut à environ 1.3 milliard de tonnes de nourriture, est un vrai gouffre financier, mais aussi un désastre environnemental et social. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), rien que l’Europe à elle-seule, avec ce qu’elle jette chaque année, pourrait nourrir 1 milliard de personnes : en soit, l’intégralité des personnes qui souffrent de malnutrition dans le monde.

Food Waste, Source : Flickr

Pour mieux vous représenter ce à quoi correspondent ces chiffres, figurez-vous qu’en moyenne, il faut 1.000 litres d’eau pour produire un kilo de farine. Ainsi, en jetant une simple baguette de pain parce qu’elle a séché par exemple, ou que vous l’avez oubliée, vous jetez en réalité une baignoire entière. 1 kilo de viande ? (rôti, gigot…), c’est 15.000 litres d’eau, soit 70 baignoires d’eau jetées.

Certes, une part importante de ce gaspillage se fait au niveau de la production. Mais malgré tout, face à l’inaction des responsables, doit-on rester les bras croisés et continuer de gaspiller à notre échelle ? Alors comment faire pour gaspiller moins, et peut-être atteindre l’objectif Zéro-Gâchis ? On vous donne toutes les bonnes astuces avec les conseils d’EcoWatch pour devenir un véritable héros pour la planète :

– Arrêtez de jeter vos aliments avant qu’ils ne soient plus consommables ! Certains de vos fruits ou légumes ont une drôle de tête, ou bien sont un peu flétris, alors vous les jeter ? Non ! Beaucoup de produits peuvent être revigorés avec quelques gestes simples : donnez par exemple un bain d’eau glacée à votre salade, enlevez simplement les parties marrons de vos bananes. Pour le reste, et bien c’est l’occasion de faire de vos légumes un velouté en les passant au mixeur…

En vérité, la plupart des aliments « non-frais » sont largement consommables après la date limite indiquée. Ne vous laissez plus avoir par les dates limites de consommation indiquées par les grandes surfaces (à l’exception des viandes). “Le même lait est vendu avec une DLC de 60 jours en France et 90 jours en Allemagne », appuie Paul-Adrien Menez, fondateur de Zéro-Gâchis. Au cas par cas, des sources diverses expliquent très bien comment s’assurer qu’un aliment soit toujours consommable.

– Congelez ! si possible en vrac. Beaucoup de personnes n’ont pas le réflexe de congeler leur nourriture, dont les restes par exemple. Pourtant, presque tout peut être congelé (et non-pas recongelé) : des œufs, de la viande, des fruits et légumes, des sauces,… En prenant le réflexe de congeler, ranger et étiqueter les produits, on peut réduire considérablement le gaspillage quotidien alimentaire.

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Un littoral Irlandais envahi par les déchets plastiques. Source : Wiki Domain Public

2) En 2018… Je réduis ma consommation de plastique !

Ce n’est un secret pour personne, le plastique, et en particulier les sacs plastiques, sont des cancers pour la planète. Bien que leur consommation et production tendent à diminuer, il y a encore aujourd’hui des centaines de millions de sacs plastiques dans la nature, qui sont responsables de la destruction de la biodiversité. En moyenne, on compte 122 millions de sacs plastiques sur les 5 000 kilomètres de côtes du littoral français, pour des milliers d’animaux tués chaque année. 80% des sacs plastiques ne sont en effet ni triés ni recyclés, et leur dégradation peut prendre entre 100 et 400 ans.

Un véritable continent de plastique s’est ainsi créé dans le pacifique nord, entre la Californie et Hawaï. Sa superficie représente selon les experts près de 6 fois la France, ou bien un tiers de la superficie des Etats-Unis. Le plastique, poussé par les courants marins, s’accumule et forme un amas à la surface et sur près de 30 mètres de profondeur. Cette surproduction de plastique et ce comportement irresponsable a conduit à faire de nos mers et nos océans de véritables poubelles.

Alors en 2018 :
On refuse les sacs plastiques en caisse et on utilise les sacs biodégradables en papier ou on réutilise nos sacs « cabas » pour les courses. Rien que ces quelques gestes permettraient d’économiser environ la production de 400 sacs plastiques à l’année par personne. Ce n’est pas négligeable.

On amène sa tasse, son thermos ou son mug. Selon le Massachusetts Institute of Technology, la consommation annuelle de gobelet d’un salarié français génèrerait entre 1.9 et 5.2 kilos de déchets par an. Tout en sachant qu’un gobelet en plastique utilisé dans les machines à café représente environ 3.2g de pétrole, vous pourrez ainsi faire une grande différence sur une année entière.

– Selon la même logique, on évite les couverts (assiettes, couteaux, fourchettes…) en plastique, les bouteilles en plastique, ainsi que les packaging en mini-dosettes ou portions individuelles. Acheter en gros, cuisiner et partager sont des réflexes de base d’un mode de vie plus équilibré. Et bien souvent, le porte monnaie est également content !

Abattoir bovin. Source : Pixabay

3) En 2018… Je réduis ma consommation de viande !

Non, on ne vous fera pas la morale. Passer à un régime végétarien ou végétalien est un choix propre à chacun et libre. Cependant, être déjà capable de comprendre l’impact de la production de viande et s’engager à réduire sa consommation au quotidien est un “effort” que chacun peut faire et qui aura un réel impact sur la planète. Aujourd’hui, dans l’état actuel de destruction de la planète, ralentir la surconsommation de viande n’est plus seulement urgent, mais absolument vital. Tous les scientifiques en attestent désormais.

Chaque année, près de 60 milliards d’animaux sont abattus à travers le monde, principalement issus de l’élevage intensif. Au total, ce sont 900 millions de volailles, 17 millions d’ovins, 24 millions de porcs et 6 millions de bovins qui passent par les abattoirs, et ceci chaque semaine. Selon FAO, en continuant à ce rythme, on pourrait atteindre facilement les 110 milliards animaux abattus chaque année d’ici 30 ans seulement.

C’est un rythme démesuré et infernal. 286,2 millions de tonnes de viande sont ainsi consommées tous les ans, soit près de 9 tonnes de viande par secondes. À l’échelle européenne, cela représente 42 millions de tonnes par an, et 5,8 millions en France. Surtout que, comme nous l’avons dit plus haut, sur ces 286 millions de tonnes de viande et sur ces 60 milliards d’animaux tués par an, près d’un tiers est gaspillé. A l’échelle de la planète, il faut aussi prendre en compte que la production d’une seule calorie animale nécessite 4x plus de terres cultivables qu’une calorie végétale. C’est ainsi que, selon la FAO, l’élevage industriel exploiterait à lui-seul près de 70% des cultivées. Ainsi, les trois plus gros producteurs de viande polluent autant que la France entière !

Dans le monde, les américains sont les plus gros consommateurs de viande, avec une moyenne de 120 kg par habitant et par an, soit l’équivalent de 2 kg par semaine, tandis que les chinois sont les plus gros consommateurs de porc, avec une consommation annuelle qui représente plus de la moitié de la consommation globale, soit 60 millions de tonnes de porc chaque année. Pour rappel, le Fond mondial de recherche contre le cancer recommande de limiter sa consommation de viande hebdomadaire à 500 g par personne. Alors en 2018, on essaye de ralentir sa consommation de viande hebdomadaire, ou du moins de se fixer minimum 3 repas végétariens par semaine !

4) En 2018… Je mange local et un maximum bio !

Alors que nombre de gens hurlent contre Monsanto et compagnie, favoriser une agriculture sans pesticides de synthèse est un choix vital pour la planète. On limite de cette façon les rejets toxiques de produits pétrochimiques dans la terre, les ruisseaux et la mer. Les points d’eau naturels retrouveront de ce fait leur propreté d’origine avec le temps si les exploitations saines deviennent assez nombreuses. Si nous le voulons, c’est de l’ordre du possible. Certes, le secteur du bio est loin d’être parfait, mais il reste incomparablement plus propre que l’agro-chimie industrielle. Enfin, manger local, c’est favoriser le travail des agriculteurs et artisans à côté de chez vous, et c’est adopter une consommation plus responsable et équilibrée. Ce n’est pas toujours facile, mais il existe de plus en plus de solutions, dont les paniers locaux solidaires de fruits et légumes de saison livrés chaque semaine ou chaque mois.

5) En 2018… Je passe au Cruelty-free !

C’est un geste simple et pourtant… Le Cruelty-Free, c’est l’assurance que le produit que vous vous apprêtez à acheter (cosmétique, parfum, maquillage, médicament, alcool, tabac…) n’est pas testé sur les animaux. Pour les cosmétiques, la PETA a créé un moteur de recherche qui indique directement si une marque est Cruelty-free ! Vous pouvez aussi trouver de nombreuses listes de marques et produits Cruelty-Free sur Internet. De même, boycottez les groupes qui financent ou contribuent aux tests sur animaux en laboratoire pour faire des produits de luxe et de convenance.

En plus d’être à l’origine de souffrances insupportables pour les animaux, les recherches sur les animaux manquent trop souvent de pertinence d’un point de vue scientifique et/ou éthique en dépit des commités. Par exemple, la réalisation d’expériences non éthiques et douloureuses sur des bébés souris est-elle vraiment nécessaire pour savoir que l’alcool influence le comportement, et peut rendre impulsif ? C’est pourtant une étude qui a été menée par un laboratoire selon l’association Gaia “Pour étudier les effets des beuveries effrénées sur l’impulsivité des jeunes adultes, de l’alcool a été injecté à quatre reprises pendant deux jours directement dans l’abdomen de groupes de 24 souris adolescentes, avant de limiter leur ration de nourriture afin de réduire leur poids de 85%. Les souris ensuite été soumises à des tests de comportement pour voir si ces périodes de consommation excessive d’alcool les avaient rendus plus impulsif.”

Source : Free Picture from Pixabay

6) En 2018… Je fais le plein de bonnes habitudes pour la planète et moi.

– En ville, utiliser au maximum les transports en commun ou le vélo au lieu de prendre systématiquement la voiture pour les petits trajets. C’est plus rapide, plus pratique, et ça pollue nettement moins. Mais oui, ça demande un changement de mode de vie, mais qui devient rapidement un grand plaisir.

– Vous pouvez aussi vous intéresser aux groupes, associations, mouvements sociaux près de chez vous ou faire le tour des applications qui œuvrent pour rendre les villes plus saines et plus propres, comme l’appli “Ville Propre” gratuite et disponible sur Android et Os. Cette application a pour but de signaler les zones polluées (accumulation de déchets, non ramassage des ordures…) et de mettre en place le nettoyage de ces zones par l’action bénévole des habitants et la mobilisation de groupes partenaires. Il suffit parfois de se rendre à votre mairie pour savoir quelles associations agissent dans votre région.

– Je change de moteur de recherche sur Internet ! Et oui, c’est tout bête, et pourtant ! Nous vous proposons ici par exemple le moteur de recherche Lilo, qui finance grâce aux recherches des projets sociaux et environnementaux, comme la lutte pour des méthodes de pêche plus justes et responsables, ou bien le soutien à des fermes agroécologiques. Aussi, vous pouvez utiliser Ecosia. Ce moteur de recherche utilise 80% de ses bénéfices à la replantation d’arbres partout dans le monde. Selon le dernier rapport (publiés chaque mois pour un maximum de transparence avec les utilisateurs) sur Octobre 2017, Ecosia a financé la plantation de 2 062 807 arbres, avec un fond monétaire de 384 949 €. Les arbres ont été plantés à Madagascar, en Tanzanie, au Ouganda, au Burkina Faso et au Brésil, tous des territoires fortement touchés par le braconnage et la déforestation (notamment la déforestation illégale).

Voici ainsi quelques bonnes résolutions « faciles » à tenir en 2018, et qui auront toutes un impact important sur la planète si nous sommes nombreux à en faire autant. Et oui, nous le sommes ! À nouveau, vous ne sauverez pas le monde demain. Il ne faut pas s’enfermer dans le mythe d’un monde miraculeusement sauvé du jour au lendemain. Cependant, nos efforts individuels, quand ils deviennent assez nombreux, deviennent « système », font vivre des réseaux alternatifs, développent une économie locale, et finalement change discrètement les fondements de la société. Ensemble, dans la mesure de nos possibilités, luttons pour un avenir serein.

Moro


Sources : EcoWatch / Bio à la Une / Natura Sciences / Peta

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